Milady Metal Fest 2018: girl power!
Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas en Belgique mais bien en Italie, plus précisément à Mantoue, que Music In Belgium a fait le déplacement pour couvrir un dynamique festival de métal au féminin: le Milady Metal Fest. Une longue route à travers les merveilleux paysages montagneux de Suisse nous amène dans le nord de l’Italie. Première bonne nouvelle: il fait 34°C et un beau grand soleil. Deuxième bonne nouvelle: nous allons assister à un super festival avec plein d’excellents groupes (surtout italiens, mais pas uniquement) à l’affiche…
Pour ouvrir la deuxième édition de ce jeune festival, les organisateurs ont fait appel au groupe Wicked Asylum, originaire de Milan. La formation est 100% féminine avec Veronica «Banshee» (voix), Federica «Fade» Mapelli (lead guitare), Luna (guitare rythmique), Chiara (basse), Viola «Cioppa» Fai (batterie) (retenue par d’autres engagements et exceptionnellement remplacée par un homme). Ces jeunes femmes aussi charmantes que musicalement douées nous proposent une huitaine de titres, dont trois extraits de leur EP «Rebirth», sorti en 2016. Parmi les morceaux de la setlist, j’ai noté dans le désordre «Hellbound»,
«In My Soul», «Silent Watchers». Une musique métal plutôt enjouée, avec des artistes qui prennent visiblement plaisir à être sur scène et à se produire devant les premiers festivaliers arrivés. Une très chouette découverte et une excellente ouverture de programme.
Après une brève pause durant laquelle les roadies se sont affairés à emporter le matériel du groupe précédent pour faire place à l’artiste suivant, c’est au tour de la formation italienne Kantica de faire son entrée en scène, emmenée par sa vocaliste Chiara Manese entourée de Matteo «Vevo» Venzano et Andy K Cappellari aux guitares, de Fulvio Decastelli à la basse, d’Enrico Borro aux claviers et de Tiziana «Titti» Cotella aux fûts. Le groupe de métal symphonique originaire de Savona a en fait été créé en 2014 après la dissolution du groupe Keeper of Time. Sa sphère d’activité est centrée sur un heavy/power metal agrémenté d’orchestrations de type classique. La musique du groupe s’inspire de modèles comme Epica, Nightwish, Rhapsody ou encore Avantasia. Le groupe assure actuellement la promotion de son premier CD intitulé «Reborn in Aesthetics» dont sont tirés les morceaux composant la setlist proposée aux festivaliers. Au menu du set : «Till The End Of Time»,
«And Then They Was Pain», «Hellborn Lust», «Illegitimate Son», «Psychological Vampire» et
«Mescaline». La musique du combo transalpin est très convaincante. Outre l’originalité du guitariste qui porte devant la bouche une espèce de masque comme celui que portent beaucoup d’Asiatiques dans les mégalopoples polluées, je suis frappé par la ressemblance de la chanteuse Chiara avec notre chanteuse belge Marieke Bresseleers (Circle Unbroken et Lord of Acid). La salle a l’air de partager mon enthousiasme et d’apprécier cette très belle découverte en ce qui me concerne.
C’est avec une certaine impatience que j’attends l’entrée en scène du groupe suivant, un groupe dont on parle énormément pour l’instant et en bien: Frozen Crown. Après avoir sorti deux singles («The Shieldmaiden» en 2017 et «Kings» en 2018), la formation milanaise vient de sortir son premier album, «The Fallen King», dont il assure à présent la promotion. Ce groupe de power metal tourne autour de deux voix, celle de Giada « Jade » Etro et celle de Federico Mondelli qui joue également de la guitare et du clavier. À leurs côtés, Talia Bellazecca (guitare), Filippo Zavattari (basse) et Alberto Mezzanotte (batterie) complètent le tableau. Dès les premières notes, force est de reconnaître que l’alchimie est parfaite entre les protagonistes et que ce mélange de power metal et de «Beauty and the Beast» a tous les atouts pour plaire. Côté setlist, les Milanais nous gratifient de 8 titres à haut coefficient de headbanging: «Fail No More», «To Infinity»,
«Kings», «Everwinter», «Queen of Blades», «I Am Tyrant, Netherstorm» et
«The Shieldmaiden». C’est jeune, énergique et enjoué. Une magnifique découverte et un des meilleurs groupes de l’affiche!
Déjà présent lors de la première édition, le groupe Kalidia se produit à nouveau sur la scène du Milady Metal Fest cette année. Il faut dire que le nouvel album du groupe est prêt et doit sortir prochainement. Aux commandes de cet excellent groupe italien de gothic/power metal, nous avons toujours l’envoûtante Nicoletta Rosellini (Walk in Darkness, Kaledon, Overtures, ex-Aevum), flanquée de ses comparses Federico Paolini à la guitare, Roberto Donati à la basse et Dario Gozzi à la batterie. Tout aussi impressionnant que l’année passée, le groupe Kalidia livre une prestation d’excellente qualité: «The Frozen Throne», «Reign of Kalidia», «Circe’s Spell», «The Lost Mariner» (2012),
«Lies’ Device», «Midnight’s Chant» et «Black Magic». Sa voix ferme et puissante est magnifiquement appuyée par les guitares et des mélodies teintées de gothique et de power métal. Excellente présence scénique aussi, malgré des lumières de moins bonne qualité que pour les groupes précédents. Décidément, ce festival ne nous réserve que des bonnes surprises !
