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Manoeuvres militaires avec SABATON au Sportpaleis

Le dimanche 2 février dernier, le Sportpaleis était littéralement pris d’assaut par une horde de fans venus écouter le discours musical musclé du groupe suédois de power metal guerrier Sabaton.

La soirée commence sur les chapeaux de roues avec un autre groupe suédois qui allie le power métal, l’électro, le metalcore, des riffs de death metal mélodique et des éléments pop, je veux bien sûr parler d’Amaranthe que nous avions eu l’occasion de voir en tournée headliner récemment. La formule magique du groupe est restée la même: une musique hyper énergique et énergisante, mêlant des influences nombreuses et diverses, qui produit des titres plus entraînants les uns que les autres.

Sur scène, on retrouve donc Elize Ryd au chant clair féminin, Henrik Englund au chant, growl/grunt, Nils Molin au chant clair masculin, Olof Mörck à la guitare et aux claviers, Morten Løwe Sørensen à la batterie et Johan Andreassen à la basse. Le public belge a droit ici à dix titres, ce qui n’est pas si mal pour une première partie, véritable best of des cinq albums de la discographie du groupe. La bande à Elize Ryd ouvre joyeusement les hostilités avec «Maximize» (extrait de l’album «Maximalism» de 2016) et poursuit avec «Digital World» (extrait de «Massive Addictive» de 2014) avant d’enchaîner avec «Hunger» (extrait de l’album «Amaranthe» de 2011) dont le clip très cinématographique a été visionné pas moins de 18 millions de fois. Le groupe poursuit sur sa lancée avec un autre de ses tubes: «Amaranthine» (2011), superbe ballade qui offre un véritable écrin à la très jolie voix d’Elize. Viennent ensuite le très récent et très percutant «GG6» et «Helix», tous deux extraits de l’album «Helix» de 2018. On entre ensuite dans la longue ligne droite finale avec «That Song» (2016), «Call Out My Name» (2011), «The Nexus» (extrait de l’album «The Nexus» de 2013) et enfin le tubissime «Drop Dead Cynical»(2014).

Une prestation très énergique comme à chaque fois. Pas le temps de s’ennuyer une seule seconde avec les Suédois qui repartent encore et encore à l’assaut de nos tympans jusqu’à ce que nous cédions à l’irrépressible envie de bouger, sauter, danser…

Le deuxième groupe choisi pour chauffer la salle est une autre grande pointure dont le nom Apocalyptica cadre bien avec la thématique guerrière du groupe de Falun. Composé de Paavo Lötjönen (violoncelle), Eicca Toppinen (violoncelle, contrebasse), Perttu Kivilaakso (violoncelle, programmation, chant) et Mikko Sirén, le groupe finlandais originaire de Helsinki assure actuellement la promotion de son nouvel opus intitulé «Cell-0». Pas facile évidemment de prendre la relève après l’ambiance mise par Amaranthe, d’autant que les premiers morceaux de la setlist sont instrumentaux, ce qui est toujours moins efficace pour mettre l’ambiance. Les courageux Finnois y vont cependant à l’énergie et l’on note un regain d’intérêt du public lorsqu’ils sont rejoints sur scène pas la charmante Elize Ryd.

Au programme de la prestation d’Apocalyptica, une sélection de titres extraits de l’abondante discographie du groupe: «Ashes of the Modern World» (2020), «Path» (extrait de l’album «Cult» de 2001), «En Route to Mayhem» (2020). Après cette première salve instrumentale, le groupe accueille Elize qui vient prêter sa voix aux titres «Seemann» (cover de Rammstein, initialement interprété par Nina Hagen sur l’album «Reflections» de 2003) et «I Don’t Care» (initialement interprété par Adam Gontier sur l’album «Worlds Collide» de 2007). Après le départ de ce renfort vocal de charme, la formation finlandaise embraie avec «Grace» (2007) avant de faire remonter l’ambiance d’un cran avec un cover du «Seek & Destroy» de Metallica (morceau bonus sur la version remasterisée en 2016 de l’album «Plays Metallica By Four Cellos»). Autre grand moment d’ambiance, la reprise du célèbre «Hall of the Mountain King» de Grieg mixé à un extrait de la 5e symphonie de Beethoven et à l’intro de l’Ode à la Joie. Le set se termine en beauté avec le «Nothing Else Matters» de Metallica, repris en choeur par toute la salle. Le contrat est donc rempli, la salle est chaude, prêt à accueillir les guerriers de Falun.

