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Riverside à De Pul, époustouflant !

Le groupe polonais Riverside fait partie depuis longtemps des têtes de pont du renouveau progressif, il fait aussi malheureusement partie de tous ces grands groupes qui ne viennent plus pour de multiples raisons jouer en Belgique ! Je ne suis point là pour polémiquer mais la liste ne fait que s’agrandir (Sylvan, Lifesigns, Pineapple Thief…) et le constat est bien triste, mais votre serviteur continuera quoiqu’il arrive à sillonner les routes de Hollande et d’Allemagne pour vous rapporter son ressenti sur tous ces grands concerts ! Dès le départ la formation de Mariusz Duda a construit une musique qui lui est propre, aux confins du rock-progressif, du métal-progressif et du rock-atmosphérique, un rock puissant et novateur qui a rapidement séduit le public dans le monde entier. Aujourd’hui le groupe est à son apogée, une formation « Pro » qui délivre des albums et des concerts de toute grande valeur. La preuve éclatante avec le constat du matériel présent sur scène, qui d’emblée impressionne avec pas moins de trois amplis pour la guitare, un ampli-basse gigantesque, une batterie monstrueuse, et enfin un Moog et un Mini-Moog avec même le caisson de ventilation en bois ! Sans parler de l’impressionnante équipe technique qui encadre le groupe.

Riverside « Second Life Syndrome »

20h30 et après une minute de silence en mémoire aux victimes de Manchester, le groupe arrive sur scène pour déjà remercier une salle peine à craquer, qui regorge de caméras dans tous les coins. Manifestement on va capter en « Live » le concert de ce soir ! C’est une première salve de morceaux qui s’enchainent sur près de 30 minutes, sans pouvoir souffler qui sert de préambule, terrassant d’ailleurs l’assemblée présente déjà depuis longtemps dans les nuages. Les morceaux exceptionnels du groupe sont transcendés, gagnant en force et en amplitude offrant un rock à la fois puissant et aérien.

Riverside « Escalator Shrine »

D’emblée le jeu de basse de Mariusz est monstrueux, un jeu mélangeant puissance, hargne, dextérité et même des relents funky. Pour moi il est aujourd’hui le meilleur joueur de basse que j’ai vu sur scène, il a su remettre aux avant-postes cet instrument trop souvent laissé en arrière-plan. On pourrait même dire que c’est chez Riverside l’instrument central sur lequel viennent se greffer, claviers, guitare et batterie. Ecouter de telles notes de basse, c’est jouissif à mourir !

Riverside « Conceiving you… »

Mais bien sûr le reste de l’équipe est bel et bien là pour maintenir un niveau technique et musical hors-normes, avec le nouveau guitariste Maciez Meller qui remplace le regretté Piotr Grudzinski trop vite disparu. Un second couteau qui en fait relève haut la main son défi, décochant des accords aériens et gilmourdien comme le faisait son prédécesseur. Un musicien que connaissait bien en fait Duda depuis 1993, ce qui explique la déjà belle cohésion entre le nouveau guitariste et les membres fondateurs.

Riverside « Panic Room »

Parlons enfin des deux autres mentors du band avec un Piotr Kozieradski qui a sans cesse progressé offrant aujourd’hui un jeu de fûts et de cuivres à la fois puissant, pointu et d’une grande précision. Pour ce qui est de Michal Lapaj que j’avais ce soir devant moi, il excelle dans la manipulation de ses claviers, offrant un jeu de plus en plus encré dans le vintage et le psychédélique grâce aux vieux orgues (Moog et Mini-moog), me rappelant une orientation similaire chez RPWL. Le jeune musicien a gagné en assurance mais surtout en virtuosité, égalant sans conteste les meilleurs claviéristes anglo-saxons.

Riverside « Lost… »

Pour ce qui est du concert en lui-même, le groupe a brossé avec intelligence et efficacité sa prodigieuse discographie regorgeant de compositions dantesques et flamboyantes, et ce, sur plus de deux heures avec un très beau rappel. Aucun grand morceau n’a été oublié pour le plus grand plaisir du public, avec un rendu sonore mélangeant rock-progressif, rock-psychédélique et rock-atmosphérique. Ajoutons que le rendu visuel est à la hauteur du rendu sonore, avec un jeu de lumières réglé au millimètre en parfaite corrélation avec une mise en place parfaite et un excellent un mixage-son. Le groupe a retouché de manière vivifiante des compositions provenant aussi bien de « Eye of the Soundscape » (2016), « Love, Fear and the Time Machine » (2015) dont le dantesque « Caterpillar and the Barbed Wire », « Rapid Eye Movement » (2009) et même le plus ancien « Second Life Syndrome » (2005). Riverside a réussi la prouesse de rassembler dans sa musique Pink Floyd, Porcupine Tree et Pain Of Salvation !

Riverside « Caterpillar and the Barbed Wire »

Riverside a donné en ce samedi 27 mai 2017, un concert d’anthologie (n’ayons pas peur des mots), le positionnant loin devant dans la galaxie des grands groupes progressifs actuels qui perpétuent la tradition de ce fabuleux courant musical venu des profondeurs de la fin des années 60 et explosant lors des seventies. Riverside a su lui donné un souffle de renouveau, construisant une musique prodigieuse construite par des musiciens ayant atteint la maturité et la plénitude.

C’était magique, explosif, époustouflant…d’ailleurs votre serviteur a rapporté le double CD « Lost’n’found » qui reprend un concert donné à Tilburg en 2015, avec toujours à l’époque Piotr à la guitare. Je vous avoue l’avoir déjà écouté dans la voiture en revenant d’Uden, il est magistrale…la chronique arrive bientôt !

Riverside Le Facebook (sur lequel il y a déjà de belles photos)

Riverside Site officiel

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