The Ultimate Dreamers, At Night…
Double release party ce samedi au cosy CaliClub de Drogenbos où se sont produits The Ultimate Dreamers et At Night. Ils y ont respectivement célébré la sortie des fraîchement sortis « Echoing Reverie » et « Teen Crisis ». Une soirée d’autant particulière pour les seconds nommés puisqu’il s’agissait de leur premier concert officiel.
Un baptême du feu pour les Montois dont certains membres roulent leur bosse dans le milieu depuis un moment. Le bassiste Sébastien Preaud et le guitariste-claviériste Massimo Panza ont ainsi notamment participé aux aventures Milk et From Kissing. Pour ce nouveau projet, ils se sont entourés du batteur Hervé Tricot (Acta) et de la chanteuse au look singulier Cendrine Ketels (IRIS).
S’ils entameront les débats sur un titre aux pointes électro-dark bien soutenues en adéquation avec leurs influences (« At Night » est à l’origine un extrait du « Seventeen Seconds » de The Cure), la suite sera nettement moins évidente à cerner. Rien à redire d’un point de vue mise en place ou qualité intrinsèque des musiciens mais la voix particulièrement impressionnante de la chanteuse semble parfois hors-propos.
Puissante à souhait, elle renvoie davantage du côté d’Adele que de Siouxsie par exemple et impose bien malgré elle un environnement moins sombre qu’escompté, davantage pop-rock que cold wave. Ceci dit, le traitement du « Bigger Than Us » de White Lies façon James Bond en final du set principal impose le respect et pourrait les emmener dans une direction décalée plus pertinente qu’il n’y parait. Le public présent a en tout cas apprécié la prestation.
On vous a déjà maintes fois parlé de The Ultimate Dreamers, projet né au milieu des années 80 puis laissé de côté comme bon nombre de rêves d’ado lorsque frappent à la porte les études et le monde du travail. D’ailleurs, sans Covid-19, il n’y aurait sans doute jamais eu de version 2.0 car c’est lors des confinements que Frédéric Cotton, en replongeant dans ses souvenirs, a remis le projet sur les rails. Quelques mois plus tard, un album compilant les démos de l’époque, Live Happily While Waiting For Death, voyait le jour.
Lors des nombreux concerts qui ont suivi (on se souvient notamment d’une première partie pour And Also The Trees au Bota), de nouveaux morceaux seront rôdés dont le consistant Polarized. Publié en 45 tours à l’automne dernier, il emmène désormais le très réussi EP « Echoing Reverie », aboutissement d’un an de travail et objet de la présente release party.
Sur cet EP disponible actuellement en CD (la version vinyle arrive en mai), on trouve notamment « Big Violent », sans doute le titre le plus rageur enregistré par le groupe jusqu’ici. Un titre sur lequel le leader laissera particulièrement exploser sa frustration ce soir. La faute à des soucis techniques en début de set qui contrarieront le groupe mais nous permettront de découvrir que, sans micro, l’environnement de « Midnight » puise clairement ses influences chez les Cure et que la version instrumentale de « Polarized » tient drôlement la route.
Tout ceci ne fera bien évidemment par les affaires des musiciens qui, en vrais professionnels, reprendront toutefois minutieusement le set depuis le début une fois les problèmes réglés (à l’exception de cette intro presque hantée). Les six titres d’« Echoing Reverie » seront judicieusement balayés d’entrée de jeu, dont les deux précités désormais en full option. Le potentiel de l’excellent « A Day In The Life » éclipsera ensuite « Piano Ghost », nouveau single chanté ce soir en compagnie d’Eleonor Burgo, l’actrice qui porte la vidéo à bout de bras. Sans oublier cette ténébreuse version du « Hells Bells » d’AC/DC façon Depeche Mode circa « Violator » toujours aussi réussie.
Des influences également en filigrane de « The Corpse » qu’un violoncelle emmène dans d’autres sphères alors que la seconde basse empoignée par le leader pour « Awakening » décuple les sensations sans atténuer la tension. De tension, il en sera encore question sur « Traum », nouveau titre rythmé cette fois par le bassiste attitré Joël Grigolato qui démontre que le groupe ne se repose pas sur ses lauriers. D’autant que le séduisant « Spiritchaser » aux nappes synth pop soutenues en crescendo, joué en live pour la première fois, laisse entrevoir de nouvelles possibilités….
L’occasion également de s’attarder sur le chemin parcouru en un peu plus de deux ans. « A Long Time Ago » (à la vibe New Order marquée) a ainsi gagné en intensité alors que « Replicant » et surtout « Japanese Death » n’ont jamais été aussi prenants. Une sensation partagée lors des rappels entamés par un solide « I Loved You?! » (b-side de « Polarized » et présent sur la version CD d’« Echoing Reverie »). L’atypique « S’Envoler » ajoutera ensuite une touche flippante à l’ensemble avec ses nappes synthétiques planantes, entre Kraftwerk et Joy Division. Quant à la cover du « Lovesong » de The Cure, il bouclera le concert sur une touche de légèreté contrastant avec l’irritation observée une bonne heure auparavant. On ose à peine imaginer la tuerie qu’un soundsystem sans faille aurait boostée…
SET-LIST
MIDNIGHT
POLARIZED
A DAY IN THE LIFE
PIANO GHOST
BIG VIOLENT
HELLS BELLS
THE CORPSE
AWAKENING
A LONG TIME AGO
TRAUM
SPIRITCHASER
REPLICANT
JAPANESE DEATH
I LOVED YOU?!
S’ENVOLER
LOVESONG