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Ash vs The Subways : Oh Yeah !

Grands habitués du Botanique depuis de nombreuses années, Ash et The Subways ont uni leurs forces pour une tournée exclusive. Les deux groupes sont venus défendre leur dernier album respectif dans une Orangerie généreusement garnie. Une soirée qui a tenu toutes ses promesses alors que ce n’était pas nécessairement gagné d’avance…

En effet, l’annonce du timing avait quelque peu désarçonnés ceux qui comme nous s’attendaient à voir les Nord-Irlandais endosser le rôle de tête d’affiche. Mais il s’agissait au final d’un choix logique et judicieux. En tout cas en Europe car au Royaume-Uni, les rôles étaient inversés. Un deal qui leur a évité de jouer leur position à pile ou face dans le tour bus sur le chemin de la salle.

La dernière fois que Ash s’est produit au Bota, c’était en février 2020, moins de trois semaines avant que le monde ne se mette à l’arrêt pour cause de Covid. Ils venaient y célébrer vingt-cinq ans de carrière en support de « Teenage Wildlife », une double compilation non exhaustive de leurs singles. Ils ont depuis enregistré « Race The Light », un huitième album publié en septembre dernier qui, s’il ne révolutionne pas le moule mis en place au milieu des nineties, confirme leur faculté de composer des titres nerveux aux contours catchy qui font systématiquement mouche.

La preuve avec « Like A God » qui plantera d’emblée le décor, poussé par la V-guitar caractéristique de Tim Wheeler, adepte de riffs flirtant régulièrement avec le metal. En revanche, l’intro de la plage titulaire, balancée sans respiration dans la foulée, semble faussement s’inspirer du semi-ringard « Sugar Baby Love » des Rubettes. Une impression renforcée par le costume blanc crème du chanteur (Johnny Logan à l’Eurovision ?) et de sa nouvelle coupe de cheveux, quelque part entre Nicky Wire (le bassiste des Manic Street Preachers) lorsqu’il arbore ses énormes lunettes et d’un jeune Gérard Depardieu lorsqu’il les enlève.

À sa gauche, Mark Hamilton, le plus contorsionniste des bassistes, arpente sans relâche l’espace qui lui est assigné (et même davantage) alors qu’un méconnaissable Mark Hamilton (d’un point de vue capillaire en tout cas) assure solidement derrière ses fûts. À l’arrière de la scène, une banderole à l’image de la pochette de « Race The Night » recouvre maladroitement celle des Subways alors que le préposé derrière la console semble avoir perdu le contrôle d’un son anormalement confiné.

Une heure, c’est court surtout lorsque l’on s’appelle Ash. Dès lors, les hits défilent (un parfait « A Life Less Ordinary », un très lourd « Orpheus » au break assourdissant, un impeccable « Shining Light »). Mais ils n’oublient pas pour autant leurs dernières productions. Ainsi, « Crashed Out Wasted », titre en deux parties oscillant entre prog et psyché musclé introduira parfaitement un « Braindead » à l’esprit punky marqué. Pas très loin de « Kung Fu » et de « Girl From Mars », finalement. Quand on vous dit que l’essence juvénile vigoureuse coule toujours dans leurs veines… Tradition oblige, « Burn Baby Burn » mettra un terme à un set qui laissera tout de même les fans sur leur faim, ne fut-ce que par sa longueur.

SET-LIST
LIKE A GOD
RACE THE NIGHT
ANGEL INTERCEPTOR
A LIFE LESS ORDINARY
GOLDFINGER
ORPHEUS
CONFESSIONS IN THE POOL
SHINING LIGHT
WALKING BAREFOOT
CRASHED OUT WASTED
BRAINDEAD
KUNG FU
GIRL FROM MARS
BURN BABY BURN

