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Moaning has broken

Fort d’une réputation de plus de trente ans, le label Sub Pop reste une indéniable référence du monde indie. L’Ancienne Belgique accueillait ce dimanche 27 mai une de leurs plus récentes signatures, Moaning, des Californiens passablement énervés qui venaient présenter leur premier album au Club.

Les adeptes de la vie nocturne Bruxelloise connaissent la Bodega à Molenbeek, théâtre de soirées aux styles parfois fort différents. Un parallèle que l’on peut tracer avec Bodega, le groupe New Yorkais chargé d’assurer la première partie ce soir. En effet, ceux-ci ratissent assez large tout en se cantonnant dans le sillage de leurs aînés natifs de Big Apple. The Rapture, Radio 4, Talking Heads et le Velvet Underground se retrouvent ainsi dans leurs influences à des degrés divers.

Articulées autour de la voix criarde de la vindicative claviériste et de celle, saccadée, du guitariste au flow soutenu, les compositions du groupe complété d’une bassiste pince-sans-rire, d’une batteuse debout derrière son kit et d’un guitariste géant se veulent tour à tour glaciales, groovantes, hypnotiques ou carrément trash. Un cocktail détonnant qui a visiblement séduit les spectateurs lors de cette tournée car il ne restait que deux t-shirts taille S et des badges à vendre au stand merchandising. « Endless Scroll », leur premier album, sortira le 6 juillet.

Celui de Moaning a quant à lui été publié en mars dernier, coïncidant avec une prestation explosive au festival SXSW d’Austin. Une prestation en rapport direct avec une plaque éponyme qui l’est tout autant (dix titres en à peine plus d’une demi-heure), laissant présager un ouragan sur l’AB Club. Ils allaient en tout cas d’emblée affoler l’échelle de Riffter via un puissant « Does This Work For You », davantage Metz qu’Interpol sur scène. D’ailleurs, pour rester cohérent, le batteur arbore un t-shirt du groupe Canadien récemment passé aux Nuits du Bota.

À ses côtés, le chanteur guitariste compense une voix parfois limite par une bonne d’ose d’énergie (le hit « Artificial ») alors que le bassiste claviériste joue un rôle clé via des nappes synthétiques toutefois moins proéminentes sur scène, si ce n’est sur « Close » ou sur un « Don’t Go » alourdi d’une dispensable boîte à rythme.

D’une manière générale, les compositions sont en effet guidées par des riffs de guitare noisy qui participent au ressenti quelque peu brouillon de l’ensemble (« Useless », « Misheard ») adouci par des arrangements mélodieux lumineux (l’imparable « The Same » par lequel tout est arrivé, « Tired » à la voix désintéressée). Outre un nouveau titre à la basse entêtante et au phrasé parlé, le final grungy de « Somewhere In There » enverra brièvement le chanteur dans le public avant de filer backstage sans demander son reste, point final d’un set sans rappel auquel il aura manqué quelques décibels…

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