Indie Flash #3 : It It Anita, Loney Dear, John Grant, Kele, Bobby Gillespie & Jehnny Beth
Dans cette rubrique qui fait depuis peu la part belle à l’actualité indie, place essentiellement à de (futurs) nouveaux sons. Focus sur une livraison toute fraîche en provenance de Luik Music, une autre arrivée par surprise la semaine dernière et un coup d’œil sur une sélection de sorties qui rythmeront à n’en point douter les mois à venir.
Prévu initialement début mars, le troisième album de It It Anita arrive enfin ce vendredi. Trois ans après « Laurent » qui a vu les Liégeois définitivement asseoir leur réputation en tournant intensivement à travers l’Europe (on se souvient notamment d’une prestation de feu au TINALS de Nîmes), « Sauvé » confirme leur mainmise sur un rock noisy, brut et intense. Baptisé d’après le nom de l’ingé-son qui a enregistré le disque (à l’inverse, « Laurent » était le prénom de celui qui a travaillé sur le précédent), il va droit au but sans pour autant se montrer (trop) extrême. Bon, évidemment, cela dégomme la plupart du temps, à l’instar des brutaux « Ghost » et « Sermonizer » en entame de plaque mais des mélodies semblent tout de même se dégager çà et là, comme sur l’anormalement sage « Authority » ou le récent single « More » accompagné d’un surprenant clip entre castagne, canettes de bière et love affair…
La semaine dernière a débarqué sans crier gare « A Lantern And A Bell », la nouvelle plaque d’Emil Svanängen aka Loney Dear. Comme son prédécesseur que le gaillard était venu présenter dans l’intimité de l’AB Salon en septembre 2017, il est publié sur le label Real World de Peter Gabriel. Pas que le Suédois se soit tout d’un coup senti féru de world music mais il bénéficie du soutien, voire de l’admiration du maître de Bath. Toutefois, les compositions semblent nourries par l’étendue des grands espaces de son pays natal, qu’une voix bouleversante vient sublimer. Sans parler de l’aspect mélancolique accentué par un piano entêtant et des arrangements délicats à peine perturbés par de subtils bruitages enregistrés en pleine nature. Évasion et dépaysement garantis.
Le 25 juin marquera le retour très attendu de John Grant, dont le cinquième opus sortira chez Bella Union. « Boy From Michigan » développera exactement ce que son titre indique, à savoir une œuvre autobiographique de l’ex-leader des Czars, ou en tout cas de ses jeunes années. Son enfance passée dans l’État des Grands Lacs et son adolescence du côté de Denver dans le Colorado seront ainsi documentées via douze titres s’annonçant très personnels. Au programme, les deux facettes de sa personnalité musicale oscillant entre grandeur classieuse et électro-pop ambitieuse, le tout chapeauté par son amie Cate Le Bon. Après le patiemment construit « The Only Baby » en début d’année, la plage titulaire fait office de second titre avant-coureur. Prévue de longue date et maintes fois reportée, sa venue au Cactus Club de Bruges est actuellement planifiée pour le 18 septembre.
L’an dernier, Kele Okereke a commencé à travailler sur un nouvel album de Bloc Party. Celui-ci serait écrit mais pas encore enregistré à cause d’un certain virus. Qu’à cela ne tienne, il n’est pas resté les bras croisés et s’est consacré à la suite de ses aventures en solo. Avec une certaine efficacité puisque le cinquième effort de Kele est annoncé pour le 28 mai. « The Waves Pt.1 » sortira sur son propre label (Kola) et, à l’écoute des deux premiers extraits, emprunterait une direction nettement plus retenue que par le passé où le dancefloor était un objectif à peine voilé. Si l’intro de l’instrumental « The Heart Of The Wave » rappelle celle du « Everybody Wants To Rule The World » de Tears For Fears, sa version dépouillée à tomber du « Smalltown Boy » de Bronski Beat datant plus ou moins de la même époque vaut clairement le coup d’oreille.
Au contraire de Bobby Gillespie dont on attend un album de Primal Scream depuis « Chaosmosis » en 2016, Jehnny Beth a été omniprésente récemment. Pourtant, le deuxième (et dernier ?) excellent album de Savages, « Adore Life », était sorti quelques semaines auparavant. Outre « To Love Is To Live », son premier album solo publié voici moins d’un an, elle a posé sa voix sur un titre de Gorillaz (« We Got The Power ») et un autre de Idles (« Ne Touche Pas Moi »). Aujourd’hui, les deux artistes annoncent un album commun, « Utopian Ashes », qui verra le jour le 2 juillet chez Third Man, le label de Jack White, et sur lequel jouent des membres de Primal Scream mais aussi Johnny Hostile, la moitié de Jehnny. Un premier extrait a été dévoilé, « Remember We Were Lovers », sur lequel les voix des deux protagonistes sont non seulement reconnaissables entre mille mais surtout diablement complémentaires. Et à mille lieues du résultat que l’on aurait pu imaginer…
Terminons en rappelant que ce vendredi est un Bandcamp Friday, une journée pendant laquelle les revenus des achats effectués sur le site ou l’application de cette plateforme digitale sont intégralement versés aux artistes. À bon entendeur…