Sabaton est un groupe de power métal suédois qui est absolument obnubilé par la thématique de la guerre et des grandes batailles. Fondé en 1999, le groupe a connu une histoire mouvementée, surtout avec les péripéties de 2012 qui ont vu la refonte complète du groupe. Depuis lors, l’effectif est relativement stable avec les deux piliers que sont Joakim Brodén (chant) et Pär Sundström (basse), rejoints par la suite par le guitariste Chris Rörland, le batteur Hannes Van Dahl (époux de l’immense Floor Jansen que nous avons pu apercevoir aux abords de la scène avec leur petite Freja) que et le guitariste Tommy Johansson.

Le concert de la tournée «The Great Tour – Europe 2020» a dû être déplacé au Sportpaleis tant la demande de billets était forte. Chaque concert de Sabaton est un déploiement quasi-militaire au service d’un show toujours générateur d’ambiance. Le décor est un camp militaire à proximité d’un champ de bataille. Des fils de fer barbelés séparent les artistes du reste de la salle… La soirée sera riche en effets pyrotechniques et explosions en tous genres, un véritable champ de bataille! Et pour cause, le dernier album s’appelle quand même «The Great War» (2019).

Ouverture des hostilités avec «Ghost Division», le grand classique extrait de l’album «The Art Of War» de 2008. Les Suédois se concentrent ensuite sur leur actualité et attaquent le martial «Great War» suivi de «The Attack of the Dead Men» et «Seven Pillars of Wisdom», extraits tous trois du dernier-né. Connaissant la fidélité du public à leurs grands classiques, Sabaton se fait un devoir d’honorer ce culte en interprétant «The Lost Battalion» (extrait de l’album «The Last Stand» de 2016).

Au-delà des explosions et effets pyrotechniques en tous genres, les Sabaton aiment aussi la mise en scène et l’on assiste donc à l’arrivée du Baron Rouge en personne pour «The Red Baron» (2019). Petit retour en 2016 avec «The Last Stand» histoire de galvaniser le public avant de poursuivre dans l’actualité avec «82nd All The Way» (2019). Un crochet par l’album «Heroes» de 2014 nous permet de redécouvrir «Night Witches».

Pour la suite du concert, Sabaton est rejoint sur scène par Apocalyptica pour proposer des versions revisitées de quelques grands standards des métallurgistes suédois, à commencer par le nouveau single officialisant cette collaboration sur «Angels Calling» (2020), suivi de «Fields of Verdun» (2019), «The Price of a Mile» (2008), «Dominium Maris Baltici», «The Lion From the North» et «Carolus Rex») (tous trois extraits de «Carolus Rex» de 2012).

Les infatigables guerriers venus de Nord reviennent sur scène pour l’assaut final avec «Primo Victoria» (tiré de l’album éponyme de 2005), «Bismarck» (le single de 2019 aux 20 millions de vues sur YouTube), le cultissime «Swedish Pagans» et le tubissime «To Hell and Back» (2014).

Voilà qui clôture un festival de chants guerriers ponctués d’explosions, d’apparitions de soldats équipés de masques à gaz, sans oublier la venue du Baron Rouge ou encore le tir de bazooka contre un char, le tout dans un décor de camp militaire de guerre. Joakim et les siens s’amusent visiblement toujours autant sur scène avec leur panoplie de petits soldats. Et il aime toujours autant communiquer avec le public, même si certaines de ses interventions n’ont pas beaucoup changé depuis des années.

Une soirée à grand spectacle qui finirait presque par faire perdre un peu la musique de vue. Mais ne boudons pas notre plaisir, même si j’ai lu par la suite que certains étaient mécontents de n’avoir pas pu accéder au parterre comme prévu, pour cause de surpopulation, et que d’autres se sont plaints de la mauvaise qualité du son, force est de reconnaître que les Suédois ont été fidèles à leur réputation en présentant un spectacle grandiose à leurs fans venus nombreux. Soulignons aussi l’excellente prestation d’Amaranthe en toute première partie de programme.

Il ne nous reste plus qu’à patienter jusqu’à ce que l’armée sabatonienne ne revienne envahir la scène d’Anvers lors d’une prochaine campagne de musique martiale.

 

Galerie: Amarante | Apocalyptica | Sabaton
Accréditation : Eventric
Article: Anne-Françoise Hustin et Hugues Timmermans
Photos © 2020 Hugues Timmermans

 

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