À l’instar de Maxïmo Park (« A Certain Trigger »), The Rakes (« Capture/Release »), Hard-Fi (« Stars Of CCTV ») ou Bloc Party (« Silent Alarm »), The Subways ont sorti en 2005 un premier album tellement parfait que toute comparaison avec les suivants relève de l’impossible. « Young For Eternity » n’a en effet pas pris une ride et constitue toujours l’ossature de leurs énergiques prestations scéniques. Car s’il y a une chose que l’on ne peut pas leur reprocher, c’est de se donner corps et âme en concert. Il suffit de voir la manière dont Billy Lunn s’égosille d’emblée de jeu sur un bouillant « We Don’t Need Money To Have A Good Time » tandis que de l’autre côté de la scène, Charlotte Cooper ne tient déjà plus en place.

« Uncertain Joys », leur cinquième album, a été publié début d’année chez Alcopop!. Il s’agit du dernier fait d’armes du désormais ex-batteur Josh Morgan qui a quitté le groupe juste après son enregistrement pendant le confinement. Il a été remplacé par la relativement réservée Camille Phillips, bien sage par rapport aux deux énergumènes hyperactifs devant elle. Cela dit, seuls quelques extraits savamment répartis seront joués ce soir, traduisant un certain manque de confiance ou d’inspiration (Black Wax renvoie au « School’s Out » d’Alice Cooper, « Incantation » à une auto-parodie). Quant à « Influencer Killed The Rock Star », il permettra au leader d’ extérioriser toute sa frustration par rapport à la personne qui lui a inspiré le morceau.

Un leader qui semble avoir mûri au fil des années. Plus posé, il régale l’auditoire d’anecdotes et d’histoires pleines d’humour et d’autodérision. Son sens de la répartie s’est parallèlement aiguisé, ce qui rend l’ensemble succulent. De son côté, Charlotte Cooper, véritable sauterelle à paillettes, n’a rien perdu de son énergie (ni de sa disponibilité au stand merchandising). Ses interventions illuminent par ailleurs des titres comme « Taking All The Blame » et « I Want To Hear What You Have Got To Say ». Quant à son jeu de basse, il se montre par moments « sexy and filthy » (dixit Billy au moment de lancer « Turnaround » et les premiers mouvements de foule).

Pointons encore un « Alright » soutenu, un crasseux « At 1AM » improvisé et un nerveux « It’s A Party ». Sans oublier « Oh Yeah », autre titre emblématique de « Young For Eternity » qui clôturera le set principal. En parlant de « Oh Yeah », il s’agit d’un point commun avec Ash puisque les deux groupes ont sorti un single portant ce titre. Il n’en fallait pas plus pour matérialiser l’association via un 7inch sur lequel le titre de l’un est repris par l’autre et vice-versa. Cerise sur le gâteau, la version de Ash entamera les rappels, interprétée par les six musiciens. Un moment unique et bien puissant puisque décuplé, notamment par des batteurs à l’unisson. Le match des bassistes n’a en revanche pas donné de gagnant, les deux prétendants se tenant bizarrement presqu’à carreau.

Le reste allait ravir les premiers rangs qui chaufferont le moshpit au son d’un hallucinant « Girls & Boys » avant qu’une version à deux vitesses de « With You » n’amène l’Orangerie à ébullition. Sans surprise, « Rock & Roll Queen » la fera exploser, le désormais traditionnel stage diving kamikaze d’un chanteur un peu dingue sur les bords participant à l’intensité. On est arrivés sceptiques, on est repartis conquis…

SET-LIST
WE DON’T NEED MONEY TO HAVE A GOOD TIME
YOUNG FOR ETERNITY
BLACK WAX
KALIFORNIA
ALRIGHT
TAKING ALL THE BLAME
INCANTATION
KISS KISS BANG BANG
TURNAROUND
I WANT TO HEAR WHAT YOU HAVE GOT TO SAY
INFLUENCER KILLED THE ROCK STAR
GOOD TIMES
AT 1AM
IT’S A PARTY
OH YEAH

OH YEAH (ASH)
GIRLS & BOYS
WITH YOU
ROCK & ROLL QUEEN

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