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Road to Rock 2014 ou la Cité Culture à l’heure du rock


Le samedi 11 octobre se tenait à Bruxelles la 7e édition du festival Road To Rock, organisé par une poignée de passionnés de musique qui mettent tout en œuvre pour partager leur passion pour le rock. Et c’est la Cité Culture qui, le temps d’un samedi d’octobre, se transforme en temple de la musique pour le plus grand bonheur des festivaliers présents. Comme à chaque fois, le festival permet à des talents belges de se produire sur scène. À mon arrivée un peu avant 17h, la bière coule déjà à flot. Un délicieux parfum de cuisine me chatouille les narines tandis que dans la salle, le groupe Dead By Papercut originaire de Zemst arrive tout doucement au bout de son set. Le quatuor qui le compose distille un savant mélange de hard rock et de métal faisant la part belle à des guitares puissantes. Les morceaux joués sont extraits de leur premier EP intitulé «The Devil Is A Joke». Ils jouent un rock carré et puissant sans se poser de questions. Pour ce que j’en ai entendu, c’est pêchu et plutôt bien foutu. À suivre donc.

Le temps de me désaltérer et le groupe suivant est déjà prêt. Forevermore est un autre groupe belge, fortement influencé par Judas Priest. Quand le chanteur Ced « Nacho » Barragan entre en scène, je vois arriver un gaillard pas très grand, tout de cuir vêtu, lunettes de soleil noires, cheveux gominés… Un air de Freddie Mercury du temps de sa splendeur. Ce décalage mis à part, le groupe fait une prestation correcte. Un petit reproche cependant, car je suis toujours agacé de voir un chanteur se raccrocher à ses notes avec toute l’énergie du désespoir pour arriver à restituer les paroles de ses propres morceaux… Mais musicalement, je passe un bon moment avec des musiciens qui savent y faire.

Alors que le troisième band va bientôt monter en scène, force est de constater que le public est toujours aussi clairsemé. Dommage car l’ambiance est bonne… Dans la série «C’est du bon, c’est du Belge», on enchaîne avec Hot For Doom, trio de choc originaire de Bruxelles, qui propose des compositions power rock – stoner avec des influences rock alternatif, punk et grunge nouvelle génération. Comme souvent avec le style stoner, c’est puissant et viril. Pas forcément original, mais efficace et punchy! Je suis impressionné par l’énergie déployée par le chanteur Beaver qui finira son set en nage, après avoir perdu au moins 10 litres de transpiration.


Avec Emperors of Decay, on passe clairement à la vitesse supérieure. Dès sa formation, ce groupe originaire de Louvain a rapidement fait parler de lui en remportant une série de concours. Sur scène, c’est du lourd. Le public commence à se réveiller. Peut-être est-ce dû à la ressemblance avec AC/DC ou alors tout simplement au talent et à l’énergie des musiciens Patrick (voix/guitare), Kenneth (guitare/voix), Alain (basse/voix) et Erik (batterie). Des guitares comme on les aime, des mélodies aussi incisives qu’efficaces, des reprises à leur sauce (notamment le «I wanna be somebody» de Wasp)… Bref, un vrai groupe de rock comme on en redemande, avec de l’humour en plus. N’hésitez surtout pas à les découvrir en concert et à faire mentir l’adage selon lequel nul n’est prophète en son pays. Car ceux-ci ont tout ce qu’il faut pour devenir des grands prêtres de la scène rock.


Le groupe suivant, cela faisait déjà un sérieux bout de temps que j’avais envie de le voir sur scène sans que l’occasion ne se soit jamais présentée… Ce soir enfin, j’allais découvrir Eden’s Curse dont je collectionne les galettes depuis la sortie de leur premier opus sobrement intitulé «Eden’s Curse». Les amateurs de rock violent et brutal en ont été pour leurs frais car Eden’s Curse s’est plutôt fait une réputation dans le rock mélodique, sans pour autant sombrer dans le soporifique. Des mélodies classiques et bien construites, servies par d’excellents musiciens et par un vocaliste très à la hauteur. Depuis les derniers changements survenus au sein du groupe, la bande au (nouveau) chanteur Nikola Mijic (Alogia, Dreyelands) se compose du guitariste Thorsten Koehne (Code Of Perfection, Demon Drive, Attack), du bassiste Paul Logue (David Readman, Cry Havoc), du claviériste Steve Williams (Power Quest, Dragonforce) et du batteur John Clelland (Code of Silence). Le claviériste ayant eu un empêchement, il a été remplacé au pied levé par Geert Margodt (Rik Priem’s PRIME).

Le public, maintenant plus nombreux, a l’air d’apprécier les morceaux comme «Break The Silence» et «Symphony of Sin»(extrait de l’album éponyme), ou encore «Trinity», «Wings To Fly» et «No Holy Man» pour n’en citer que quelques-uns. Malgré un son qui laissait quelque peu à désirer, Eden’s Curse joue un excellent set. On est ici dans la cour des grands. Nikola livre une prestation impeccable, y compris sur les titres des albums enregistrés par son prédécesseur. Malgré la présente d’un remplaçant, le groupe affiche une belle cohésion. La mécanique est bien huilée et cela se sent. Des véritables pros! Trois morceaux supplémentaires («Judgement day», «Evil and divine» et «Angels and demons») en guise de rappel et le groupe quitte déjà la scène. Le temps aura passé vraiment trop vite… Une réussite malgré les problèmes de son.


Reste le dernier groupe, les Teutons de Gun Barrel. Ici encore, le groupe n’est pas dans son lineup habituel puisque le maître attitré des fûts Toni Pinciroli est remplacé par l’excellent Kevin Kott que l’on a pu voir en concert avec Masterplan. Les autres membres ont répondus fidèles au poste: Patrick Sühl au chant, Rolf Tanzius à la guitare et Tom « Tomcat » Kintgen à la basse.

Le son est nettement meilleur que pour Eden’s Curse. On a affaire à un combo qui sait y faire pour mettre l’ambiance, tout en assurant la promo de son dernier opus en date intitulé «Damage Dancer». Le chanteur Patrick est ce qu’il est convenu d’appeler une bête de scène et, avec une dizaine d’albums à son actif, le groupe ne manque pas de munitions pour mitrailler nos oreilles de décibels. Le groupe originaire de Cologne assène son heavy/power metal sans lésiner sur le volume et la débauche de gesticulations sur scène. Les musiciens ont un talent et une technique irréprochables qui s’illustrent dans quelques morceaux de bravoure. Le son de Gun Barrel est un mélange de rock old school et de metal attitude. Le groupe qualifie sa musique de «Dirty Metal Rock and Roll». Les albums ne servent que de prétexte à se produire sur scène car ce que le groupe aime par-dessus tout, c’est l’expérience du live.

La setlist est assez variée avec, dans l’ordre (du moins si ma mémoire est bonne): «Damage Dancers», «Front Killers», «Dancing on torpedoes», «Brother to brother», «Building a monster», «Back alley ruler», «Big Taboo», «Bashin Thru», «Outlaw Invasion», «Lonely Rider», «On the road again», «Back to suicide» et «Battle-Tested». Pourtant, malgré cette débauche d’énergie et de talent, j’accroche moins, sans parvenir à déterminer si c’est dû à leur musique ou à la personnalité du chanteur…
En tout cas, une chose est sûre: les organisateurs ont encore une fois relevé le défi avec brio. L’affiche faisait la place belge aux découvertes belges et nous avons passé une excellente journée. En espérant que le public sera plus nombreux au rendez-vous pour la prochaine édition, il ne me reste qu’à souhaiter longue vie au Road To Rock !

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