Un printemps électronique s’abat sur l’A.B. avec le retour d’O.M.D.
Ce lundi à l’Ancienne Belgique, la soirée a été électro-rock avec en première partie le groupe Metroland qui a fait l’ouverture d’une des gloires des années 80 Orchestral Manoeuvres In The Dark, plus simplement appelé O.M.D.. Nous avons droit, pour ce concert événement, à une première partie du nom de Metroland qui est bien un groupe à part entière et non l’extrait du même nom du dernier opus du groupe qui sera la vedette de la soirée. Metroland est formé de deux artistes qui se trouvent en avant-scène avec des machines et juste au-dessus un écran projetant des vidéos. Ce groupe est fasciné par les stations de métro, ils nous font une musique électro assez industrielle qui s’inspire de la scène berlinoise. Ils ont dû écouter Kraftwerk. Metroland a sorti en 2012 un album du nom de « Mind The Gap ». Il va défendre cet opus devant nous, en interprétant tour à tour « Metroland », « Inner City Transport », « Enjoying The View », « Moscow Main », « Metro », « Mind The Gap », « It’s More Fun To Commute » et deux autres morceaux non identifiés. Leur prestation est principalement visuelle, les vidéos représentent un voyage dans les stations de métro, la musique est là pour illustrer et inviter à ce voyage. Les artistes sont assez statiques et ne communiquent pas ou peu avec le public présent. Le public était attentif, mais plutôt surpris par cette prestation déroutante et peu habituelle.
Mais c’est surtout le clou de la soirée qui est attendu avec le retour d’un des groupes mythiques de la scène pop, électronique des années 80 : Orchestral Manoeuvres In The Dark plus simplement appelé OMD. Ce début d’année 2013 est riche en come-back des icônes des années 80 qui après David Bowie et Depeche Mode voit le retour aux affaires de OMD. Il y avait encore des places à vendre au guichet de l’Ancienne Belgique, mais vu le fait que c’était l’événement, la salle est sold out. OMD vient de nous sortir son dernier opus, leur douzième studio en 35 ans de carrière, « Electric English », qui est l’album du renouveau et d’une certaine évolution, car celui-ci est résolument un tournant vers l’avenir avec un virage vers plus d’électro. OMD a eu ses heures de gloire entre 1979 et 1989 avec des hits comme « Electricity », « Enola Gay », « Souvenir », « If You Leave », « Joan Of Arc », « Maid Of Orleans », « Tesla Girls » et beaucoup d’autres. Après 18 ans de silence, OMD se reforme dans sa formation première avec aux chant, guitare et basse le charismatique et sympathique Andy McCluskey, au synthétiseur Paul Humphreys, à la batterie Malcolm Holmes et au synthétiseur et au saxophone Martin Cooper. Ils repartiront du bon pied pour une tournée triomphale qui les amènera aux Lokerse Feesten en 2011, à Forest National en première partie de Simple Minds en 2009 et à l’Ancienne Belgique en 2007, 2010 et ce jour. L’album du retour sortira en 2010 et s’appellera « History Of Modern ». Nos artistes sont attendus par le public et ils le savent. L’entrée est triomphale et le groupe est accueilli par un tonnerre d’applaudissements.
« Please Remain Seated » commence en intro assez originale pour enchaîner avec leur single très électro « Metroland », premier extrait de l’excellent dernier opus « English Electric ». On passe ensuite à « Messages », un vieux standard du groupe. Andy prend sa guitare et demande à plusieurs reprises au public s’il est prêt. Le public n’est pas prêt mais chaud et cela déménage joliment aux premiers rangs. Ils passent ensuite à « Tesla Girls », morceau plus pop sorti en 1984 et extrait de l’excellent opus « Junk Culture » qui fut une mine de hits pop. Rien de tel que pour vous mettre de l’ambiance et la montée en puissance va être graduelle. Le public est acquis à la cause du groupe et beaucoup de vieux fans comme moi sont présents, ce que les artistes savent et Andy va le démontrer tout au long du concert et jouer avec son public.
On passe ensuite à un nouveau morceau « Dresden », le virage électro est plaisant avec ce nouvel opus. Les sons électroniques sont présents et accompagnent très bien la voix d’Andy et les claviers de Paul qui n’ont pas pris une seule ride après toutes ces années. Andy quitte sa guitare, plaisante avec quelques spectateurs puis entame « History Of Modern (Part 1) » qui est le titre éponyme de l’album de retour du groupe. Andy, à qui on a greffé des pattes de kangourou, occupe toute la scène et interactive constamment avec les premiers rangs. Pour la suite, Paul se met au chant et Andy derrière les claviers pour nous interpréter « (Forever) Live And Die » tout en douceur et en musicalité. C’est le premier single extrait de l’excellent opus « The Pacific Age » sorti en 1986. On est reparti avec un autre standard d’OMD, « If You Leave ». Pas besoin de se creuser les méninges, ces chansons irrésistibles vous restent dans la tête et ressortent comme par enchantement après tant d’années.
On passe ensuite à « Night Café » qui était le premier single extrait du nouvel opus, un certain retour en arrière avec une bonne dose de claviers et de beats électro novateurs. Le morceau suivant est « Souvenir ». Nous nous trouvons en plein dans les années 80. On passe ensuite à un des premiers points forts de ce concert pour les vieux fans dont je fais partie : « Joan Of Arc » suivi de « Maid Of Orleans », deux extraits de « Architecture And Morality » sorti en 1981. Je suis nostalgique et je me rappelle très bien que ces deux chansons m’avaient retourné à cette période. Après plus de 32 ans à l’écoute, celles-ci vous procurent encore de sérieuses bonnes sensations. Un peu de nouveauté avec « Our System », du calme et de la douceur qui pourrait faire fureur sur le dance floor. Pour « Talking Lound And Clear » de 1984, Andy signale que l’on est en mini-festival et invite les premiers rangs à balancer les bras, c’est toute la salle qui s’exécute, c’est magique. « Atomic Ranch » est encore une petite perle du nouvel opus. Nos artistes, qui par leur âge respectif font deux siècles, ont su évoluer intelligemment et adapter leur musique novatrice et toujours à la pointe du progrès aux nouveaux sons.
« Kissing The Machine » a été composé avec Karl Bartok de Kraftwerk pour le nouvel opus. Retour à nouveau en 1985 avec « So In love » qui est extrait de l’album « Crush » où Andy, qui ne tient pas en place, incite ses frères et soeurs du public à le suivre dans sa danse envoûtée et cela marche. « Sister Marie Says » issu de l’album du retour « History Of Modern » a pourtant été écrit en 1981, c’est le morceau de la relance et du renouveau. « Locomotion » est encore un moment fort entre le public et Andy. Même les personnes aux balcons se déhanchent sur leur siège. On sait que cela va se terminer, cela se sent, mais le groupe met la pression et l’ambiance est au paroxysme pour terminer en beauté avec « Sailing On the Seven Seas » et l’énorme « Enola Gay ». Un moment de relâche et nos artistes reviennent pour « Walking On The Milky Way » et « Electricity ».
Nous avons assisté, je pense, à un grand concert d’un groupe des années 80 qui était déjà en avance sur son temps et qui a su s’adapter à l’époque actuelle. Le charisme d’Andy n’est plus à démontrer, OMD est taillé pour les foules et la grande salle de l’Ancienne Belgique a été constamment maintenue à très haute pression par un Andy en très grande forme.
