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Anthony Sinatra, chanteur de Piano Club, questionné en mode Salon


L’interview d’Anthony Sinatra se fera au Salon de Silly, passage obligé pour tous les groupes belges émergents dont la musique est exportable au-delà de nos frontières. L’accueil y est toujours très bon. L’ASBL Silly Concerts, qui fête ses 15 ans, a invité Piano Club et, cerise sur le gâteau, le concert est gratuit. Le public a répondu présent pour cet événement. Il s’est déplacé pour venir écouter les artistes dans un Salon où le son est aussi bon qu’à l’Ancienne Belgique. Music in Belgium : Le temps est loin où vous chantiez « Girls On TV », il y a de l’eau qui a coulé sous les ponts. Quelle a été votre évolution depuis cette chanson ?

Anthony Sinatra : Je pense que c’était en 2007, c’était notre premier single, qui est arrivé un peu comme une surprise. Donc, on n’avait pas encore planifié de faire des concerts à cette époque-là. On a enchaîné et on nous a demandé rapidement de travailler sur un premier album et cela nous a pris pas mal de temps puisque le premier album n’est arrivé qu’en 2010. C’est dû au fait aussi qu’on jouait dans plusieurs projets différents à ce moment-là. « Andromedia » est sorti en 2010 et a eu un très bon accueil alors que c’était un premier album que l’on avait bricolé à la maison. C’est finalement devenu une habitude pour nous d’enregistrer de cette façon-là. On a fait pas mal de concerts suite à « Andromedia ». Et il était tout à fait logique d’enchaîner avec un second album, chose faite avec « Colore » qui est sorti cette année.

Music in Belgium : Vous recherchez vraiment la mélodie dans vos chansons : vrai ou faux ?

Anthony Sinatra : Oui, tout à fait. On a été, entre guillemets, élevés au son des 45 tours de nos parents. Donc moi, j’ai de grands souvenirs musicaux de tubes et de 45 tours, donc de singles que j’écoutais dès mon plus jeune âge, via les disques de mes parents et c’est toujours ce qui m’a le plus intéressé dans la musique. C’était cette façon d’arriver à écrire une ligne sur quelques changements d’accord et d’arriver à ce que ce soit intéressant à écouter. Après, on n’a pas envie de tomber dans la mélodie facile et donc on essaye d’entourer d’un peu de subtilité et d’instruments intéressants ces mélodies. On y accorde beaucoup d’importance.

Music in Belgium : The Beatles, c’est important pour vous ?

Anthony Sinatra : Oui, c’est très important. C’est d’ailleurs l’un des groupes qui m’a le plus hypnotisé parce que l’histoire m’intéresse. Leur histoire est tellement particulière et ne pourra plus jamais arriver dans l’histoire de la musique. Bien évidemment aussi leur production, ils n’ont fait que 10 albums, mais en 10 ans de carrière, ce qui est énorme. Pour moi, il n’y a pas grand-chose à jeter, même si on se met au point de vue de leurs premières compositions très légères. Je trouvais déjà qu’il y avait du génie dedans. Jusqu’au bout, il y a eu une évolution incroyable en si peu de temps et surtout à cette époque-là. Voilà, il y avait pas mal de groupes intéressants à ce moment-là. Mais The Beatles, de par leur histoire et leur production, c’est vraiment un groupe qui m’a beaucoup parlé.

Music in Belgium : Vous faites et vous avez fait pas mal de festivals et de plus en plus haut dans les affiches, c’est à force de travail : oui ou non ?

Anthony Sinatra : Oui, nous essayons de nous améliorer en tant que musicien et en tant que compositeur/interprète. Et puis, il y a aussi les gens qui nous entourent. Ce sont les mêmes depuis les débuts. Ils n’étaient pas des professionnels du métier au moment où l’on a commencé. Ils le sont devenus tout comme nous au fil des années et ont fait qu’aujourd’hui il y a une évolution. C’est stimulant .

Music in Belgium : Qui compose principalement les chansons, c’est toi ou c’est un travail collectif ?

