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Föllakzoid, chili con psyché

Le Club de l’Ancienne Belgique accueillait ce jeudi 25 mai Föllakzoid, un groupe Chilien dont les influences embrassent plutôt la rigueur germanique (et les umlauts) que les rythmes latinos.

Ceci dit, il s’agissait d’une soirée quelque peu étrange d’un point de vue programmation car la première partie avait été confiée à The Blind Shake, un trio originaire de Minneapolis à qui il ne faut pas demander deux fois de ruer dans les brancards. D’ailleurs, Mike Blaha attache ses lunettes à l’arrière du crâne afin qu’elles ne se fassent pas la malle dès le premier riff. Il partage les vocaux avec son frère Jim et triturent chacun leurs guitares en vue de faire le plus de boucan possible, bien aidés dans leur mission par un nouveau batteur chevelu qui démonte son instrument simplifié.

Vous l’aurez compris, cela déménage sur scène via des compositions brutes, franches et directes qui vont initier des mouvements de foule spontanés parmi une assemblée de connaisseurs. Même lorsque le tempo ralentit (un peu), l’énergie et la puissance restent bien présentes. Le genre de première partie qui décoiffe.

La dernière fois que l’on a vu Föllakzoid, c’était pendant le Brussels lockdown de novembre 2015, dans les quelques jours qui ont suivi les attentats de Paris. On était alors obligés de quitter la capitale pour recevoir notre dose de décibels et c’est au Rockerill de Charleroi que l’on avait été se plonger dans l’univers du trio Chilien qui était alors en pleine tournée de promotion de l’album « III ». Depuis, ils ont publié « London Sessions », une plaque de deux titres réenregistrés avec J. Spaceman (qui n’est autre que le célèbre Jason Pierce, la tête pensante de Spiritualized).

Ce soir, toutefois, les trois musiciens Chiliens seront livrés à eux-mêmes et développeront patiemment leurs compositions complexes et sinueuses au format XXL. Seuls quatre titres oscillant entre dix et vingt-et-une minutes seront en effet interprétés pendant le set principal. Une expérience qui débutera avec les délires du leader maigrelet aux cheveux peroxydés et aux lunettes de soleil rondes qu’il conservera à peu de choses près durant tout le concert. Le bonhomme se produit en short et en col roulé (!) qu’il remontera un moment jusqu’au milieu du visage alors que ses gestes frénétiques le feront presque passer pour un hyperactif.

Musicalement parlant, on se retrouve dans une mouvance psyché hypnotique ornée d’une basse omniprésente et d’une voix qui passe au second plan, lorsqu’elle fait partie de l’équation. Construites en crescendo, leurs compositions passent par plusieurs stades : planantes (cela sentira les herbes de Provence par moments), groovantes à la Happy Mondays et nerveuses essentiellement, sans toutefois parvenir à tenir la distance avec le premier groupe question énergie.

Une attention de tous les instants s’avère nécessaire pour ne pas se perdre dans des structures peu conventionnelles et relativement semblables (« Tiens, ils ne l’ont pas déjà jouée, celle-là ? »). Ceci dit, lorsqu’ils y injectent de légères touches électroniques, à l’instar du titre joué lors des rappels, on perçoit un potentiel lumineux qu’il serait intéressant d’exploiter…

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