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Spector au Witloof Bar, les absents ont eu tort…

Si elle a débuté sur un mode relativement mineur, la programmation de rentrée du Bota s’est littéralement emballée ce mercredi 25 septembre puisque trois salles du complexe étaient en action. Parmi celles-ci, le Witloof Bar accueillait les Londoniens de Spector pour leur première tête d’affiche en Belgique. Il faut dire que leurs prestations en première partie de Florence + The Machine à l’AB en mars 2012 et de Blood Red Shoes aux Nuits du Bota deux mois plus tard nous avaient donné l’envie d’en savoir davantage. Entre-temps, leur excellent premier album (« Enjoy It While It Lasts ») a été publié sans pour autant avoir été distribué chez nous.

Cela n’a pas empêché une petite centaine de personnes de faire le déplacement pour réserver un triomphe à Fred Macpherson et ses comparses qui sont montés sur scène au son du « Rockin’ All Over The World » de Status Quo avant de rentrer tout de go dans le vif du sujet avec « What You Wanted ». Un Fred Macpherson qui s’est laissé pousser les cheveux et qui arbore toujours cette paire de lunettes rondes aux branches à la discrétion toute relative. En revanche, le costume qu’il porte lui donne une certaine élégance.

Outre sa voix caractéristique, c’est son attitude expressive et son humour qui font de lui le personnage attachant que l’on ne peut s’empêcher de constamment suivre des yeux. Il va abondamment parler entre les morceaux, faisant référence à ses précédents passages dans la capitale, en expliquant dans les moindres détails comment télécharger l’album sur iTunes ou en dissertant sur sa bouteille d’eau avant d’entamer « Friday Night, Don’t Ever Let It End », théâtre des premiers mouvements de foule de la soirée et de généreux singalongs.

A partir du 3 octobre prochain, ils vont entamer une tournée de petites salles à travers le Royaume-Uni afin de tester de nouvelles compositions. Même si la set-list ne nous en réservera que deux, celles-ci augurent du meilleur pour la suite de leurs aventures. Ainsi, « Decade Of Decay » avec sa basse 80s omniprésente et sa mélodie entêtante a tout d’un futur hit (il sera d’ailleurs parfaitement enchaîné avec « Twenty Nothing ») alors que « Reeperbahn » un peu plus tard (qui fait référence à un quartier chaud d’Hambourg) emprunte une direction nettement plus nerveuse.

Pour le reste, ils vont puiser dans « Enjoy It While It Lasts », véritable réservoir à tubes indie pop d’une redoutable efficacité, « Grey Shirt And Tie » (même si Fred porte une chemise grise mais pas de cravate) et « Celestine » en tête. Tout au long de ces deux titres, les spectateurs vont se donner à cœur joie et manifester bruyamment leur satisfaction. Spector attire déjà des inconditionnels qui vont se lâcher sur la bombe qu’est « Chevy Thunder ». D’autant que le groupe va l’interpréter deux fois d’affilée sans vraiment de raison apparente, si ce n’est celle de faire plaisir à ses fans.

Sans grande surprise, le rideau se refermera sur « Never Fade Away » dont le puissant final va se révéler aussi surprenant qu’inattendu. Dans le feu de l’action, le leader profitera d’un break pour prendre des photos du public avec son téléphone portable. Il paraît qu’en Allemagne le jour avant, c’était pareil…

Très disponible après le concert, le groupe discutera longtemps à même la scène avec ses fans alors que le bassiste, blessé et bras en écharpe (!) nous confirmera que pour le deuxième album, ils promettent d’apporter une attention particulière à une plus large distribution. S’ils tiennent parole, c’est à l’Orangerie que l’on devrait les retrouver lors de leur prochain passage dans nos contrées.

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