Anthony Sinatra : C’est moi qui compose les morceaux. On a l’habitude de les enregistrer à deux, avec Salvio. Tout se fait chez nous, on fait toute la préproduction, l’enregistrement à deux et, en fin de parcours, on travaille avec Gaëtan et Julien qui font partie du groupe et sont ingénieurs du son, donc ils nous aident énormément dans l’enregistrement. Ils travaillent aussi sur le mixage et puis on bosse la reproduction pour la scène. Sinon, la composition vient de moi et l’enregistrement, c’est avec Salvio.

Music in Belgium : Colore se vend-il bien ? C’est une belle évolution depuis le début !

Anthony Sinatra : Je pense que c’est relatif à l’époque. Par rapport à une production belge faite avec très peu de moyens, on peut dire que l’on est satisfait des ventes. On vend énormément aussi aux concerts et via notre shop online. Donc c’est assez encourageant à ce niveau-là.

Music in Belgium : Le single « Olivia », sais-tu me raconter son histoire ou le contexte de sa création ?

Anthony Sinatra : « Olivia » est un des derniers morceaux qui est arrivé pendant la fabrication de l’album. C’était un texte que j’avais laissé de côté, car je n’arrivais pas à trouver l’accroche principale du titre et c’est en tombant bêtement sur un vinyle d’Electric Light Orchestra qui traînait chez moi que c’est venu. C’était la bande originale du film Xanadu qui représentait justement Olivia Newton John. J’adorai cet album et j’ai, entre guillemets, dédié ce morceau à une Olivia, pas celle-là en particulier, mais c’est cela qui a inspiré le gimmick principal du morceau. C’est l’histoire d’un amour un peu perdu et la recherche d’un amour impossible.

Music in Belgium : Anthony, quelles sont tes influences musicales ?

Anthony Sinatra : J’en ai énormément. J’écoute beaucoup de musique, j’ai écouté beaucoup de musique. Encore aujourd’hui, j’essaye de me tenir au courant de ce qui se passe. Mais au moment d’écrire mes chansons, je ne suis pas spécialement influencé par de la musique que j’écoute. Moi, je travaille au feeling, j’enregistre énormément d’idées. Tous les jours, j’ai des dictaphones, des téléphones pleins d’idées, j’essaye un petit peu de les faire patienter et de ressortir cela quelque temps après. Je vois si l’idée m’intéresse encore, les livres que j’ai lus, les films que j’ai vus, les personnes avec lesquels j’ai discuté, les conversations que j’entends dans les bus. Oui, la musique qui passe autour de moi, tout peut m’influencer. Tout dépendra du moment où je décide d’écrire, mais je ne suis pas quelqu’un qui se met à table en se disant : là ,voilà, je vais me mettre à écrire et travailler à un morceau que j’ai entendu, un tel truc qui m’excitait et qui m’emballait. Ce n’est pas comme cela que je fonctionne.

Music in Belgium : Quelles sont tes influences musicales principales ?

Anthony Sinatra : J’adore la musique pop et je brasse tellement large. Ce matin, j’ai écouté du reggae des années 80 avant de partir faire le concert. J’écoute des bruits de la nature, des nappes de synthétiseur, des chansons italiennes, beaucoup de musique anglo-saxonne des années 60, 70 et 80. Tout passe, car pour moi, il y a de la qualité dans tout. Il suffit de la déceler un petit peu. Je n’écoute pas de la musique d’une oreille étrangère. Je réfléchis à ce que j’écoute et, des fois, je me laisse complètement aller. C’est tout cela qui t’influence et ce n’est pas quelque chose en particulier que tu pointes du doigt.

Music in Belgium : As-tu des influences françaises ou belges ?

Anthony Sinatra : Pour la musique française, j’ai énormément de respect pour la variété française des années 70, étant donné que j’aime bien le son qui sortait des studios français à cette époque. Je suis un grand fan de William Sheller, de Christophe, de Bashung, de Gainsbourg, de Dassin, de Ferrer, de Brassens, de Berger, il n’avait pas que des mauvais côtés et il a écrit des chansons magnifiques et il avait un son bien à lui. C’est aussi quelque chose à laquelle je me suis intéressé, j’ai travaillé dans certains studios parisiens qui utilisaient du matériel d’époque pour le son des claviers, le son des batteries. Cela me parle.

