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Dernier coup de Klaxons au Bota


Pour ceux qui ne le savent pas encore, le troisième album des Klaxons, « Love Frequency », sera aussi leur dernier. Ils ont en effet récemment annoncé leur séparation au terme de la tournée qui a fait escale à l’Orangerie du Botanique ce samedi 15 novembre. Une ultime prestation belge qui a tenu toutes ses promesses. Au contraire de la première partie assurée par Fenech Soler, un groupe originaire du Northamptonshire qui a déjà rempli la même fonction pour Simple Minds à Forest National pas plus tard que l’an dernier. Ceci dit, si leur pop fourre-tout formatée avait davantage sa place ce soir, il s’agit tout de même de relativiser. Car trois claviers, une batterie et des effets qui partent dans tous les sens ne parviendront jamais à éclipser le manque flagrant d’une guitare et d’une basse.

D’ailleurs, les rares apparitions de ces deux instruments vont donner une vision un rien plus intéressante à des compositions que l’on pourrait situer quelque part entre Imagine Dragons et Friendly Fires. Et lorsque l’on remarque que le chanteur adopte le même type d’attitude insupportable que celui des seconds nommés, on a du mal à tenir jusqu’à la fin. Ceci dit, ils ont tout de même récolté leur petit succès.

Avec leur troisième album sorti au début de l’été, on pensait les Klaxons repartis vers les sommets. Produit notamment par James Murphy (LCD Soundsystem) et Tom Rowlands (The Chemical Brothers), « Love Frequency » empruntait une direction plus dansante et spontanée que le relativement décevant « Surfing The Void » qui datait déjà de 2010. Mais il allait plutôt marquer la fin du groupe…


Ceci dit, ils s’octroient tout de même un baroud d’honneur avant de jeter définitivement l’éponge. On va même aller plus loin en affirmant qu’à aucun moment on a ressenti de la rancœur, de l’ennui ou de la mésentente sur scène. Au contraire, tout allait même commencer en force avec des stroboscopes puissants qui allaient faire de « A New Reality » un titre d’intro parfait suivi sans respiration d’« Atlantis To Interzone » et d’un musclé « Flashover ».

Tout de blanc vêtus, les trois lascars accompagnés d’un batteur vont dans un premier temps mettre l’accent sur le son avant de penser à communiquer avec un public clairement venu faire la fête avec eux. Un petit coup d’œil sur l’environnement aux quatre coins de la scène car il se murmure qu’ils utiliseraient des instruments confectionnés au moyen de la technologie d’impression 3D. Mais hormis une plaque blanche d’un mètre carré avec au centre le logo actuel du groupe (un K inspiré d’un comprimé d’ecstasy que l’on retrouve également sur l’immense banderole noire et blanche en fond de scène), rien ne semble suspect.


Avec « Gravity’s Rainbow » et, plus tard, « Magick », on va se retrouver catapultés dans le mouvement nu-rave dont ils étaient les fers de lance et qui a rythmé le monde musical à coups de sticks fluo le temps d’une saison en 2007. Sauf que ce soir, personne n’a pensé à en emmener un stock. Seules quelques poignées de confettis (!) joncheront le sol après le concert.

Ceci dit, les extraits de « Myths Of The Near Future », leur premier album qui a remporté le Mercury Music Prize cette année-là, n’ont pris aucune ride. « Golden Skans » est devenu un classique, « As Above, So Below » un single imparable alors que « Two Receivers » dégage toujours ce mystère captivant. Seul « Isle Of Her », qu’ils prétendent ne plus avoir joué depuis sept ans, sera loupé. Il est vrai que les voix de Jamie Reynolds et de James Righton, très haut perchées, partent par moments en vrille et vont affaiblir le morceau en question.

Comme déjà mentionné, « Love Frequency » est un album orienté dancefloor et cela va se vérifier sur scène avec des titres comme « Invisible Forces » et « Atom To Atom » dont les arrangements vont littéralement transformer l’Orangerie en une discothèque aux effets lumineux soignés. Un époustouflant « Echoes » (sans doute le meilleur extrait de « Surfing The Void » et sans aucun doute un sommet de la soirée) clôturera le set principal au terme duquel les acteurs auront bien transpiré…

Les rappels allaient tout d’abord prendre une tournure assez curieuse. Car autant « The Bouncer » (la reprise de Kicks Like A Mule) que « Four Horsemen Of 2012 » (marqué par le switch d’instruments entre la basse de Jamie et le clavier de James) allaient mettre en avant des influences plus nu-metal que nu-rave. On comprend maintenant ce qui les a motivés à aller un jour pousser la porte du producteur Ross Robinson (Korn, Limp Bizkit, Slipknot,…). Et quoi qu’on en dise, cela leur va plutôt pas mal.

La suite et la fin seront davantage calquées sur leur réputation avec un dernier nouveau titre (« Children Of The Sun ») qui introduira leur hit single « It’s Not Over Yet » (qui n’est pas d’eux au départ mais de Grace, un groupe de dance music du milieu des années 90 dans lequel officiait Paul Oakenfold). On ne les imaginait de toute façon pas terminer sur une autre note. Le voyage des Klaxons s’arrête donc ici et lorsqu’une téméraire a posé la question à Jamie Reynolds concernant la raison de la décision, il a pointé des divergences entre les musiciens. Au vu du set de ce soir, on a tout de même un peu de mal à le croire…

Photos © 2014 Denoual Coatleven

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