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Drahla, post-punk mais pas que…

La sortie de « Useless Coordinates », le premier album de Drahla, a donné au trio de Leeds une envieuse réputation indie. Un trio qui nous devait toutefois une revanche suite à son annulation de dernière minute au SMG Music Fest l’an dernier et à une prestation en demi-teinte au récent Micro Festival.

Autant le dire d’emblée, le Witloof Bar du Botanique a été le théâtre de notre réconciliation avec la chanteuse guitariste Luciel Brown et ses deux acolytes. Et ce, malgré une attitude pince-sans-rire et quelques soucis techniques. Le rachitique bassiste Rob Riggs nous a ainsi littéralement explosé les tympans lors de deux versions de « Stimulus For Living » avortées avant de laisser tomber ses pédales à effet pour la version définitive du titre.

Une mésaventure qui a eu pour effet de décoincer un groupe encore en train de se chercher par moments jusque-là. Prenons par exemple les saccadés « Primitive Rhythm » et « Pyramid Estate », premiers titres très Wire de la soirée qui ont succédé à une interminable intro parsemée de grésillements dignes d’une station radio longues ondes. Les sinistres « Form Of Luxury » et « Faux Text » (du Cure Sonic Youthé), extraits de leur premier EP, tireront tout de même leur épingle du jeu dans la foulée.

Il faudra donc attendre ce déclic inopiné pour notamment voir le batteur Michael Ainsley se lâcher complètement sur les fougueux « Invisible Sex » et « Unwound ». Entre-temps, il s’épanouira au même titre que ses deux camarades sur une nouvelle composition instrumentale explosive, « Features Of Reverse ». Davantage post-rock que post-punk, il s’agira sans aucun doute d’un des sommets de la soirée.

On retiendra également les atmosphères menaçantes de « Fictional Decision » et la complémentarité des voix sur l’efficace « Twelve Divisions Of The Day ». Ou encore le bien nommé « React/Revolt » qui conclura la soirée d’époustouflante manière. Seul regret, le saxophone de Chris Duffin qui lui donne un mode freestyle jazzy sur disque brillera par son absence sur scène, même si l’énergie décuplée compensera quelque peu. Moins carré que Bodega et plus subtil que Lewsberg, Drahla a (enfin) fait honneur à sa réputation.

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