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Lacuna Coil au Moonlight Music Hall


Le samedi 9 décembre 2017 est un samedi pas comme les autres. Il faut relativement froid et l’on annonce de la neige. Pourtant, l’affiche du concert de ce soir au Moonlight Music Hall est alléchante avec au menu du métal gothique à la sauce milanaise. En effet, après avoir été une des deux têtes d’affiche du Durbuy Rock au printemps dernier, les Italiens de Lacuna Coil sont de retour en Belgique, cette fois du côté flamand dans une nouvelle salle qui monte en puissance dans la petite ville de Diest.

Le groupe qui assure la première partie n’est pas vraiment un inconnu. Il s’agit du groupe Cellar Darling fondé par Anna Murphy (voix et vielle à roue), Merlin Sutter (batterie) et Ivo Henzi (guitare et basse), tous trois transfuges du groupe de métal folk helvétique Eluveitie. La formation fait énormément de scène depuis la sortie de son premier album «This Is the Sound» fin juin. Ayant eu l’occasion de voir les Suisses à six ou sept reprises depuis lors, je n’ai pas pu m’empêcher de noter une progression dans la prestation scénique du groupe. Si d’aucuns avaient reproché le côté statique du groupe, force est de reconnaître qu’Anna a gagné en aisance, qu’elle communique mieux avec son public (même si elle avoue ne pas aimer prendre la parole en public) et qu’elle a un jeu de scène plus diversifié qu’au départ. Bref, elle se fond de mieux en mieux dans son rôle de meneuse du groupe.


Côté setlist, le public belge a droit à une setlist légèrement plus longue que d’habitude car l’autre groupe de la première partie (Aeverium) n’est pas présent ce soir. Au menu, plusieurs titres tous extraits de l’album:
«Black Moon»
, «Hullaballoo»,
«The Hermit»
,
«Avalanche»
,
«Six Days»
, «Redemption», «Starcrusher», «Challenge», «Fire, Wind & Earth». Bon point pour le groupe, il a inséré dans la setlist un titre demandé par un fan (et ce n’est pas la première fois que le groupe répond favorablement à la demande d’un fan). Un batteur cogneur comme on les aime, un métal folk original et plutôt agréable à écouter, des guitaristes très à la hauteur et un public timide qui finit par se dégeler vers la fin du set. Bref une entrée en matière digne d’un groupe de la trempe de la tête d’affiche Lacuna Coil. Seule petite ombre au tableau, quelques petits moments de faiblesse du côté du son…


Lacuna Coil avait «déchiré grave» sur la scène extérieure du Durbuy Rock au printemps dernier. Les fans avaient fait le déplacement nombreux, comme ce samedi soir. La salle du Moonlight est quasi bondée et j’éprouve pas mal de difficultés à trouver une position potable pour prendre quelques clichés du concert qui va bientôt débuter. Là vous direz que le photographe commence à râler. Pas faux. Pour un groupe du niveau de Lacuna Coil, on aurait pu espérer un photo pit digne de ce nom, d’autant que la scène de cette salle présente deux inconvénients: la présente d’une colonne sur le devant de la scène (premier quart en partant de la gauche) et la scène est relativement basse (sans doute au maximum de ce qui est permis par rapport à la hauteur du plafond). Dès qu’un fan pointe son smartphone vers la scène, les rangées de derrière ne voient plus grand-chose… Mais revenons à l’essentiel : la musique!


Le groupe de métal gothique italien Lacuna Coil faisait donc samedi son grand retour dans notre plat pays dans le cadre de sa tournée européenne. Le public belge a répondu massivement à l’appel et l’ambiance était donc très bonne. Dès leur entrée sur scène, les Transalpins mettent l’ambiance. Il faut dire qu’ils apparaissent tous grimés d’un inquiétant maquillage et vêtus de blouses blanches ensanglantées évoquant l’univers glauque d’un sanatorium à la Stephen King auquel est consacré l’album «Delirium» (2016). Rien d’étonnant donc que le set commence par un extrait de cet album: «Ultima Ratio».


Le groupe se produit sur la scène diestoise dans la même distribution qu’à Durbuy: Ryan Blake Folden (batterie), Marco Coti Zelati (basse), Diego Cavallotti (guitare), Andrea Ferro et Cristina Scabbia (chant). Poursuivant avec «Spellbound» (extrait de l’album «Shallow Life» de 2006),
«Die & Rise»
(extrait de l’album «Broken Crown Halo» de 2014) et
«Blood, Tears, Dust»
(2016), le groupe alterne voix extrême (Marco) et voix claire (Cristina). Il n’en faut pas plus pur gagner le public à sa cause. Malgré le peu d’espace pour bouger, je vois des têtes et des chevelures tournoyer au rythme de la musique. L’ingé son en voit de toutes les couleurs car le son ne sort pas correctement des enceintes. Régulièrement, on perd un instrument ou les voix nous parviennent avec un effet anormal de distance ou de distorsion. Par moment aussi, le volume sonore flirte avec les 140 db, ce qui occasionne un relatif inconfort côté public. Malheureusement, les problèmes de son vont perdurer pour ainsi dire jusqu’à la fin. Qu’à cela ne tienne, le public continue son voyage musical avec
«Ghost in the Mist»
(2016), «My Demons» (2016) et le déjà cultissime
«Trip the Darkness»
(extrait de l’album «Dark Adrenaline» de 2012).


Aucun temps mort dans cette excellente prestation, tout au plus Andrea et Cristina ponctuent-ils le set de quelques mots de remerciement adressés au public et de l’annonce de la présence de Lacuna Coil au Grasspop l’été prochain. Le programme continue avec «Downfall» (2016),
«Kill The Light»
(2012),
«Swamped»
(extrait de l’album «Comalies» de 2002) et le brillantissime
«Enjoy the Silence»
(cover de Depeche Mode, extrait de l’album «Karmacode» de 2006). Les titres s’enchaînent à une vitesse impressionnante et nous voilà déjà arrivés dans la dernière ligne droite du concert avec
«Our Truth»
(2006),
«Delirium»
(2016) et le tube
«Nothing Stands in Our Way»
(2014). À la fin de ce morceau, le groupe sort de scène et l’on voit se gonfler deux ballons: l’un en forme de sapin de Noël illuminé et l’autre en forme de bonhomme de neige.


La bande à Cristina et André revient pour un dernier round. Des bonnets de père Noël sont lancés sur scène et les musiciens s’empressent de se coiffer de ce couvre-chef festif pour le final composé de
«Naughty Christmas»
, morceau de circonstance s’il en est,
«Heaven’s a Lie»
(2002) et
«The House of Shame»
(2016). Sur ce dernier morceau, il me semble percevoir que Cristina peine quelque peu à atteindre les notes les plus hautes. L’effet de la fatigue sans doute car ses cordes vocales sont largement sollicitées chaque soir. Abstraction faite des conditions matérielles qui auraient pu être meilleure, on peut dire que Lacuna Coil a largement rempli son contrat en livrant une prestation musclée comme à son habitude. Gageons que les fans belges seront nombreux à se déplacer au Grasspop l’été prochain pour aller les applaudir à nouveau.

Les autres photos de
Lacuna Coil

Photos © 2017 Hugues Timmermans

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