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Holy St. Vincent

Au lendemain d’une prestation endiablée à De Roma, Annie Clark aka St. Vincent a subjugué quelques privilégiés à la Rotonde. L’endroit le plus cosy du Botanique accueillait en effet un showcase exclusif réservé aux gagnants d’un concours et à la presse musicale. Un moment unique que l’on vous partage ici…

La native de Dallas avait déjà joué dans cette salle au tout début de sa carrière et y revenir après tant d’années lui a vraisemblablement rappelé quelques souvenirs (dont les bières locales). C’était en décembre 2007, lorsqu’elle promotionnait « Marry Me », son premier album. Aujourd’hui, elle tourne le septième chapitre d’une discographie jusqu’ici tout simplement parfaite. Mieux, « All Born Screaming » s’apparente à son travail le plus abouti à ce jour et les éloges dont il fait l’objet à tous les étages confirment notre point de vue.

C’est d’ailleurs avec « Flea », un de ses trois singles avant-coureurs, qu’elle entamera les débats sans le moindre round d’observation. Un titre sur lequel Dave Grohl joue de la batterie en studio, un des nombreux invités aux côtés notamment de Cate Le Bon et de Stella Mozgawa (Warpaint). Le leader des Foo Fighters ne se trouve bien entendu pas derrière les fûts ce soir mais un musicien hors pair nous fait l’honneur de sa présence. Le guitariste Jason Faulkner (Jellyfish, Air, Beck…) avec qui elle entretient une incroyable complicité, enrichit clairement l’environnement sonore complété par une bassiste longiligne dont les chœurs transcendent les compositions.

Annie Clark, de son côté, alterne les guitares similaires aux couleurs aléatoires (ces riffs nerveux sur le final de « Fear The Future »…). Pas aussi déstabilisant que celui d’Aldous Harding, son regard démoniaque n’en demeure pas moins perturbant et la manière dont elle communique avec le public relève parfois de la défiance. Un jeu qu’elle maîtrise à la perfection, tout comme son image de moins en moins petite fille modèle. Ce soir, mini-jupe, bas résilles, bottillons, ample chemise blanche et rouge à lèvres gothique font partie de sa panoplie. Un accoutrement toutefois moins provocateur que celui exhibé à l’AB en 2017 lors de la tournée en support de Masseduction.

Cela dit, les poses langoureuses sont légion et le show parfaitement calibré. Entre quelques chorégraphies en compagnie de ses musiciens et un tour dans le public résultant en une danse torride digne de Dirty Dancing, le but était surtout de présenter des extraits d’« All Born Screaming ». Mission accomplie via un particulièrement sexy « Big Time Nothing », un surprenant « Broken Man » bardé de guitares tranchantes et un « Hell Is Near » que ne renierait pas Shirley Manson de Garbage.

Entre les coups, elle piochera dans un back catalogue exemplaire. Pointons ainsi la face poppy nerveuse de « Los Ageless » et l’aspect groovant vintage de « Pay Your Way In Pain », extrait de « Daddy’s Home », l’album précédent racontant la sortie de prison de son paternel. Sans oublier un « Cheerleader » de feu dont l’époustouflante version soutenue n’a plus rien à voir avec celle de « Strange Mercy » en 2011, ponctuée par des riffs aléatoires de la part d’un membre du public tout surpris de se retrouver une guitare autour du cou.

Mais que dire de la plage titulaire de la nouvelle plaque qui clôturera la soirée sur une sorte de gospel techno caractérisé par un final qui verra la chanteuse postée devant son micro, immobile et les bras en croix droit devant elle. On ose à peine imaginer l’intensité de son set la veille à De Roma mais ce showcase à la Rotonde (sans doute un des derniers concerts avant le début des travaux) valait tous les concours du monde…

SET-LIST
FLEA
FEAR THE FUTURE
LOS AGELESS
BIG TIME NOTHING
PAY YOUR WAY IN PAIN
DIGITAL WITNESS
SWEETEST FRUIT
CHEERLEADER
BROKEN MAN
HELL IS NEAR
ALL BORN SCREAMING

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