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Oberbaum is go !

Voyez-vous un endroit plus approprié que l’intimité et l’acoustique de la Rotonde pour y organiser la release-party d’un album ? Lucie Reszöhazy ne s’est en tout cas pas posé la question au moment de planifier la présentation du premier opus d’Oberbaum (en référence au célèbre pont de Berlin, ville où elle a passé une partie de sa jeunesse). Et elle semblait manifestement heureuse d’avoir opté pour la mythique salle du Botanique.

Si son nom ne vous dit pas grand-chose, son visage doit sans doute vous être plus familier. On l’a en effet croisée derrière les claviers de Condore et de Fabiola mais aussi des Juliens, ce projet déjanté qui revisite Julien Clerc plus vrai que nature. Ce soir, toutefois, c’est dans un univers nettement plus retenu qu’elle va évoluer, positionnée derrière son instrument à gauche de la scène.

« I’m here to make you feel good », va-t-elle inlassablement répéter sur « The Absence Of Misery », délicat titre d’intro aux contours jazzy et plage titulaire de son premier album publié deux jours auparavant. Le début d’une aventure en solitaire même si ce terme biaise la réalité tant elle a soigné son entourage pour mener ce projet à bien. À commencer bien évidemment par les deux musiciens présents sur scène à ses côtés : Aurélien Auchain (Mountain Bike, June Moan) qui a également produit la plaque à la basse et Antoine Pasqualini (Monolithe Noir, Fabiola) à la batterie.

On citera également Benjamin Schoos (l’album est sorti chez « Freaksville ») et Catherine Di Biasio mais aussi les vieilles connaissances Aurélie Muller et Fabrice Detry. Vous l ‘avez compris, tout Fabiola était dans la place et son leader montera même sur scène avec sa guitare pour booster un « No Name » d’excellente facture. Dans le public, le who’s who du rock indie bruxellois contribuera grandement à la fête.

Sur scène, le feutré « FOMO » démontrera toute la dextérité d’une artiste concentrée et loin de se montrer impressionnée par l’événement. Dans la foulée, « Cherry » marquera un premier sommet, nourri d’influences délicieusement sombres à la Sparklehorse. Des influences assumées et même revendiquées puisqu’une cover de « Piano Fire », un extrait du majestueux « It’s A Wonderful Life », illuminera la fin du set. Sur cet album de 2001, on retrouve également sur deux titres la voix de Nina Persson, la chanteuse des Cardigans. Coïncidence ou pas, lors des rappels, une version en solitaire du « After All… » de ces derniers n’aura rien à envier à l’atmosphère cabaret de l’originale.

Entre-temps, un ensoleillé « Run Out » et un entêtant « Never The Right Time » élèveront les débats à une seule exception près. La batterie prend trop de place et couvre partiellement une voix qui ne demande pourtant qu’à s’épanouir. Heureusement, un « Naptime » plein de mélancolie nous permettra d’en profiter au terme de « Stella », instrumental au piano à tomber. Quant à « We Yearn », le dernier titre du set principal aux contours classieux à la Weyes Blood, il semble déjà se profiler comme un morceau signature et nous faire dire qu’Oberbaum a définitivement pris son envol ce soir.

SET-LIST
THE ABSENCE OF MISERY
FOMO
CHERRY
SOBBING DRY
NO NAME
RUN OUT
NEVER THE RIGHT TIME
STELLA
NAPTIME
PIANO FIRE
WE YEARN

AFTER ALL…
CONVENIENT

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