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« Grand spectacle » à Huy, merci Monsieur Greg Houben !

Un concert de l’artiste liégeois Greg Houben (fils du célèbre Steve Houben…on est manifestement musicien dans l’âme dans cette famille) n’est pas un simple concert, c’est un véritable spectacle à part entière où se mélange une mise en scène précise, un décor bien réfléchi et équilibré, une musique de qualité, une sacrée dose d’humour, un choix stratégique des mots, une réelle communion avec le public, tout cela dans une seule et même représentation scénique comme si l’on avait rassemblé tous les arts de la rue ou transposé tous les arts du cirque sur une scène de concert ! Un véritable tour de force qui débute dès la préparation sur scène auquel votre serviteur a eu la chance d’assister, consistant à placer outre les instruments de musiques (cuivres, synthés et orgues, guitares) divers accessoires comme des paravents, des fûts de métal troués (la signification d’un tel matériel vous sera décrite plus loin) et même une sorte de promontoire métallique en avant de la scène dont je vous reparlerai aussi plus tard. Ces préparatifs c’est aussi l’occasion de voir ce diable de Greg Houben, vérifier méticuleusement toute la mise en place, un personnage haut en couleurs qui dégage de manière spontanée à la fois une réelle décontraction mais aussi, un grand professionnalisme !

Mais bon venons-en au concert de ce soir où Greg est accompagné de deux musiciens sur scène, un concert qui débute par un voyage vers le Brésil et les plages de Cobacabana (lieux d’enregistrement de son album ”Un belge à Rio”) où l’artiste, décrit à travers une musique toute sud-américaine un pays sous ses deux facettes, la facette touristique mais surtout la facette du vrai Brésil…celui des brésiliens et leurs bidonvilles (Favela, d’où l’utilisation de ces fameux fûts métalliques éclairés de l’intérieur pour la circonstance) l’artiste liégeois choisissant avec une précision chirurgicale les mots qui vont droit au but tout en gardant cet esprit décalé et cette dose d’humour qui persisteront tout au long du concert. Le choix des mots est d’ailleurs aussi important entre chaque composition, Greg nous présentant chaque contexte de ses chansons avec encore une fois un langage travaillé et précis (Raymond Devos aurait très certainement apprécié) où, il décrit soit son Their à Liège de Cœur soit, ces fameuses soirées entre un pharmacien moyen mais musicien talentueux Monsieur Jacques Pelzer et le tout grand Chet Baker. Des chansons souvent décalées d’ailleurs sublimées par des clips-vidéo encore plus déjantés, la preuve que notre bonhomme maîtrise à la perfection l’art de la dérision voir même de l’autodérision ! Idem pour la scène et pour ne citer qu’une anecdote, celle où il monte sur le promontoire métallique d’avant-scène, immitant en quelque sorte le Christ Rédempteur de Rio de Janeiro ! Le moment aussi où il veut siffler sans y arriver, nous prétextant l’utilisation d’un siffleur professionnel sur son disque « Un belge à Rio » !

Mais derrière tout cet humour et ce décalage se cache en fait un artiste perfectionniste et sensible, la preuve avec cette chanson qui a écrit pour son fils, une chanson qu’il vient jouer sur le devant de la scène, offrant un beau moment de pure sensibilité ! Car Greg Houben sait aussi offrir toute une palette d’émotions ou de ressentis divers sur scène, passant de l’humour à la sensibilité sans oublier la sincérité lorsqu’il décrit les mauvais côtés de notre sois-disant “Humanité” (la pauvreté des brésiliens, la pollution multiple, les lobbys…). Greg s’est aussi un clapant musicien offrant sur scène avec ses deux comparses, un savant mélange de musique sud-américaine, de jazz, de blues et de chansons françaises. Un musicien dont le jeu aux cuivres (trompettes) pourrait rappeler le grand Chet Baker (remarque faite par mon ami photographe Jean-Luc Goffinet) et dont le chant est lui-aussi de qualité. Mais il serait incorrect de ne point parler de ses deux acolytes de ce soir avec d’abord le guitariste Lorenzo Di Maio, aussi virtuose à la guitare acoustique qu’électrique et, son claviériste/organiste Cédric Raymond qui a offert lui-aussi une remarquable prestation que j’ai personnellement appréciée vu mon grand amour pour les sons des vieux orgues électro-mécaniques (Hammond, Mellotron, Moog, Fender Rhodes).

Ce soir Greg Houben a su me prouver qu’il était de la trempe des vrais grands artistes ceux avec un grand A, montrant un personnage doué et haut en couleurs, sorte d’amalgame entre Joe Jackson et Louis Chédid saupoudré de l’humour naïf du grand Bourvil ! Comme on dit, bravo l’artiste !

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