Des Cubains nous emmènent sur orbite !
Ce sont les mots qui me viennent en tête pour vous décrire mon état d’esprit après le magnifique concert donné par les Cubains d’Anima Mundi la formation de Roberto Diaz, que je n’avais plus vu depuis 2011 lors d’une prestation stratosphérique de près de 3h30 donnée à l’époque au Spirit Of 66. Cette fois c’est en Allemagne que je me suis rendu et plus précisément au Das Rind, point de chute privilégié pour mon ami Oliver Wenzler et tous ses petits protégés de son label Progressif Promotion Records (PPR) un lieu où, j’aime aller malgré les trois heures de route car souvent c’est là que se passe l’événement ! C’est encore le cas pour le groupe cubain qui a ce soir offert un tout grand concert à la fois d’un point de vue technique puisque Anima Mundi et donc ses musiciens et son chanteur ont donné hier soir une prestation digne des Mexicains de Cast ou des Suédois des Flower Kings et d’autre part, d’un point de vue émotionnel partageant avec le public présent sa joie de jouer !
Un concert articulé en deux parties avec au total 15 compositions dont des longs épiques avec bien sûr comme fil conducteur, le dernier album « Insomnia » sorti en 2018 et chroniqué sur notre site, retranscrit ici sous forme d’un rock à la fois atmosphérique et surtout psychédélique offrant un rendu sonore puissant, fort et sombre rappelant à nouveau le grand Porcupine Tree époque « Signify » ou « Stupid Dream ». Trois compositions de l’album sont ainsi jouées l’une après l’autre plombant l’assemblée et couvrant tout l’espace sonore, montrant déjà une maîtrise technique de haut-vol. Je ne prendrais que pour exemple la multitude d’effets sonores que Roberto Diaz déploie avec ses guitares nous embarquant souvent vers le grand Pink Floyd mais le reste de l’équipe n’est point en reste avec à la fois une section rythmique percutante, un travail aux claviers haut en couleurs et un chant lui-aussi puissant, qui parachève le tableau musical ici proposé…du grand art !
Mais ce concert qui est le dernier de la tournée des Cubains est aussi l’occasion pour le groupe de jouer plusieurs nouvelles compositions d’un album à venir courant 2020 un opus manifestement hétéroclite qui, contrebalance un peu l’atmosphère lourde et puissante du dernier album en date, offrant souvent une palette musicale plus mélodique. « Love » en est un bel exemple avec une composition plus fluide et donc plus mélodique où, Aivis Prieto module sa voix et montre de réelles grandes capacités vocales et Roberto construit des accords plus cristallins et moins psychédéliques. Idem pour les compositions tirées de l’album « I Me Myself » sorti en 2016 qui, apportent aussi un côté plus mélodique le groupe travaillant ce concert finalement sur deux facettes : l’une plus atmosphérique mais surtout psychédélique et l’autre plus progressive voir vintage sans oublier une touche de jazz-rock lorsque Marco Alonso joue du saxophone.
Un concert reprenant près de 6 compositions d’« Insomnia » (2018) et quatre titres en comptant le rappel de l’opus « I Me Myself » (2016) et enfin, près de cinq nouvelles compositions si je ne me trompe pas pour un show de près de 2h45 ! Concernant l’album sorti il y a déjà 3 trois ans, je vous en propose un extrait histoire de se le remettre en mémoire.
Comme toujours il me semble opportun de passer en revue les troupes et vous décrire le niveau de chaque protagoniste avec tout d’abord le bassiste Yaroski Corredera impeccable tout du long des deux sets offrants même en fin de parcours, un très beau solo. Pour l’appuyer à la section rythmique, notons l’excellente prestation de Marco Alonso offrant de nombreux passages techniques de haut-vol et, c’est sans compter sur ses deux interventions au saxophone nous permettant de basculer vers le jazz-rock et la fusion. Fidèle partenaire à la composition du chef d’orchestre Roberto, Virginia Peraza n’a rien à envier à tous ces grands claviéristes masculins en effet, car elle jongle littéralement aussi bien avec les sons de synthés, de piano ou d’orgue sans compter les multiples programmations qu’elle met en place avec son comparse guitariste. Le choix d’avoir pris comme chanteur Aivis Prieto me semble des plus judicieux, l’homme possède un organe vocal puissant qui transcende les chansons et donc, joue sur un même pied d’égalité que l’orchestration des instruments. Il me reste à vous parler de ce diable de Roberto Diaz, compositeur de génie mais aussi guitariste de génie qui pour moi a ce soir rassemblé en un seul concert le talent de grands noms que sont Steven Wilson (pour le côté psychédélique) et David Gilmour associé à Marc Knopfler (pour le côté aérien et mélodique), usant sans retenue de moult effets sonores pour nous faire voyager voir même décoller du sol !
Merci aux musiciens cubains pour leur talent et leur générosité, merci au Das Rind pour son accueil et merci à Oliver Wenzler pour sa magnifique sélection de groupes et d’artistes de son label. Avant de vous quitter, je me permets de vous faire écouter un morceau qui me semble sublime : « Her song » tiré de l’album « Insomnia », une composition aérienne et émotive digne d’un Pink Floyd cubain !
Line-up :
Roberto Diaz (orchestration, guitares, loops, effets sonores, chœurs)
Virginia Peraza (orchestration, synthés, piano, orgues, effets sonores, chœurs)
Yaroski Corredera (basse)
Marco Alonso (batterie, percussions, saxophone)
Aivis Prieto (chant, guitare)
Set-list 1 :
« Citadel » (Insomnia, 2018)
« Insomnia » (Insomnia, 2018)
« The Wheel of Days » (Insomnia, 2018)
« Love » (New song)
« Chimney, the wheel and the war » (I Me Myself, 2016)
« Electric Dreams » (Insomnia, 2018)
« Train of future » (I Me Myself, 2016)
Set-list 2 :
« Her song » (Insomnia, 2018)
« Fear Level 10 » (New song)
« 1001 Mirrors of city » (New song)
« Flowers » (I Me Myself, 2016)
« Last Days of God » (New song)
« Strange Days » (New song)
« New Tribe’s Totem » (Insmonia, 2018)
Rappel : « Lone Ryder » (I Me Myself, 2016)…
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