Music in Belgium : Pourquoi chanter en anglais ? Cela ne t’intéresse pas de chanter en français ?

Anthony Sinatra : Je ne ressens pas encore l’envie de chanter en français. Je ne dis pas que cela n’arrivera jamais, mais pour le moment, il n’a rien qui me vient spontanément en français. La musique que l’on joue avec Piano Club et même celle que je joue avec Hollywood Porn Star, pour moi, se prêtaient moyennement à la langue française. Mais, c’est quelque chose que j’aimerais bien essayer un jour, ne serait-ce que pour l’écriture et pour arriver à encore mieux faire comprendre les textes ici.

Music in Belgium : Votre concert au BSF avec Puggy, cela a donné quoi ?

Anthony Sinatra : Écoute, cela s’est superbement bien passé. Il y avait énormément de monde. Moi, j’adore quand il y a du monde. On s’entend bien avec eux. Puggy, on se connaît depuis très longtemps. Je pense que le public a bien accroché, bien réagi. On a eu énormément de retours suite à cette date-là. Bon voilà, ce n’est pas tout, mais on essaye de donner le maximum à chaque date et de se faire plaisir en tant que musicien et de bien communiquer nos chansons, notre musique. Mais cette fois-là, ce n’était pas simple au point de vue technique, car cela peut être impressionnant. On s’est beaucoup amusé et je pense que cela s’est ressenti.

Music in Belgium : L’avenir après la fin des festivals, est-ce l’exportation vers l’étranger ?

Anthony Sinatra : Là, on est en train de travailler sur les sorties à l’étranger. On partira d’abord pour la sortie en Suisse. L’album sort le 25 octobre. Nous allons faire des dates là-bas en décembre. Au début 2014, la sortie française est planifiée et je pense que l’on ira faire pas mal de dates par là. Il y a d’autres pays qui sont intéressés par l’album. Les tourneurs aussi, cela se développe, je laisse faire les gens qui nous entourent. Il y a des contacts qui ont été pris aux Pays-Bas, mais je regarde un petit peu cela de loin. Je ne regarde pas trop mes mails, car ce n’est pas ma part du boulot. Il y a des gens qui s’occupent bien de cela, mais je suis content quand les deals sont bien mis.

Music in Belgium : Comment est l’accueil au Salon de Silly, vous en pensez quoi ?

Anthony Sinatra : Ce n’est pas la première fois que je viens ici. Je suis déjà venu avec Hollywood Porn Star et Piano Club. C’est d’ailleurs une étape presque obligatoire sur une tournée en Wallonie. Nous avons plein de chouettes souvenirs et on est assez content d’être là aujourd’hui. L’accueil jusqu’ici est toujours aussi bon. Je me réjouis de passer sur scène.

Music in Belgium : Est-ce que tu as participé au projet de Thomas Médart : The Feather ?

Anthony Sinatra : Pas en tant que musicien. Il m’a juste parfois envoyé ses maquettes pour avoir un avis. On discute beaucoup. Entre nous, je lui avais également envoyé des maquettes de Piano Club. Je soutiens à 100 % son projet qui est vraiment très intéressant. J’ai eu l’occasion de les voir pour le tout premier concert, c’est déjà très très en place et de grande qualité. Cela va bien se passer pour eux.

Music in Belgium : Que penses-tu de l’aventure Girls In Hawaii ?

Anthony Sinatra : Girls In Hawaii, ce sont aussi des amis de longue date. On a eu énormément de bons moments ensemble. On a également été triste, tu sais pourquoi. Je suis hypercontent qu’ils reprennent la musique, la scène. Je suis curieux de les voir, je ne les ai pas encore vus avec le nouvel album. Donc là aussi, c’est une bonne nouvelle.

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