BirdPen between right and wrong
Qui dit nouvel album de BirdPen dit mini tournée belge et détour par la Rotonde du Botanique. Celle-ci était copieusement garnie pour découvrir sur scène « There’s Something Wrong With Everything », le cinquième effort du projet de Mike Bird et Dave Pen.
La tradition veut que la première partie soit assurée par un groupe local et elle sera une nouvelle fois respectée avec les Bruxellois de Behind The Pines, un quatuor qui a semble-t-il beaucoup écouté Kings Of Leon. Les arrangements renvoient irrémédiablement à la famille Followill, au même titre que la voix rocaillo-nasillarde d’un chanteur dont les grimaces prononcées déforment la gueule de star. Energique, certes, mais beaucoup trop propret (le snippet de « Whole Lotta Love » lors du dernier titre n’y changera rien) et calibré pour le label MoonZoo. En dépassant allègrement leur slot, ils énerveront les roadies mais enverront leur car de supporters aux anges…
Il semble que ces derniers temps, l’actualité de BirdPen soit plus riche que celle d’Archive, le projet principal de Dave Pen. Avec son camarade Mike Bird, ils viennent de publier « There’s Something Wrong With Everything », un nouvel album (le troisième en quatre ans) via PledgeMusic, plateforme participative qui permet aux fans de financer partiellement l’enregistrement et la distribution d’un projet discographique. Avec l’inconvénient qu’il soit pratiquement introuvable en version physique dans le réseau traditionnel, en magasin ou en ligne…
Positivons, il s’agit d’une raison supplémentaire de se rendre à leurs concerts, d’autant qu’ils ne sont pas avares à ce niveau… et qu’ils mettent systématiquement en avant leurs nouvelles compositions. Ce sera à nouveau le cas ce soir avec « This Is Your Life » balancé d’entrée de jeu accompagné d’une conviction et d’un magnétisme pas nécessairement perceptibles sur disque. Ce dernier manque en effet par moments du petit quelque chose de magique qui émaillait ses prédécesseurs.
Ceci dit, le traitement live va toutefois avantageusement colorer le crescendo de « The End Is On TV », magnifier les arrangements dépouillés de « Good News » ou amplifier le ressenti d’« Easy Life » au milieu de tubes néon verticaux disséminés entre les musiciens. En revanche, les chœurs hasardeux du guilleret « Eyes In The Sky » ne parleront pas en sa faveur, pas plus que la relative mollesse de « Star Of The Halftime Show » qui succédera à un interminable « The Solution Is The Route Of All My Problems ».
Outre un impressionnant batteur métronomique qui enverra notamment « The Chairman » dans une autre dimension, un bassiste et un guitariste de tournée accompagnent le duo. Ce qui veut dire que, par moments, pas moins de trois guitares se retrouvent en action pour transcender certaines parties du set dont la plage titulaire de la nouvelle plaque bénéficiera tout particulièrement. Mais chaque musicien, ou presque, se trouve à proximité de claviers ou de sequencers (celui de Dave est garni d’un tape bricolé au nom de l’album) pour les partie électroniques ou planantes qui atteindront des sommets sur « Tookit » et « Like A Mountain ».
Ces deux facettes seront d’ailleurs représentées lors de l’explosif « Natural Rewards », final du set principal et du lancinant « Only The Names Change », celui des rappels. Entre les deux, ils toucheront le fond d’un point de vue visuel avec cet inutile lancer de ballons smileys lors de l’hypnotique « Oh So Happy » alors que dans la foulée, « Off » manquera singulièrement de vigueur. En d’autres termes, Something right, something wrong…