Temperance comme dans mon salon
Le dimanche est par définition le jour du week-end que j’aime le moins car l’ombre du lundi et de la reprise du boulot plombe parfois déjà l’ambiance. Mon remède: un bon concert. Et ça tombe bien puisque le dimanche 28 avril, le groupe italien Temperance faisait escale à Genk…
Le groupe de métal mélodique/symphonique transalpin de Marco Pastorino a déjà un joli palmarès derrière lui, avec trois album studio («Temperance» en 2014, «Limitless» en 2015 et
«The Earth Embraces Us All» en 2016) ainsi qu’un magnifique live intitulé
«Maschere, A Night At The Theater». Peu après la sortie de cet album en 2017, le groupe connaît un changement d’effectif assez important et la chanteuse Chiara Tricarico quitte le groupe. Peu de temps après, le groupe repart en studio dans sa nouvelle composition: Marco Pastorino reste aux commandes du vaisseau Temperance. C’est toujours lui qui compose. Il est aussi guitariste et chanteur au sein du groupe, mais il renforce fortement la composante vocale en faisant appel à la vocaliste Alessia Scolletti (Overtures et Sailing To Nowhere) ainsi qu’au chanteur Michele Guaitoli (Kaledon, Overtures). À leurs côtés sur scène, le batteur Alfonso Mocerino et le bassiste Luca Negro. Le résultat est disponible depuis le 20 avril dernier avec la sortie de l’album «Of Jupiter And Moons».
À la curiosité de voir la nouvelle équipe à l’oeuvre s’ajoutait celle de découvrir un nouveau lieu de spectacle à Genk, le Colosseum. Les exploitants ont un certain sens de l’ironie car il s’agit en réalité d’un café avec une petite scène, une sono et quelques spots. Je me dis en arrivant que la formation italienne risque d’être un peu à l’étroit, d’autant qu’ils ont déjà joué dans des salles plus grandes comme le Biebob. Mais soit. L’exiguïté du lieu est une chose, le manque de public en est une autre. De fait, il n’est pas simple de faire bouger les amateurs de musique très courtisés par les temps qui courent. Et a fortiori un dimanche soir. Mais je pense que le groupe a dû jouer devant 5 entrées payantes, ce qui est quand même fort peu. Pas impressionnés, les Italiens entrent en scène (sans première partie) et vont jouer comme s’ils avaient un public de plusieurs centaines de personnes.
Alors qu’en attendant le début du concert, le jeu des lumières sur la fumée avec un micro à l’avant-plan m’avait permis de faire un joli cliché artistique, dès l’entrée en scène de Temperance, l’ingé light se la joue en mode intimiste et branche à 40% les (trop) rares spots éclairant la scène. Résultat: des artistes jouant dans une semi-pénombre ou dans des éclaboussures de lumière. Bref, pas évident d’avoir une photo correcte. Au-delà des récriminations des photographes, il ne faudrait quand même pas oublier que le public paie pour entendre chanter les artistes, mais aussi pour les VOIR…
Dès les première notes, on retrouve le style enjoué et mélodique qui fait la griffe du groupe. Les nouveaux vocalistes forment un excellent trio avec Marco, personne ne donnant l’impression de courir dans les pieds des autres. Musicalement, le groupe assure et donne une très belle interprétation de ses nouveaux titres et de ceux du répertoire plus ancien. Au menu, j’ai pointé les 15 titres suivants:
«The Last Hope in a World of Hopes»,
«Revolution»,
«Broken Promises», «Deja Vu»,
«Unspoken Words», «Haze», «The Art of Believing», «Daruma’s Eyes (Part 1) », «We Are Free», «Oblivion»,
«At the Edge of Space»,
«Me, Myself & I»,
«Of Jupiter and Moons», «Way Back Home» et
«Empty Lines».
Des rythmes souvent véloces sans jamais franchir la limite du speed metal, des mélodies rappelant par certains aspects les compositions de Nightwish à la sauce italienne, des riffs de guitare tempérés par des claviers très sautillants qui adoucissent l’ensemble. Et un jeu déjà parfaitement rôdé entre les différents vocalistes qui s’en donnent manifestement à cœur joie et n’hésitent pas à plaisanter (Michele ira jusqu’à mettre ses mains sur les yeux de Marco qui continuera à jouer comme si de rien n’était). Luca le bassiste a la main bandée, mais cela n’affecte en rien son jeu. Bref, un grand moment musical malgré les circonstances évoquées plus haut. Et une rencontre très chaleureuse après le concert, tous les membres de Temperance se montrant très accessibles et disponibles pour les traditionnelles dédicaces, selfies et conversations avec les fans dont votre serviteur.
Peu avant la fin du set de Temperance, j’avais reconnu dans le public Caro, la chanteuse de Scarved. Et de fait, à peine Marco et les siens ont-ils quitté la scène que s’installe le groupe belge Busted in Rock avec Caro au micro. Au programme, des reprises de grands classiques de Whitesnake, Motorhead , Deep Purple, Dio, Scorpions… Une prestation très au goût des Italiens qui viennent se mêler au public et chantent en cœur avec la vocaliste. Ils connaissent manifestement leurs classiques. Une très belle prestation de ce cover-band belge et de sa frontwoman (batterie) Caro. Retour sur l’ingé light qui a le sens de l’humour car les spots étaient allumés à pleine capacité ou presque et les photos du cover-band sont parfaites!
Photos © 2018 Hugues Timmermans