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Les Nuits 2024: la sélection de Music in Belgium (part 2)

Dès ce soir et jusqu’au 5 mai, le Botanique vibrera au son de la trente-et-unième édition de ses célèbres Nuits. Et même s’il faudra dans un premier temps prévoir une petite laine, l’effervescence sera de mise au sein du complexe de la rue Royale. Afin de vous y préparer au mieux, voici nos coups de cœur couvrant la seconde partie de l’événement (la première se trouve ici).

Une seconde partie qui débutera en force le mardi 30 avril par un retour aussi surprenant qu’inattendu, celui des Cranes. Le récemment reformé cultissime groupe de Portsmouth donnera à l’Orangerie son premier concert dans une salle belge en près de quinze ans. Si l’on chuchote à demi-mots l’enregistrement d’un potentiel nouvel album, Alison Shaw et ses comparses ne manqueront pas de revisiter leurs heures de gloire du début des nineties, lorsqu’ils jouaient dans la même cour que Slowdive.

À l’autre bout du couloir et dans un esprit tout aussi sombre mais davantage crasseux, Dany Lee Blackwell aka Night Beats défendra à la Rotonde « Rajan », un sixième opus publié chez Fuzz Club l’an dernier. Le gaillard a injecté des arrangements groovy à une recette psychédélique qui en devient irrésistible, à condition d’accepter l’exploration des frontières du genre. Le rock garage vintage des Français de Howlin’ Jaws et les influences sixties malsaines du trio bruxello-gantois Tuesday Violence (cela tombe bien, on sera un mardi…) complèteront une affiche pleine de sueur.

Pour la deuxième année consécutive, le 1er mai rimera avec fiesta au Bota via une Garden Party qui enflammera le chapiteau dès 14h30. Au programme, des sons électroniques tous azimuts signés Bambii, Florentino et autre Andy 4000 mais également Raql qui vient de boucler avec brio le récent festival Emerge! à l’Eden de Charleroi. Cocktails, snacks et zones chill complèteront une offre que les plus motivés pourront prolonger à la Rotonde en compagnie de la légendaire Colleen et des délirants Pairi Daeza.

Tout aussi décalé mais néanmoins millimétré, Jacques nous immiscera dans son univers singulier à la fois sonore et visuel le jeudi 2 mai sous le chapiteau. Le mec à la coiffure la plus improbable du circuit manie en effet les sens à la perfection et n’a pas son pareil pour captiver un auditoire qui ne tarde généralement pas à manifester bruyamment son approbation. Une expérience plus que conseillée, approuvée notamment au Dour Festival en 2022.

Dans le même temps, les irrésistibles rythmes ensoleillés mâtinés d’afrofunk signés Togo All Stars mettront la Rotonde à sac alors que le Museum se délectera de la folk délicate et sucrée de Sam Amidon. Sur son dernier album en date, le natif du Vermont s’est amusé à donner une seconde jeunesse à des titres traditionnels que ses parents avaient déjà remis au goût du jour dans les seventies. Folk music never dies, comme dirait l’autre…

Rappelons que les Halles de Schaerbeek constituent cette année une sorte de seconde résidence pour les Nuits. Les influents Londoniens de Mount Kimbie s’y produiront ainsi ce soir-là en support de « The Sunset Violent », un nouvel album (sur lequel on retrouve notamment la présence de King Krule) qui lorgne du côté indie rock même si les beats savamment mis en place envoient irrémédiablement vers le dancefloor. Jetez une oreille à l’efficace single « Dumb Guitar » pour vous en convaincre…

Retour rue Royale le vendredi 3 mai pour une Nuit pleine de contrastes. D’un côté, la délicatesse de Kate Stables alias This Is The Kit, habituée du Bota et collaboratrice attitrée de Thomas Jean Henri au sein de Cabane, apaisera le Museum. Produit par le génial Gruff Rhys, « Careful Of Your Keepers », son dernier album publié chez Rough Trade, est une petite merveille. Mais la suite semble déjà en route car un nouveau et surprenant single, « Sensations In The Dark », a vu le jour en février. Rendez-vous aux Nuits pour quelques indices supplémentaires. De l’autre, le metal musclé des Canadiens de Thantifaxath soufflera la Rotonde sur ses bases. Tenté par l’expérience ? Nous avons des tickets à vous offrir via notre concours.

