Festival Pause Guitare : un final réussi avec Alice Cooper, Simple Minds & Co
Il y a quelques semaines, nous vous annoncions la tenue du festival Pause Guitare dans le sud de la France. Ce festival dessert tous les styles musicaux (rap, pop, chanson française, rock…) au cours d’une semaine plutôt intense au cours de laquelle la charmante ville d’Albi se transforme en capitale musicale. Ce dimanche 7 juillet, outre les musées Toulouse-Lautrec et La Pérouse, les attractions du jour étaient donc Dionysos, Gossip, Simple Minds et surtout Alice Cooper.
Le site du festival est idéalement placé, on y accède facilement à pied depuis le centre ville. Une quantité de bénévoles sont là pour aider et guider les spectateurs, l’organisation est au top. Plusieurs espaces bar et restauration sont accessibles et il y en a pour tous les goûts.
A 18h pétantes sous un soleil encore très présent, Dionysos monte sur scène, Mathias Malzieu sur un fauteuil roulant puisque pas entièrement remis de sa double fracture de la jambe survenue en février dernier. Cela ne l’empêchera pas de se lever et de parcourir la scène de long en large, usant néanmoins de précautions. Et pour le surf sur le public jusqu’à la table de mixage et le retour, il demandera à une « doublure » de le faire à sa place. Humour, rock décalé, improvisation lors d’une coupure de jus de quelques minutes, Dionysos assure (comme toujours) et montre encore une fois que c’est un groupe incontournable en live.
Après l’exubérance gauloise, place aux écossais de Simple Minds qui ont bercé la jeunesse de nos soeurs alors qu’ils nous irritaient parce qu’on voulait écouter du métal sur la sono familiale. Je les avais vus en 2022 au cours d’un autre festival et les avais trouvés excellents. Ce fut encore le cas à Albi et on sent dans le groupe une envie et une énergie intactes malgré les années de carrière. Les grands classiques étaient au rendez-vous pour le plus grand plaisir des fans qui ont pu apprécier à nouveau des titres tels que « Mandela Day », « Promised You A Miracle », « Sanctify Yourself » ou encore « New Gold Dream » et surtout « Don’t You (Forget About Me) » et « Alive And Kicking ». Une mention spéciale pour Cherisse Osei, batteuse à l’énergie incroyable qui a gratifié le public d’un solo de derrière les fagots.
J’attendais beaucoup du groupe Gossip. Bien que je n’aie pas suivi leur carrière, l’album « Music For Men » m’avait impressionné lors de sa sortie. De fait, je m’attendais à les voir passer avant Simple Minds et non après, ce qui aurait somme toute été logique. J’ai pu voir l’ambiance descendre de plusieurs crans car après les hymnes pop qui ont précédé et un public qui dansait partout, le groupe de Beth Ditto a plutôt fait pâle figure. Très communicative avec le public, une voix toujours bien présente mais en ce qui me concerne, la sauce n’a pas pris. Je les ai trouvé mous. Ce n’était certes pas l’avis de tout le monde et comme je l’écrivais en présentant ce festival, il y en a pour tous les goûts.
Après le set minimaliste de Gossip, place à la démesure avec une icône du rock, Alice Cooper. Démarrage en force avec « Lock Me Up » et « Welcome To The Show », prélude à un défilé de hits intemporels comme « No More Mr. Nice Guy », « I’m Eighteen », « Under My Wheels » et « Billion Dollar Babies ». Les personnes aux oreilles les plus sensibles quittent les premiers rangs. Une dame me dira le lendemain être partie parce que le son n’était pas bon, trop de basses – « et pourtant j’avais mis des bouchons dans les oreilles… ». Oui c’était un peu plus fort mais le son était au top tout comme les musiciens sur scène.
Et du haut de ses 76 ans, Alice Cooper a la forme et reste un des maîtres incontestés du rock. Côté show, le public aura eu droit à la totale : guillotine, monstre de Frankenstein, camisole de force ainsi qu’une autre dame mise à l’honneur pour un solo endiablé, la guitariste et bête de scène Nita Strauss. Après « The Ballad Of Dwight Fry », « I Love The Dead » et « Elected », le rappel habituel avec « School’s Out » intercalé du refrain d’« Another Brick In The Wall » et d’un public qui chante en masse ne pas avoir besoin d’éducation.
Seul regret ? C’était trop court. Chaque artiste a joué une heure. Je me serais attendu à des longueurs de sets en accord avec l’importance des groupes et leur ordre de passage. Mais le bilan général en ce qui concerne le festival Pause Guitare est vraiment positif et je suis impatient de connaître l’affiche qui sera présentée pour le cru 2025.