C’est encore un groupe italien qui s’empare ensuite de la scène. Originaire de la région de l’Émilie romagne, le groupe de métal symphonique Sleeping Romance repose sur l’alchimie entre les compositions du génial Federico Truzzi (guitare et orchestrations) et la superbe voix de la charmante Federica Lanna dont la voix et le physique ne sont pas sans rappeler Sharon den Adel (Within Temptation). Les autres membres du groupe sont Francesco Zanarelli à la batterie, Fabrizio Incao à la guitare et Lorenzo Costi à la basse (qui vient d’être papa tout récemment). La formation italienne qui vient d’annoncer une tournée qui passera par deux dates belges en septembre prochain est en pleine promotion de son deuxième album, intitulé
«Alba». Musicalement, on se situe dans un univers métal très symphonique qui n’est pas sans rappeler le Within Temptation d’il y a quelques années. C’est extrêmement plaisant à écouter et le public prend un réel plaisir à headbanger au son de la musique et à répéter en chœur «Il Metallo» avec Federico. Côté setlist, j’ai relevé notamment les titres suivants: «Ouverture» –
«Where the light is bleeding»,
«Lost in My Eyes»,
«Touch the Sun»,
«The Promise Inside», Forgiveness,
«My Temptation», «Alba» et «Underture». Malgré la chaleur intense qui règne dans la salle, le groupe se donne à fond pour le plus grand bonheur des festivaliers. Encore un grand moment!
Créé en 2008 dans la région milanaise, le groupe de métal alternatif Ravenscry est centré sur la voix de Giulia Stefani, entourée de Federico Schiavoni et Mauro Paganelli aux guitares, Andrea « Fagio » Fagiuoli à la basse et Simon Carminati à la batterie. Giulia a un timbre de voix plutôt doux et agréable qui colle assez bien à la musique du groupe. Initialement catalogué comme métal gothique et symphonique, l’étiquette métal alternatif lui convient mieux car la musique du groupe est assez linéaire et louche vers le mainstream, notamment par le recours à quelques touches «électro». C’est bien écrit et très bien interprété, mais me donne l’impression de manquer un peu d’accroche. Comme Ravenscry accompagnera Kobra And The Lotus en tournée le mois prochain, je me réjouis déjà d’avoir l’occasion de revoir ce groupe pour me faire une seconde opinion. Une setlist fournie apaise la faim musicale des festivaliers: Hypermnesia, Coral (As Seen by Others), The Mission, The Big Trick, «The Witness», Touching the Rain, Living Today, Back to the Hell,
«Oscillation», Nobody,
«Missing Words».
L’autre groupe récidiviste de la journée n’est autre que Cellar Darling, groupe dont je vous ai encore parlé tout récemment puisqu’il s’est produit au Durbuy Rock cette année. C’est le premier groupe non italien à l’affiche. Premier groupe de métal folk aussi. L’infatigable trio helvétique composé d’Anna Murphy (chant, roue à vielle, flûte), Ivo Henzi (guitare, basse) et Merlin Sutter (batterie) se produit un peu partout depuis un an et continue de monter en puissance. Initialement prévu en tête d’affiche, le groupe a dû redescendre d’un cran dans l’ordre de programmation à cause d’un problème de logistique. Sur scène, Anna est visiblement de plus en plus à l’aise et semble moins hésitante désormais à s’éloigner de sa roue à vielle pour certaines parties de chant. Merlin cogne toujours aussi fort à la batterie tandis qu’Ivo assure de manière sobre, mais efficace à la guitare. Au programme, une jolie setlist composée des titres
«Black Moon», «Hullaballoo»,
«The Hermit»,
«Avalanche»,
«Six Days», «Rebels», «Under The Oak Tree», «High Above These Crowns», «Starcrusher», «Water»,
«Fire, Wind & Earth» et
«Challenge». Le public transalpin a l’air d’apprécier la prestation musicale et le groupe a l’air de se sentir parfaitement à l’aise sur cette scène italienne, au point d’annoncer son intention de faire prochainement une tournée italienne…
Pour finir la soirée, les organisateurs ont fait appel à un vieux groupe italien de rock-métal gothique vampirique, créé en 1994, baptisé Théatre des Vampires. Au menu, une ambiance glauque et sexy. Après l’entrée en scène de Zimon Lijoi (basse), Giorgio Ferrante (guitare) et Gabriel Valerio (batterie), on voit arriver une espèce de créature démoniaque cornue interprétée par Sonya Scarlet. Il ne faudra pas beaucoup plus que le temps d’une chanson pour tomber le masque et la tunique. Elle passera le reste de la soirée dans une tenue nettement plus légère. Le groupe renoue avec les racines du romantisme dans son goût du mystère et du fantastique, du morbide et du sublime. Musicalement, le groupe associe un chant black masculin et un chant gothique féminin, avec des éléments plus électros et toujours une ambiance très «vampirique». D’où un certain érotisme dégagé par Scarlet sur scène. Fort d’un répertoire de dix albums (dont le dernier «Candyland» est sorti en 2016), le groupe n’a aucun mal à trouver de quoi proposer aux festivaliers une setlist bien garnie, composée des titres suivants: «Kain», «Unspoken Words», «Delusional Denial», «Sangue»,
«Morgana Effect», Wherever You Are,
«Resurrection Mary»,
«Medousa», «Blood Addiction», «Angel of Lust», «Your Ragdoll», «Parasomnia», «Photographic»,
«Carmilla» et «Dances With Satan». Un concert captivant qui clôture en beauté cette deuxième édition du Milady Metal Fest qui, sur sa page Facebook, nous fixe déjà rendez-vous pour la troisième édition l’année prochaine.
Photos © 2018 Hugues Timmermans