Concert à La Zone ou comment passer d’un post-rock vaporeux à un jazz-fusion torturé !
C’est en effet ce qui s’est passé ce mardi 16 novembre au soir dans la mythique salle de concerts de Liège La Zone, un lieu typique qui fait honneur à tous ces endroits plutôt atypiques comme le Garage ou le Hangar sans oublier La Chapelle malheureusement disparue depuis longtemps où les amateurs de rock se retrouvent dans un endroit brut de coffrage qui me rappelle aussi certains cafés eux-aussi typiques du Carré…qui a bien changé depuis ! Une zone au sein duquel je n’avais plus les pieds depuis des lustres, un endroit au mur sombre et noir chargé d’histoire musicale souvent en lien avec l’Underground et donc la scène alternative et forcément, sous toutes les déclinaisons allant du punk-rock au post-rock sans oublier d’autres styles apparentés.
Mais passons au contenu sonore de cette excellente soirée que, j’ai souhaité passé en compagnie de mon fidèle ami Philippe Brodure qui profitait de l’occasion pour revoir un groupe au sein duquel, un voir deux de ses collaborateurs de l’Archéoforum de Liège jouaient comme guitaristes pour la formation Roy Neary. J’avais pu les voir il y a quelques années (avant tous ces confinements…) au Hangar une prestation qui, m’avait d’ailleurs laissé un bon souvenir en tant qu’amoureux transi de musique Post, il était donc des plus logiques d’aller les revoir. Si je devais comparer le post-rock de Roy Neary je dirais qu’il me fait penser aux vagues de la mer et son éternelle aller-retour dû aux marées puisqu’au départ d’un post évaporé et aérien frôlant l’atmosphérique, le groupe va crescendo monter en puissance pour atteindre une saturation complète portée par des accords de guitares qui cisaillent littéralement l’espace disponible mais ensuite, on repart vers un travail plus fluide et plus léger où d’ailleurs la puissance redescend. Une variabilité qui évolue sans cesse tel un oscilloscope, pour monter et descendre en intensité afin de construire de longues compositions qui au final, transportent l’auditeur loin au-delà de notre Cité Ardente et ce avec un réel plaisir d’écoute…bravo à vous, j’en profite pour vous partager une autre chouette photo de cette soirée :
En attendant bien sûr un album qui devrait reprendre forme on l’espère cette année, une manière concrète de coucher sur sillons digitaux ces belles compositions dont Roy Neary a le secret, offrant une architecture qui met en valeur un travail technique et complémentaire au niveau des deux guitaristes.
https://www.facebook.com/roy.neary.music
Sur ce passons à une réelle découverte pour votre serviteur et aussi pour de nombreuses personnes présentes ce mardi soir, celle du groupe anglais originaire de Liverpool A Burial At Sea une formation assez atypique avec une configuration au départ rock avec en sus, l’utilisation de une voir deux trompettes offrant ainsi d’emblée, une étonnante et détonante multi-coloration qui me fait directement penser au jazz-rock et au rock-fusion. Mais le groupe britannique peut nous surprendre à chaque instant et surtout à chaque composition jouée puisque, les musiciens jonglent avec les styles et les genres nous proposant un melting-pot entre jazz, soul, funk, post-rock ou encore post-métal…un mélange étonnement fluide qui force le respect et surtout apporte un vrai plaisir d’écoute !
Une formation où l’on trouve des musiciens ayant une forte personnalité mais surtout, un niveau technique hallucinant puisque tout est joué juste et sans fausse note au sein d’un rock pointu mais aussi sauvage car si l’on reconnaît l’archétype technique de la fusion, on trouve aussi des passages psychédéliques survoltés où là-aussi la saturation n’a plus de limite ! Cet ensemble ou amalgame atypique qui plaît rapidement nous pousse très vite à taper du pied et dandiner du chef tellement, la musique de nos amis anglais est enjouée et communicative. S’il est indéniable que chaque musicien a su nous prouver son haut niveau, je décernerais la palme au guitariste solo qui m’a épaté grâce à ses envolées cosmiques pendant lequel il entre littéralement en transe…idem pour le trompettiste qui nous a donné je pense de véritables frissons à travers le jeu de son instrument de prédilection mais je souhaitais ajouter que pour mon petit camarade de cette soirée, ce dernier a surtout apprécié le travail du bassiste qui effectivement fût impressionnant !
Comme si Frank Zappa et Primus s’étaient donnés rendez-vous en Cité Ardente, A Burial At Sea nous a offert un véritable récital (régal) de fusion-rock qui, m’a foutu une grande claque en pleine figure…un tout grand bravo à vous et vive le rock’n’roll !
PS : j’ai bien fait d’être là dans cette super Zone et j’y reviendrai assurément…