ArticlesConcerts

Gurriers formule offensive

Après l’AB Club l’an dernier et le Wintercircus Gantois au printemps, les Irlandais de Gurriers se sont attaqués au Botanique. C’est un Museum blindé de chez blindé qui a donc accueilli la date inaugurale de l’ultime tournée en support de leur excellent premier album, « Come And See ».

Une tournée pendant laquelle leurs compatriotes de Theatre ouvrent pour eux. Mais ce soir, un problème de transport a empêché le batteur de rejoindre ses camarades à temps. Résultat, prestation annulée, au grand regret du porte-parole du groupe envoyé annoncer la nouvelle au micro après dix minutes d’attente. Et du nôtre aussi par la même occasion.

La trajectoire de Gurriers a pris une tournure exponentielle depuis une grosse année. À coups de concerts de plus en plus percutants, ils se sont constitués une solide fanbase qui connaît les paroles sur le bout des doigts et n’hésite pas à alimenter de généreux mouvements de foule plein de sueur. Proche du public, le leader Dan Hoff n’hésite d’ailleurs pas à s’y mêler de temps à autre. Désormais moustachu à la Magnum, celui-ci assume son rôle à la perfection en se démenant tant et plus sur scène.

Débarqué au son du « Can’t Take My Eyes Off You » de Frankie Valli & The Four Seasons, le groupe ne tardera pas à switcher du côté sombre du post-punk via « Erasure », un furieux nouveau single annonciateur d’une suite discographique visiblement pas piquée des vers. Même si en attendant, c’est « Come And See », l’impeccable premier album, qui sera majoritairement visité. « Dipping Out », dans la foulée, ne sera d’ailleurs pas l’extrait le moins violent du lot, électrisant instantanément la foule, à l’instar d’un « Close Call » repris en chœur en plein pogo.

Sur scène, à l’exception du batteur barbu aux inamovibles lunettes de soleil qui se la joue tranquillou tout en assumant une rythmique puissante, le chaos règne. On se demande toujours comment font le guitariste de droite à l’allure de biker, celui de gauche dans son monde saccadé et le bassiste en jupe longue pour ne pas se télescoper en arpentant un espace somme toute assez réduit. D’autant qu’il faut rajouter à l’équation l’ami Dan qui hurle ses textes tel un possédé. Une image en totale contradiction avec son accoutrement du jour. Il porte en effet une chemise à manches courte et une cravate qu’il gardera inexplicablement jusqu’à la fin du concert.

Aux côtés notamment des braillements universels de « Sign Of The Times » et des arrangements mélodieux de l’atypique « Top Of The Bill », deux nouveaux titres émailleront la set-list. Si l’oppressant « Today’s Not Enough » nécessite une analyse plus approfondie, le soutenu « Nothing Happens Twice » semble déjà adopté par un public qui, à l’instar de celui de la veille à l’AB pour Lambrini Girls, voit sa moyenne d’âge tirée vers le bas. Une bonne nouvelle pour une scène rock traditionnellement délaissée par la génération rap vocoder.

Un public qui se déchaînera encore sur l’époustouflant triptyque final entamé par un « Approachable » de feu sur lequel le chanteur s’embarquera dans un crowdsurfing après avoir salué ses compères de la main. Un rugueux « Des Goblin » et un urgent « Nausea » boucleront ensuite une prestation sans temps mort qu’un rappel aurait sans doute affaiblie. On attend la suite avec une certaine impatience…

SET-LIST
ERASURE
DIPPING OUT
CLOSE CALL
TODAY’S NOT ENOUGH
SIGN OF THE TIMES
NO MORE PHOTOS
INTERLUDE
TOP OF THE BILL
COME AND SEE
NOTHING HAPPENS TWICE
APPROACHABLE
DES GOBLIN
NAUSEA

Organisation : Botanique

Laisser un commentaire

Music In Belgium