Le samedi 4 mai, les Nuits renouent avec une tradition qui avait vu le jour au milieu des années 2000 sous l’intitulé Nuit Belge. Un seul ticket donnait alors accès aux différentes salles du complexe pour une programmation exclusivement noire jaune rouge. Baptisée Les Nuits Botanique: All Access, l’expérience 2.0 va un cran plus loin en proposant une journée de festival digne de ce nom (premier concert : La Sécurité à 12h40), une affiche internationale ouverte à tous les styles musicaux.

Parmi les 27 groupes proposés qui, pour des raisons de fluidité, joueront en alternance sous le chapiteau d’une part, à l’Orangerie, la Rotonde et le Museum de l’autre, il faudra poser des choix. En tenant compte des contraintes, on vous suggère les ingoogleables Famous, la folk de Tapir! dont le premier album a séduit la critique, le cirque revendicatif des Lambrini Girls, l’univers oppressant et extrême de Youniss (une autre révélation du précité festival Emerge!), celui, tout aussi exigeant et hypnotique de Mandy, Indiana, la pop shoegaze de Hotline TNT, le magnétisme à tomber de Loverman, le post-punk sophistiqué de Drahla, l’envoûtant environnement de Voice Actor, les expérimentations sonores de James Holden (tout frais du support de la tournée de The Smile) en remplacement de Beak>, contraints d’annuler leur tournée (ils sont reprogrammés le 19 novembre) et les harmonies indie de Bar Italia. Prévoyez des vitamines…

Car il restera encore une journée pour boucler ces Nuits le dimanche 5 mai. Le tempo ralentira sous le chapiteau où la folk mélancolique des Australiens de The Paper Kites devrait boucler la série dans une relative quiétude. D’autant que William Fitzsimmons les précédera en interprétant l’intégralité de « The Sparrow And The Crow » dans le cadre d’une tournée célébrant les quinze ans de ce chef-d’œuvre émotionnellement chargé. Ceux qui souhaitent les ponctuer sur une note expérimentale sont invités à se rendre au Museum pour la Cortizona Label Night pendant laquelle se succéderont quelques poulains du label fondé en 2016 par Philippe Cortens. Attendez-vous à une soirée en dehors des chemins battus balisée par l’electro tribale de Nitski, la face mélodieuse de Céline Gillain, l’aspect minimaliste de Walter Verdin et la fusion canine d’Ann Eysermans.

Dans un style plus classique (au sens littéral du terme), deux soirées se dérouleront un peu plus tard en compagnie de deux habitués des Nuits et du Museum. Bernard Lemmens (le 9 mai) et Stéphane Ginsburgh (le 10). Le premier mettra notamment à l’honneur le répertoire de Georges Enescu, Frédéric Chopin et York Bowen alors que le second pourra enfin s’en donner à cœur joie sur la fameuse dixième sonate pour piano de Serge Prokofiev qui est en fait une interprétation imaginée par Jean-Luc Fafchamps sur base des quelques notes que l’artiste avait couchées sur papier avant sa mort. Planifiée voici quelques années, ce concert n’avait pu se tenir pour raison de droits d’auteur. Plus rien ne devrait donc empêcher cette ultime Nuit 2024 qui verra le pianiste jouer également les Sonates n°6 et n°8 du maître ainsi que la Sonate n°5 de Galina Ustvolskaya.

Les Nuits 2024 auront lieu du 24 avril au 5 mai. Infos, affiche complète et tickets par ici. Pensez à l’incontournable Botacarte qui vous donne droit à une réduction de 3 EUR sur le prix plein, même le soir du concert… si celui-ci n’est pas complet bien entendu.

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