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MY OWN PRIVATE ALASKA, interview exclusive pour Music in Belgium (2e partie)


Hier, nous vous proposions
la 1re partie
de l’interview exclusive que nous a accordé My Own Private Alaska lors de son passage à l’Atelier Rock de Huy. Pour cette seconde partie, Milka nous rejoint nous expliquant la création de ses textes ainsi que les dessous de la rencontre avec Will Haven. MiB : Milka, pour en revenir aux textes de MOPA, d’où vient cette noirceur que l’on retrouve dans tous tes textes?
Milka : Bonne question, j’en parlerai à mon psy… Je crois qu’on a tous en nous quelque part, même les gens très rangés qui ont des vies très heureuses, on a tous en nous des traumatismes passés plus ou moins réglés. Je peux aussi me nourrir de ceux des autres, de gens qui me touchent : mes chansons ne sont pas uniquement des histoires que j’ai vécues, c’est aussi ce que j’ai vu, vécu par procuration, autour de moi. C’est dans cette tristesse, cette espèce de mélancolie que je me sens le plus à même d’exprimer quelque chose de fort ; dans d’autres sentiments j’y arrive moins bien.
Tristan : Après, moi, je ne le sentirais pas d’entendre des textes pouet pouet sur mes morceaux de piano.
Milka : C’est ce que ça m’inspire aussi, quand Tristan joue : ça me procure des émotions, avant même de penser à ce que je vais y mettre en termes de voix, de paroles, le placement rythmique.


MiB : Tu cites « Anchorage », morceau à paraître sur le futur album comme ton texte le plus extrême. Pourrais-tu nous l’expliquer ?
Milka : Parce que c’est certainement le texte le plus cru et le plus… Comme ça, quoi (il claque ses mains l’une sur l’autre comme pour écraser quelque chose). C’est le moins métaphorique de mes textes. J’apprécie beaucoup la pudeur, dans la vie et même dans l’« Art » au niveau des histoires personnelles des gens. Du coup, les textes de MOPA sont souvent un peu je dirais vaporeux au niveau de ce que ça veut dire vraiment. Ça peut évoquer des choses à plein de gens, mais ce n’est pas évident de comprendre de quoi je parle, les trucs concrets qu’il y a derrière. Dans « Anchorage », c’est plus concret, c’est plus évident. Je me suis mis plus à nu parce que j’avais envie d’exprimer quelque chose de manière crue à la limite de la pudeur et de la vulgarité. Quelque chose lié à des trucs passés plus ou moins frais. C’est pour ça aussi que ce texte est différent. Sur tous les morceaux qui composent l’album c’est le dernier que j’aie écrit et c’est celui où je suis allé le plus loin au niveau de ce que je livre de moi. C’est en cela que c’est vraiment extrême. Il n’y a que la barrière de la langue qui a fait que j’ai pu écrire ça, en fait. La même chose en français, je sais pas si j’aurais été capable de l’écrire ou même de l’écouter. Donc j’imagine que ça doit sembler bizarre aux gens qui parlent anglais, c’est vraiment très frontal.

MiB : pas capable ou tu n’aurais pas osé ?
Milka : Hmmm… je sais pas… je vais y réfléchir parce que c’est une intéressante question. J’avais envie d’oser ça, j’avais envie de sortir ça parce que pour échapper à ce que j’avais vécu, j’avais besoin de sortir quelque chose de violent, sans passer par des images.

MiB : Revenons à votre nouvel album : sur votre myspace, on a pu écouter durant les deux mois d’enregistement, une reprise de « My Girl ». Sera-t-elle sur l’album ?
Milka : A priori oui.
Yohan : Pas dans sa forme telle que tu l’entend sur le myspace, qui fait partie des répétitions qu’on faisait avec Ross, au début des prises de batterie. En fait on a enregistré tous ensemble, pour faire ça, et il a fait un rapide mix dessus parce que la prise était super, mais on l’a arrangée un peu autrement pour la mettre sur l’album.
Tristan : Elle sera sur l’album si on n’a pas de souci au niveau des droits…
Yohan : A priori, on s’est un peu renseigné, on a peu de chances d’avoir un procès de Courtney Love : elle ne devrait pas détenir les droits vu que c’est pas de Nirvana mais de Leadbelly, donc il y a des chances, on aimerait bien, en tout cas.

MiB : En primeur, peut-on connaître le titre de cet album ?
Milka : Non !
Yohan : (rires)
Tristan : Et voilà ! … (rires)
Milka : Parce que nous ne sommes pas encore fixés, nous-mêmes en interne. On a bien entendu plusieurs pistes, dont certaines bien avancées. On l’annoncera officiellement sur notre site, quand on l’aura choisi.

MiB : Une idée de la date de sortie ?
Milka : Non.
Yohan : Aucune…
Milka : On n’a pas de label pour l’instant. On a des pistes, des propositions plus ou moins vagues, plus ou moins précises, de gens qui gravitent autour de nous. On a envie de faire le bon choix et de se faire proposer la meilleure chose pour cet album et pour qu’il touche les oreilles qu’il doit toucher.

MiB : Revenons à cette tournée avec Will Haven : comment cela s’est-il réalisé ?
Milka : c’est parce que je travaille chez Jerkov Music qui est une agence de booking. C’est l’avantage d’être sous les lampions et derrière : une partie de ma vie, je suis bookeur, agent. C’est donc moi qui ai fait que Will Haven puisse tourner en Europe en headline sur cette tournée-là, pour leur album « Hierophant ». Ils avaient juste tourné en Angleterre, jamais sur la vieille Europe, donc voilà, j’ai fait mon travail de bookeur, et c’est comme ça qu’on est sur 4 pays aujourd’hui et j’espère plus demain, que ce soit pour eux ou pour nous. Mais si j’ai fait ça, c’est parce qu’à la base je suis fan de Will Haven, et que dans mon boulot, à côté de MOPA, mon but est justement de mettre en avant des groupes qui ne le sont pas assez ou que j’ai envie de pousser. C’est pour des raisons logistiques, vu qu’on n’est que 3, mais aussi pour des raisons d’accointances, de similitudes d’histoires, qu’on a pu concrétiser cette tournée commune. Mais en tout cas les 2 groupes sont contents de partager l’affiche. Et comme on a eu l’occasion de les rencontrer aux USA, ça se passe très bien, les gars sont vraiment des chouettes mecs, et j’espère qu’on va se prendre une grosse bouffe avec Will Haven ce soir sur scène.

MiB : c’est aujourd’hui la première date de cette tournée commune. Pas trop d’appréhensions ?
Yohan : On est super contents de partager l’affiche avec un groupe qu’on apprécie beaucoup artistiquement et dont on a eu un aperçu humain qui est vraiment très bon. Après, pour parler de pression artistique, c’est vrai que vu le processus par lequel on est passés cet été, pour faire notre disque, et l’évolution qu’on a vécue en vivant ça, on sait pas trop ce que ça va donner ce soir. On est rentrés il y a 10 jours, mais on est très confiants, dans le sens où on a changé de manière de jouer, mais c’est plus cohérent avec qui on est en tant que personnes et en tant que groupe,
Tristan : c’est encore plus viscéral.

MiB : Merci My Own Private Alaska et bonne continuation. On est vraiment impatients de découvrir votre album.


1re partie de l’interview

Pour les impressions quant au concert, voir l’
article
qui lui est consacré par ailleurs.

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