Festival d’art de Huy 2018 : le trio Taos

Formation ayant déjà à son actif plusieurs albums, Taos est en fait composé de trois véritables virtuoses, qui chacun dans sa propre discipline excelle dans l’art de jongler avec un ou plusieurs instruments de prédilection. Un groupe au sein duquel on retrouve Bijan Chemirani (issu d’une célèbre famille de percussionnistes d’origine iranienne), Efrén Lopez et Stelios Petrakis, tous trois venant d’horizons et de contrées diverses pour offrir un récital (on peut l’appeler comme cela) mélangeant les traditions de la Crète, de l’Espagne et de l’Iran. Un fabuleux concert mélangeant finesse de jeu et intensité lorsque les instruments montent en puissance, pour couvrir tout l’Espace Saint-Mengold au sens sonique du terme ! Il y a déjà dix ans que ces trois virtuoses composent de manière contemporaine, tout en conservant l’esprit des traditions et cultures de leurs origines respectives, créant une musique haute en couleurs et respirant les diverses contrées visitées, le tout renforcé par cette volonté de jouer sur des instruments traditionnels et que l’on rencontre si peu souvent. J’ai déjà précisé que Bijan Chemirani venait d’une importante famille de percussionnistes, il l’a d’ailleurs prouvé lors de ce fabuleux concert en offrant d’ailleurs un sublime solo aux percussions (zarb…), mais c’est son touché ou son doigté tout au long du concert qui impressionnent ! Stelios Petrakis est lui-aussi un maître passé dans l’art de jongler avec son instrument de prédilection la lyre, qu’il tient contre son corps et son cœur pour nous enivrer grâce à son jeu d’archet à la fois sensible et fort. Enfin Efrèn Lopez vient alors terminer l’excellent ouvrage musical de ce trio, nous offrant un sublime récital de luth saz ou de vièle à roue, deux autres instruments traditionnels et atypiques d’où, l’artiste sort des sons à la fois scintillants et puissants.

Le tout dans une adaptation effectivement contemporaine puisque les artistes et surtout Efrèn se sont mis aux technologies modernes, en électrifiant bien sûr tous les instruments mais aussi, en utilisant des effets sonores ou des séquences pré-programmées qui accompagnent le jeu du saz ou de la vièle. Au final ce sublime trio offre au public du festival un concert étincelant et puissant, donné par trois véritables maîtres de la musique, des musiciens qui restent malgré tout humble et qui même n’hésitent pas à jongler avec les langues (le français et l’anglais), pour nous présenter le contexte de plusieurs chansons ou à proposer un jeu pour choisir la composition du rappel. Profil bas Messieurs !