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La Carrière Festival #5: retour aux sources

Pour sa cinquième édition, le festival La Carrière retrouve son endroit de prédilection au cœur de la verdoyante campagne condrusienne. Et plus précisément à Bioul, au cœur du cadre bucolique des Duves, site d’une ancienne carrière qui a vu naître l’événement en 2018. Un endroit qui a également accompagné notre sortie du Covid en 2021 lors d’une journée mémorable le week-end du 15 août.

Depuis, la vie n’a pas vraiment ressemblé à un long fleuve tranquille pour les organisateurs, contraints de trouver un nouvel endroit pour la suite de leurs aventures. Une édition de transition s’est ainsi déroulée sur deux jours dans la salle bruxelloise LaVallée l’année suivante. Et puis, plus rien ou presque…

Jusqu’à ce communiqué inespéré annonçant la tenue d’une cinquième édition les 30 et 31 août prochains… à Bioul. Un retour aux sources synonyme d’identité retrouvée qui semble avoir particulièrement inspiré les programmateurs, responsables d’une solide affiche à l’équilibre parfait, entre découvertes, coups de cœur et projets établis. Ou comment mettre en avant une scène indie plus riche que jamais.

À ce propos, la soirée du vendredi ne sera à manquer sous aucun prétexte. Les décalés New Yorkais (et majoritairement New-Yorkaises, d’ailleurs) de Gustaf viendront défendre “Package Pt.2”, leur deuxième album publié au printemps et successeur de l’hilarant “Audio Drag For Ego Slobs”. On se souvient de leur passage au Witloof Bar en 2021 où leur art-rock aux atmosphères glaciales adoucie par l’utilisation d’objets usuels issus d’un coffre magique avait fait sensation. Dans le même ordre d’idées mais en un rien plus sérieux, les Hollandaises de The Klittens se révèlent diablement efficaces sur scène, un endroit où leurs compositions pop girly prennent une dimension davantage musclée. La folk plus americana que nature d’Alaska Gold Rush et le rock psyché-tropicalo-funky de Gros Cœur représenteront la filière noire jaune rouge.

Le marathon du samedi sera quant à lui emmené par une solide délégation belge. Parmi celle-ci, pointons Fondry, le projet post-BRNS de Diego Leyder pour qui l’improvisation n’est pas un vain mot. Y compris pour l’enregistrement de “La jetée”, premier album du trio complété par Romain Bernard (Ropoporose, Milk TV) et Nicholas Yates (One Horse Land, Samir Barris). Leur prestation à Bioul n’échappera bien entendu pas à la règle. Un endroit que l’ami Diego connaît bien pour avoir ouvert la première édition du festival avec Dièze voici déjà six ans.

Autres incontournables de la journée, les Liégeois de Chaton Laveur, récents finalistes du F dans le texte et auréolés d’une brillante première partie de Corridor à la Rotonde dans la foulée. Leur pop minimaliste aux accents par moments hispaniques se fondra à merveille dans l’environnement, surtout si le soleil nous fait l’honneur de sa présence. Tout comme la folk délicate et intimiste d’Alice George Perez ou les compositions cinématographiques de Sergeant. Basées sur des auto-samples, leurs influences passent sans crier gare du krautrock à l’electro et du post-punk à l’expérimental. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser emporter par son imagination.

On vous conseille également de jeter une oreille attentive aux Bruxellois de Capsuna, véritable coup de foudre des organisateurs qui sont allés jusqu’à aménager le line-up pour les y inclure en dernière minute. Il est vrai que leur rock indé aux sonorités nineties hésitant entre shoegaze et dream pop ont ce petit quelque chose qui ne laisse pas indifférent, porté par la voix à la fois retenue et assurée de Louise Crosby, native de Suffolk installée à Liège. Quant à l’environnement insouciant et rêveur de Soft Boy aka le Gantois Xander Hamelton, largement inspiré des sixties, il renvoie à l’univers de Mull Historical Society ou à Alex Turner au micro d’un cover band des Beach Boys.

Ce qui nous amène à parler des artistes qui traverseront la frontière pour se produire à La Carrière. À commencer par Pozi, trio londonien qui n’hésite pas à jouer avec les codes du post-punk en y incluant notamment un violon, même si ses sonorités se retrouvent bien souvent trafiquées. Trois voix également pour une vision moins sinistre, certes, mais tout aussi vindicative… La Suisse via Berlin enverra Anna Erhard dont les intonations et la structure pop bricolée renvoient à Kate Nash qui aurait jammé avec Wet Leg. Le duo franco-américain basé à Paris Special Friend, de son côté, apaisera les ardeurs via des compositions respirant les grands espaces, basées sur de subtiles harmonies vocales à fleur de peau et des arrangements vintage.

Davantage orientées dancefloor, celles balancées par YMNK ne laisseront personne de marbre, d’autant que c’est sur des synthés bricolés maison et des riffs de guitare tranchants que le Lillois a bâti sa réputation. Quant à KaraOkay, qui n’est autre qu’un karaoké live orchestré par les gars d’Okay Monday, ils se produiront pour la troisième fois à Bioul, preuve d’une popularité seulement éclipsée en 2021 par Les Juliens. Si vous voulez expérimenter la position du chanteur dans un vrai groupe de rock, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Le plus compliqué sera sans doute de choisir le titre qui vous correspond parmi les dizaines de classiques en stock…

La Carrière #5 se déroulera les 30 et 31 août à Bioul, rue d’Arbre 37. Un camping (et le désormais célèbre brunch) font partie des options mais le nombre d’emplacements étant limité, il convient de réserver à l’avance. Infos, line-up détaillé et tickets par ici.

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