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Nuits du Bota 2021: Girls In Hawaii just want to have fun

Après la Rotonde (This Is The Kit) et l’Orangerie (Sophia), la scène Parc a accueilli notre troisième visite aux Nuits. Au programme, la seconde soirée d’affilée pour les Girls In Hawaii, presque vingt ans et une popularité intacte.

À l’instar de la veille, ce sont les Gantois de watchoutforthegiants qui ont assuré l’avant-programme. Pour la petite histoire, ils avaient déjà joué l’an dernier en support de Jawhar lors de la 62TV label night où ils avaient présenté leur premier EP. Le suivant (« Quality Content »), introduit par l’efficace single « Head Full Of Lies », est désormais sur le point de voir le jour.

Ils en ont confié la production à Michiel De Maeseneer, collaborateur entre autres de Balthazar à qui l’on a régulièrement pensé ce soir. Qu’il s’agisse des intonations de Birger Ameys, de la basse groovante ou des harmonieuses complémentarités vocales, l’influence semble déterminante. Ceci dit, c’est en laissant libre cours à leurs idées qu’ils se montrent toutefois les plus convaincants. On les a ainsi vus plus nerveux d’un côté et plus langoureux de l’autre tandis que des touches nu-soul éparses contribuent à mettre en place un séduisant style singulier.

Depuis la fin de la tournée en support de « Nocturne », on n’avait plus beaucoup entendu parler des Girls In Hawaii, du moins collectivement. Car Antoine Wielemans a par exemple posé les bases d’une carrière solo en français dans le texte pendant que le bassiste Daniel Offermann se concentrait sur son projet Trésor et la composition de la BO du feuilleton Coyotes. Bryan Hayart, de son côté, a poursuivi son aventure parallèle derrière les fûts de It It Anita. Dans un registre moins réjouissant, le claviériste François Gustin a quant à lui quitté le navire. Ajoutez à cela une crise sanitaire, deux ans sans concerts et vous comprendrez qu’un point d’interrogation semblait accompagner l’avenir du groupe.

Pourtant, à la fin de l’été, les musiciens se sont retrouvés en résidence à Lessines pour poser les bases d’un retour sur les planches, tout en organisant la suite de leur aventure à cinq. En effet, plutôt que d’enrôler un remplaçant et bien qu’aucun d’entre eux ne soit claviériste aguerri, ils ont décidé de se répartir les parties de François. En tout cas, la prestation qui a suivi lors des Summer Nights Fever à deux pas de l’hôpital Notre-Dame à la Rose semblait avoir revigoré l’équipe.

L’impression sera identique ce dimanche soir, d’autant que grâce au Covid Safe Ticket, les concerts assis et en bulles font désormais partie du passé et cela a immanquablement un effet positif sur l’ambiance. Une ambiance instantanément à son comble lors des deux titres d’introduction, « Organeum » et surtout « Not Dead », dont le final nerveux en appellera d’autres. On pense notammtent à « This Time Will End Up In Fire » et à « Time To Forget The Winter » qui transporteront le set dans une dimension supérieure, trois guitares à l’appui.

Le départ de François Gustin a non seulement redistribué les rôles mais également l’agencement sur scène. En tout cas pour Daniel le bassiste et Brice Vancauwenberghe le guitariste qui ont interverti leurs positions. Un synthé mobile fait d’ailleurs son apparition de temps à autre à proximité de ce dernier, notamment lors de « Cyclo » et, un peu plus tard, de l’émotionnellement chargé « Misses » qui occupe clairement une place à part dans le cœur du public.

Si un nouvel album n’est pas (encore) à l’ordre du jour, ils ont tout de même présenté une nouvelle composition signée Lionel Vancauwenberghe. Baptisée « Life Is Fucked Up » et savamment introduite par une version retenue de « Bees & Butterflies », elle porte déjà le cachet enivrant de Girls In Hawaii avec ses deux voix, son xylophone et ses riffs entêtants.

Mis à part l’aspect rêveur d’un « Willow Grove » métamorphosé par la scène, la fin du set sera principalement puisée dans « Everest ». On retiendra surtout cette incroyable version de « Switzerland », puissante et prenante à souhait, mais les touches électro hypnotiques d’un « Mallory’s Heights » réarrangé et d’un « Rorschach » stroboscopique ne seront pas en reste. Suffisamment en tout cas que pour attendre les rappels de pied ferme.

Backstage, une personne les attendait sans doute plus que les autres. En effet, la veille, le pauvre batteur avait complètement loupé ses parties sur « Found In The Ground ». Mis sous pression par Antoine, il a cette fois admirablement tenu la mesure, récoltant une ovation méritée au passage. Un soft « Catwalk » servira ensuite de tremplin à la traditionnelle tuerie nommée « Flavor » pendant laquelle on remarquera que le téléphone utilisé par Antoine pour saturer sa voix avait disparu au profit d’un seul et unique micro. Une évolution technique qui ne l’a pas empêché de s’égosiller et à ses camarades de souffler le chapiteau sur ses bases.

Un final à couper le souffle qui trouvera un prolongement nettement plus délicat via une version de « Plan Your Escape » à fleur de peau. Antoine à la guitare et au chant, Lionel au xylophone dans un silence respectueux. Une élégante sortie au terme d’une prestation convaincante. Et si cette formule à cinq devenait une source d’inspiration pour la suite ?

SET-LIST
ORGANEUM
NOT DEAD
GUINEA PIG
CYCLO
THIS FARM WILL END UP IN FIRE
TIME TO FORGET THE WINTER
BEES & BUTTERFLIES
LIFE IS FUCKED UP
MISSES
SWITZERLAND
WILLOW GROVE
MALLORY’S HEIGHTS
RORSCHACH

FOUND IN THE GROUND
CATWALK
FLAVOR

PLAN YOUR ESCAPE

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