Interview Express – A la découverte des Germans
Le Dour Festival, en plus d’être le rendez-vous incontournable de la scène alternative, se caractérise également comme étant un lieu de rencontre idéal entre les artistes et la presse musicale sous toutes ses formes. En effet, sa salle de presse conviviale favorise les échanges. C’est dans cette optique que nous avons rencontré deux membres des Germans afin de faire plus ample connaissance. En effet, le chanteur Jakob Ampe et le guitariste Vincent Cauwels se sont prêtés à notre jeu de questions réponses. Une interview qui se déroulait deux heures après leur prestation dans le Club-Circuit Marquee…
Olivier Wouters: Pas trop difficile d’ouvrir une scène du festival peu avant 13 heures?
The Germans: Non, ça va, on est un nouveau groupe donc c’est un peu normal!
OW: D’où viennent les nombreuses influences du groupe?
TG: Chaque membre a son style de musique favori, qui n’est pas du tout le même que les autres, même si on a quand même des goûts communs. Pour te donner une idée, au départ, le batteur (Lennert Jacobs) et le bassiste (Timothy Jacobs) jouaient avec Vincent dans un groupe de covers de blues, rock et funk à la Jamiroquai. Jakob, quant à lui, a fait le conservatoire et a appris le jazz avec David Linx. C’est pour cette raison qu’il a une voix qui peut monter très haut par moment. On se connaît tous depuis très longtemps puisqu’on s’est rencontrés à l’école…
OW: Vous êtes contents de l’accueil réservé à votre premier album (« Elf Shot Lame Witch »)?
TG: Oui, très. Nous avons reçu pas mal de critiques positives de la part de la presse, y compris de Music in Belgium (rires).
OW: On remarque une grande différence entre l’écoute de l’album et vos prestations scéniques.
TG: C’est normal, l’album est travaillé, produit, mixé, bourré de petits détails qui sont impossibles à reproduire sur scène avec quatre musiciens. C’est pour cette raison que le son live est beaucoup plus brut.
OW: Vous ne chantez pas « Pornographic Blue », ma plage préférée de l’album.
TG: Effectivement, c’est un ancien morceau, plus calme, qui tranche un peu trop avec le reste du set. Cela devient dès lors très difficile de l’y incorporer.
OW: Quelle évolution prévoyez-vous pour le groupe?
TG: On n’en est qu’à nos débuts. Nous commençons à avoir un son, mais il faut continuer à le travailler pour qu’il devienne caractéristique des Germans. Mais de là à savoir vers où cela va aller…
OW: Y à-t-il un groupe belge francophone avec lequel vous entretenez de bonnes relations?
TG: (sans hésiter) Oui, Hollywood Porn Stars. On a joué plusieurs fois avec eux et ce sont des gens vraiment très sympas!
OW: Sentez-vous une différence entre le public wallon et le public flamand? Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à dire que le flamand est plus curieux que son vis-à-vis du sud du pays.
TG: Ah oui? Nous, on ne trouve pas. On pense que la plupart des gens (francophones ou néerlandophones) s’intéressent surtout à la musique qui passe à la radio, ce qui n’est pas trop notre cas actuellement… En effet, la musique alternative passe malheureusement assez peu sur les ondes de la bande FM. Dès lors, peu de personnes s’aventurent à des concerts pour voir un groupe qu’ils ne connaissent pas…
OW: Comment peut-on vous découvrir alors?
TG: On parle de nous dans les magazines spécialisés et sur internet. Et puis, les gens qui écoutent ce genre de musique sont d’un naturel plus curieux que les autres.
OW: Vous êtes à Dour pour une bonne partie de la journée. En profiterez-vous pour aller voir l’un ou l’autre groupe?
TG: Oui, bien sûr, au programme, nous avons pointé Life Of Agony, Battles et le Wu-Tang Clan. Trois groupes radicalement différents. Encore une preuve par rapport à nos diverses influences…
Nous voici donc un peu plus proches de ce groupe gantois au potentiel énorme. En plus d’être éminemment sympathiques, Jakob et Vincent ont répondu à nos questions dans un français parfait. Merci et bon vent, Messieurs…
Photo © 2008 Olivier Bourgi