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Mayan : release party de Dhyana au Cercle


Arrivée un peu tardive à Chapelle-lez-Herlaimont où Hell&M Prod poursuit son travail d’évangélisation métallique dans la salle Le Cercle qui accueille aujourd’hui une bien belle affiche pour égayer ce dimanche maussade.

N’ayant pu me libérer suffisamment tôt, j’arrive appareil au poing alors que le groupe français Veil Of Mist arrive à la fin de son set. Fort heureusement, j’avais déjà eu l’occasion de voir et d’entendre cette excellente formation originaire de Champagne lors de sa participation aux Battles pour l’édition 2017 du Female Metal Event aux Pays-Bas. Toujours composé de la chanteuse Amandine Rosselle, des guitaristes Cédric Vassal et Frédéric Carcelle, du bassiste Jean-Baptiste Frichet et du batteur Sébastien Roehm, le groupe propose des titres tirés de son unique album à ce jour intitulé «Disenchantment» (sorti en 2016). Le groupe défend avec conviction son répertoire métal allant du dark progressive au atmospheric black. Vu les circonstances, il m’est difficile de vous en dire plus à leur sujet mais je vous recommande de vous plonger dans l’écoute de leur album, en attendant la prochaine occasion de les revoir plus longuement…

La salle n’est pas aussi remplie que l’affiche le laisserait supposer, mais pour un dimanche, c’est plus qu’honorable. Pendant le changement de matériel sur la grande scène, les organisateurs nous proposent de découvrir sur la petite scène deux groupes belges: Somos De Vuelta et Twilight Zone. Ma relative méforme dominicale me contraint cependant à décliner cette aimable invitation – que les intéressés ne m’en tiennent pas rigueur – pour m’asseoir et économiser mes forces pour la suite avec une boisson houblonnée en guise de remontant…


Le second groupe à investir la scène principale du Cercle est un groupe tunisien que je connaissais de nom, sans avoir jamais eu l’occasion de les découvrir en live. C’est donc avec joie que je vois arriver Mahdi ‘MKhema’ Khemakhem (chant), Tarak Ben Sassi (guitare rythmique), Zack Ben Black (batterie et chœurs), Yessine Timon Belghith (basse) et le plus tunisien des guitaristes néerlandais Timo Somers (lead guitare). Cela faisait déjà un petit temps que j’avais remarqué sur les réseaux sociaux que le guitariste stakhanoviste de Delain accompagnait sur scène un groupe tunisien au nom sympa. Et sympathiques, ils le sont assurément. Mais ce sont surtout d’incroyables musiciens qui nous assènent un métal vigoureux mêlant heavy metal, progressive metal, dark metal, melodic metal, trash metal et même death metal. Au programme des extraits des deux albums du groupe : «Carthagods», sorti en 2015 avec des guests aussi prestigieux que Tim Ripper Owens (ex-Judas Priest), Ron ‘Bumblefoot’ Thal (ex-Guns n’Roses, Sons of Apollo), Mark Jansen (Epica, Mayan), Zuberoa Aznarez (Diabulus in Musica), et «The Devil’s Dolls», sorti en 2017.


D’emblée, je suis charmé par la voix du chanteur et les rythmes lourds du bon vieux métal classique. Les références à des monuments comme Dio, Black Sabbath et Judas Priest sautent aux oreilles ! Même si les musiciens sont d’un excellent niveau, force est de reconnaître qu’ils se font tous surclasser par la virtuosité de Timo qui s’en donne à cœur joie car il peut se lâcher nettement plus sur scène qu’avec ses petits camarades de jeu de Delain. C’est tellement impressionnant qu’il n’aurait pas été excessif de rebaptiser le groupe « Timo Somers and Carthagods ». Pourtant, il garde la tête froide et se garde bien de tirer la couverture à lui. L’entente sur scène est parfaite et le public est aux anges de retrouver des hymnes métalliques de cette qualité. Pour vous faire une petite idée, voici un
compte rendu filmé
de la prestation remarquée des Tunisiens, la veille à la release party néerlandaise à Utrecht.


Après un nouvel intermède technique arrive le moment tant attendu, celui de la release party de l’album «Dhyana» qui fait suite à «Antagonise» (2014) et «Quarterpast» (2011). Créé par Mark Jansen en marge du groupe Epica, le projet Mayan a su s’imposer au fil des ans comme un groupe à part entière. Il effectue ici un retour en force avec un album qui se rapproche furieusement de la perfection. Mayan, c’est aussi une grande famille avec de nombreux artistes présents sur scène aux côtés de Mark Jansen : Laura Macrì, George Oosthoek, Adam Denlinger, Marcela Bovio, Arjan Rijnen, Frank Schiphorst, Jack Driessen et Merel Bechtold. Et le plus étonnant dans tout cela, c’est la superbe cohésion de l’ensemble alors que les membres du groupes sont géographiquement éclatés et occupés par leurs autres groupes et activités musicale, de sorte qu’il ne leur est que très rarement donné de pouvoir répéter tous ensemble. Or, sur scène, la mécanique est parfaitement huilée. On ne peut que saluer ce professionnalisme.


Musicalement, le groupe nous propose de jouer dans son intégralité le nouvel album «Dhyana» dont il célèbre la sortie. Le public du Cercle a donc droit dans l’ordre aux morceaux de l’album:
«The Rhythm of Freedom»
, «Tornado of Thoughts (I Don’t Think Therefore I Am) »,
«Saints Don’t Die»
,
«Dhyana»
, «Rebirth from Despair», «The Power Process», «The Illusory Self», «Satori», «Maya (The Veil of Delusion) », «The Flaming Rage of God», «Set Me Free». En rappel, le groupe nous gratifiera encore de trois titres plus anciens avec «Human Sacrifice», «Faceless Spies – National Security Extremism Part 2» et «Bite the Bullet».


Une prestation très musclée dans laquelle les parties gruntées et les riffs rapides et acérés nous dépotent le cerveau, avec de temps en temps un moment de grâce avec les voix très pures de Laura et de Marcela et la voix claire d’Adam. C’est un peu comme partir en mer en barquette par gros temps. Vous êtes ballotté dans tous les sens, avec de temps en temps un petit moment d’accalmie. Le nouvel album atteint clairement de nouveaux sommets avec des compositions d’une efficacité absolue, servies par des chanteurs et musiciens hyper-pros. Le public adhère et participe à grands coups de headbanging. L’énergie déployée sur scène est énorme et George ne ménage pas ses grimaces et effets théâtraux. Mark a l’air à la fois heureux et épanoui de pouvoir présenter son dernier-né aux côtés de sa chère et tendre. Le spectacle total, à la fois musical et scénique. Mayan a pris du galon et ça va se savoir puisque le groupe va partir en tournée européenne comme tête d’affiche. Avis aux amateurs de prestations musclées !

Découvrez un aperçu du concert de Mayan la veille aux Pays-Bas à
Utrecht
.

Photos © 2018 Hugues Timmermans

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