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They’re Inheaven, we’re in heaven

En moins d’un an, les Londoniens de Inheaven ont réussi l’exploit de jouer dans toutes les salles du Botanique. L’Orangerie en support de Jamie T en novembre 2016, la Rotonde avant Circa Waves en avril dernier et enfin le Witloof Bar en tête d’affiche ce mardi 24 octobre. Ils sont venus y présenter leur premier album sorti le jour de la rentrée des classes, après plusieurs mois d’anticipation. Il est vrai que le quatuor emmené par le latin lover aux yeux maquillés James Taylor et la blonde Chloe Little a toutes les cartes en mains pour devenir un groupe de référence du rock indé made in UK. A commencer par le support de Julian Casablancas, le leader des Strokes, qui a été le premier à croire en eux en sortant « Regeneration », leur premier single, sur son label Cult Records voici deux ans. On ignore si le drapeau US qui trône sur un ampli lui est destiné.

Depuis, ils ont tourné assidument et se sont forgés une réputation envieuse basée sur une énergie positive, une spontanéité naturelle et surtout des compositions aussi nerveuses que catchy, à l’image de « Bitter Town », le titre avec lequel ils vont prendre le Witloof Bar à la gorge. En effet, ils vont balancer d’entrée de jeu une série d’uppercuts à la figure de spectateurs aux anges, qui vont réagir en se lançant dans des pogos monstrueux malgré le danger permanent que représentent les voûtes et les colonnes de la salle.

Claire et vindicative à la fois, la voix de James se marie parfaitement à celle, faussement timide, de Chloe, la bassiste aux yeux expressifs et aux grimaces risibles. À leurs côtés et en retrait, le batteur Joe Lazarus et le guitariste Jake Lucas apportent une contribution essentielle. Outre une immense banderole déjà prête à garnir la Main Stage de Werchter, les pieds de micro sont entourés de roses rouges (rappelées sur la chemise du leader), à peu près le seul artifice sur scène.

Ceci dit, la musique se suffit à elle-même et leurs influences parlent en leur faveur. On pense ainsi aux Manic Street Preachers (« Stupid Things »), aux Pixies (« Baby’s Alright ») et, plus près de nous, à Drenge (le bordélique « World On Fire ») alors que le mouvement Riot Grrrl n’est pas loin lorsque Chloe s’empare du micro (« Vultures »). Un début de set à du cent à l’heure qui va malheureusement subir une baisse de régime au travers des moins inspirés « Do You Dream » et « Drift » notamment, un peu trop gentils en comparaison.

La forme allait toutefois rapidement revenir via un « Velvet » à tendance dream pop noisy qui allait initier un final démentiel dont le rugueux « Meat Somebody » et le hit « Treats » vont déclencher des cris hystériques. Un peu plus tard, le susmentionné « Regeneration » sera même le théâtre d’un… stage diving (pas courant au Witloof Bar…). Impressionné par l’ambiance de feu, le groupe se pliera même aux revendications du public en balançant « Treats » une deuxième fois en guise de faux rappel, accompagné d’une invasion de scène spontanée. Rendez-vous à la Rotonde dans quelques mois ?

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