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Rendez-Vous au Bota

Après deux EPs remarqués, les Parisiens de Rendez-Vous ont publié « Superior State », un premier album qu’ils ont présenté au Bota.

Mais avant, place au support assuré par VHS From Space, quatuor Bruxellois qui aurait bien pu se baptiser The Intergalactic Fluo Boys. En effet, une obsession pour les étoiles couplée à des accoutrements aux couleurs criardes réfléchissantes pose d’emblée les bases d’un univers intersidéral singulier. Et si l’on y ajoute des flashes stroboscopiques récurrents, les compositions semblent au point pour illustrer une after à Cap Canaveral. Ceci dit, pas sûr que les ingénieurs de la NASA supporteraient les écarts stoner aux guitares lourdes et à la voix rugueuse, bardés de parties instrumentales psychédéliques. Alors que nous, oui…

Depuis leur visite à l’AB en première partie de M83 en novembre 2016, les gaillards de Rendez-Vous ont parcouru un sacré bout de chemin. Via des tournées incessantes (on les a notamment croisés au Dour Festival et au PacRock), ils ont peaufiné un style noir, glacial et tribal qui doit énormément aux eighties sans pour autant sonner désuet. Dans la foulée, ils ont enregistré leur très attendu premier album, « Superior State », publié sur leur propre label, Artefact. Un album auquel il manque peut-être la fougue qui les habite sur scène.

C’est en effet sur les planches que les Parisiens se montrent les plus convaincants, à travers un show parfaitement rôdé. Celui-ci débute dans un environnement sombre et flippant qui voit les musiciens investir un à un la scène et des cris se perdre derrière des beats métronomiques. Une entrée en matière qui n’est pas sans rappeler Front 242, attitude et déhanchements compris. L’ombre des légendes de l’EBM planera d’ailleurs régulièrement sur la Rotonde au cours de la soirée.

Se produisant désormais à cinq depuis l’arrivée d’un batteur l’an dernier, le spectacle est toutefois assuré par Maxime Gendre, électron libre en polo décontracté qui alterne guitare, synthé et affonds de bouteilles de bières. Si sa voix complémente parfaitement celle de son camarade bassiste (et initiateur du projet) Francis Mallari sur le furieux « Double Zero », c’est ce dernier qui tire son épingle du jeu en posant la sienne sur les titres les plus immédiats du lot. « Paralyzed » et « Sentimental Animal » (bardé de riffs à la Wire) deviennent ainsi de véritables tubes en puissance.

Un peu plus tôt, la plage titulaire de la plaque et ses franches guitares initieront de généreux mouvements de foule qui ne faibliront pas jusqu’à la fin du set. Un set bouclé par un démentiel « Exuviae » et un « Distance » habité d’une rage sans égal. À peine le temps de reprendre ses esprits que le groupe rappliquait pour deux titres en bonus. Mais tant le très new wave « Workout » que l’hypnotique « Last Stop » ne rivaliseront pas avec l’intensité dégagé une demi-heure auparavant. De là à dire que les rappels étaient de trop, il y a un pas… que nous ne franchirons pas.

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