Indie NJR #6: Customs, Fabiola, Lou K et Matt Gombau
Indie NJR, la rubrique qui resurgit dès que l’actualité de la scène alternative noire jaune rouge s’emballe. Et il y a du boulot ces jours-ci avec, par ordre alphabétique, les retours de Customs et de Fabiola, un album imminent pour Lou K et un récent EP pour Matt Gombau…
Pour débuter, un comeback aussi inattendu que jouissif. Celui de Customs dont la séparation en 2018 reste un mystère non élucidé. Ils avaient en effet jeté les armes une semaine à peine après la sortie de leur quatrième album, « Magik », annulant dans la foulée la release qui devait se tenir au Stuk de Leuven. Une frustration sans nom, d’autant que l’album en question était sorti en édition strictement limitée à 100 exemplaires vinyle. Huit ans plus tard, alors que les singles « Rex » et « Justine » (2009) restent des classique dark, Kristof Uittebroeck et ses camarades se rappellent à nos bons souvenirs.
Ils ont en effet publié le mois dernier non pas un mais deux nouveaux titres qu’ils ont présenté en live le lendemain dans une minuscule salle de concert malinoise, sans surprise prise d’assaut. « Rise Again » et « New Galaxy » reprennent l’histoire là où elle s’était brusquement arrêtée, si ce n’est que la voix caverneuse semble un rien moins proéminente alors que l’environnement se colore (très) légèrement. Mention également aux clips mettant les paroles en exergue de manière plutôt originale. Mais ce n’est pas tout. Le groupe planifie la sortie d’un nouveau titre chaque 23 du mois… jusqu’à, supposons-le, la sortie d’un cinquième album. Il se murmure également qu’une tournée serait en préparation pour 2025. Stay tuned, comme dirait l’autre…
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Autre retour très attendu, celui de Fabiola, projet le plus récent de Fabrice Detry (Austin Lace, ENDZ, Les Juliens). Après un excellent premier album en 2018 (« Check My Spleen ») et l’irrésistible single isolé « You Crazy Diamond » deux ans plus tard, on était curieux de découvrir la suite de leurs aventures. Le groupe est donc de retour… avec un tout nouveau line-up autour de l’ami Fab. Des têtes connues de la scène bruxelloise comme Timothée Philippe (BRNS, Namdose) et Aurélien Auchain (Mountain Bike, June Moan) mais aussi un peu moins, à l’instar de Léa Kadian, collaboratrice de choix au sein de plusieurs projets (Oriana Ikomo, Kunde…).
Pourtant, « The Freak », l’entêtant single annonciateur de « The Mushroom Type », l’album à paraître chez Dear Deer le 7 février prochain, n’a pas été enregistré par cette nouvelle équipe. Mais par l’ancienne formation parmi laquelle on retrouve Aurélie Muller, Lucie Rezsöhàzy et Antoine Pasqualini. Ainsi qu’un certain Daniel Offermann (Girls In Hawaii, Trésor) qui a également endossé le rôle de producteur. De joyeux lurons qui n’ont pas dû s’ennuyer en studio. On attend la suite avec (grande) impatience avec, en point de mire, une release prévue au Witloof Bar du Botanique le 20 février.
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Depuis le début de l’année, Lucie Lefauconier, tête pensante de Lou K, tease l’arrivée de son projet dans la cour des grand(e)s. On se souvient notamment d’un passage remarqué lors de la Nuit All Access du Bota le lendemain de la sortie du furieux « Contrôle des corps », premier signe d’un retour aux affaires pour le moins musclé. Après « Toute seule », voici « Pas ta femme », le troisième single avant-coureur de « L’obscurité », l’album qui arrive le 20 novembre. Un long format conçu avec ses deux compères, la bassiste Raphaële Germser (BirdPen, Beautiful Badness) et la batteuse Audrey Dechèvre (Faust, Mapple Paper).
À trois, elle ont mis au point une vision singulière du féminisme. Abrasive, certes, mais aussi pleine de sensibilité. Où les revendications côtoient l’espoir en n’hésitant pas à taper du poing sur la table. Autres thèmes abordés : le patriarcat, le capitalisme et ses excès ou la justice sociale. « L’obscurité » risque d’en déstabiliser plus d’un. Mais en attendant, place à « Pas ta femme », hymne punk mis en image par Léa Dedeurwaerder pour un époustouflant clip tourné à du cent à l’heure dénonçant, entre autres, les agressions sexuelles. Cerise sur le gâteau, le morceau figurera dans 12, rue Wéry, premier court-métrage de la jeune réalisatrice bruxelloise. Actuellement en pleine tournée canadienne, Lou K nous donne rendez-vous le 27 novembre à la Rotonde du Botanique pour une release qui promet…
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Timidement arrivé sur le devant de la scène en toute fin de pandémie, le singer-songwriter Bruxellois Matt Gombau a peu à peu pris ses marques, publiant notamment « Breathe », imparable single en forme de carte de visite. En forme de carte postale également tant l’univers du gaillard privilégie les grands espaces rassérénants. Musician and outdoor passionate, indique d’ailleurs la page d’accueil de son compte Instagram. Il est depuis peu passé au format supérieur en publiant à la rentrée son premier EP, « Mountain Calls ». Cinq titres célébrant l’immensité de la nature et la sensation de liberté qu’elle engendre.
« Cela parle vraiment fort de ce besoin de juste se déconnecter en s’immergeant dans la nature », explique-t-il entouré de gazouillis en intro de « Take A Leap », l’extrait le plus bouleversant de la collection. Une délicate balade folk qu’Adrienne Lenker de Big Thief aurait pu composer dans son chalet du Massachussetts au moment de « Songs/Instrumentals ». La voix de Matt, hésitant entre celles de Damien Rice et de Conor Oberst (Villagers) apportant cette dose de désarmante vulnérabilité. « On My Way », l’autre inédit tout aussi rêveur mais plus uptempo, emprunte davantage aux entêtants arrangements de Ben Howard et tient largement tête aux singles avant-coureurs, dont l’ample « Wild Ghost » et le captivant « Hosting Secrets ». La montagne n’a clairement pas accouché d’une souris…