Un superbe groupe attachant au Botanique, WE ARE AUGUSTINES
J’assiste ce jour au concert de Le Bath Club qui est en première partie du clou de la soirée We Are Augustines. Ce concert se passe à la Rotonde du Botanique. Parsemée de réminiscences californiennes 60’s d’où se dégage un charme post adolescent à la Papas Fritas, la musique de Le Bath Club (ex-Jesse Clack) fait primer les mélodies simples au travers de petites perles pop savamment construites. À la barre, on retrouve notamment Faustine Hollander et César Laloux (BRNS, ex-Tellers). Préparant la sortie d’un E.P. pour l’automne 2012, le jeune quatuor entend propager, dans les mois à venir, son irrésistible passion pour les refrains ensoleillés…
Les morceaux sont « More », « Rise up », « Except For You », « Bip Bip », « Sarah », « Party’s School », « Jesse » et « Summer ». Très belle première partie, Faustine Hollander est une habituée des premières parties au botanique, elle fait cela très bien et de manière très professionnelle. Découvrir Faustine avec ce groupe est une belle surprise. Sa voix est bien présente et amène un petit plus à ce concert. « More » débute très bien le concert, perle pop bien faite avec de belles envolées de guitares, tous les morceaux qui suivent sont également bien construits et nous attendons avec impatience le CD à venir. Ce groupe est à revoir et ira loin ; belle entrée en matière avant de passer aux véritables vedettes, soit We Are Augustines.
C’est l’avant-dernière date d’une tournée de 15 mois. Le trio We Are Augustines est un groupe américain basé à Brooklyn composé du guitariste chanteur Billy McCarty, du bassiste Eric Sanderson et du batteur Rob Allen, né des cendres du groupe indie américain Pela. We Are Augustines a sorti son premier album « Rise Ye Sunken Ships » en 2011. Billy Mc Carthy a puisé dans ses expériences personnelles pour écrire les chansons et nous les faire partager. On se plonge dès lors facilement dans cette œuvre captivante et énergique. Après un passage chez nous début 2012, en première partie de The Maccabees, le groupe revient cette fois au premier plan, bien décidé à enflammer la Rotonde. Et la Rotonde est pleine à craquer.
ll est des groupes qu’on attendait impatiemment sans même le savoir. We Are Augustines sont de ceux-là, symbiose parfaite du rock sudiste gothique hanté de 16 Horsepower, de la rage urbaine des Walkmen et d’un David Bowie seventies qui n’aurait pas oublié d’être humain. Tout chez eux suinte la rage contenue, la frustration latente et le parfum acide des rues perfides de Brooklyn. Grâce à une musique aérienne, à des guitares accrocheuses et à la voix chaude, désespérée, chevrotante et entraînante de Billy McCarthy, We Are Augustines sont devenus en quelques mois la nouvelle sensation indie du moment. Le résultat, « Rise Ye Sunken Ships », est une accusation contre la politique des soins de santé américaine défaillante enrobée dans un excellent rock ‘n roll qui n’est pas sans rappeler The Gaslight Anthem. Du rock pour stades mélangé à de la pop mélancolique.
Mais surtout, Billy McCarthy a fait face au suicide de son frère James. Omniprésent, le disparu vit toujours dans cet album qui est un chemin de continuation, certes empreint de sombres passages, mais sans cesse placé sous les signes de l’espoir et de la lumière. C’est une virée au grand air, une balade de souvenirs bienveillants où le temps et l’espace se confondent, une divagation légère et salvatrice, une plante verte qui pousse malgré le béton new-yorkais, un navire coulé qui remonte à la surface. L’ensemble voix-musique de We Are Augustines, une fois découvert, reste captivant aux oreilles et à l’étage supérieur, car il distille en permanence une émotion, parfois à vif, parfois plus contrôlée, mais toujours sincère. Pour un premier album, la création de Billy McCarthy & Co est indéniablement une réussite, une mise en perspective qui appelle d’autres champs et contrechamps soit un auguste présage.
Le set commence avec « Ballade Of A Patient Man », il s’agit du morceau d’introduction. Le concert débute en force avec « Philadelphia ». L’énergie est présente dès le début du concert. Je sens que je vais passer un très bon moment musical. La voix de Billy est entraînante. Le morceau qui suit est « Strange Days », le public est déjà chaud et à point et ça, Billy le ressent bien et le signale. Une réelle interactivité s’installe entre ce groupe des plus sympathiques et un public conquis par les belles mélodies.
« Juarez », la voix chaude de Billy fait la différence et les mélodies sont entraînantes. Enfin arrive le morceau que je préfère « Augustine », la trompette apporte un plus aux mélodies, c’est un morceau digne d’un très grand U2. La Rotonde est en feu. « East Los Angeles » est un morceau divin, Billy prend sa plus belle voix et Eric l’accompagne d’une guitare acoustique, ce morceau est joué sans micro et sans électricité. « Rise Ye Sunken Ships » est le titre du CD mais le morceau n’y figure pas. Là, Billy y va en force, l’énergie est à nouveau présente et le public le ressent très bien. « Patton State Hospital » est encore un morceau où la voix de Billy est chevrotante à souhait, le riff de guitare est incisif. « Barrel Of Leaves » est une ballade très douce où les claviers sont bien présents et Eric sait y jouer. « Headlong Into The Abyss » est l’avant-dernier morceau et toujours tout en énergie. « Book of James » termine le set en beauté. Eric se met au piano, Billy prend une voix très proche de Bruce Springsteen, on croirait que le Boss est présent à la Rotonde.
Pour le rappel, nous avons droit à « Slow Philly ». La voix de Billy se fait à nouveau tout en douceur, il nous interprète une ballade dont seul il a le secret. « Chapel Song », le hit enflamme à nouveau la Rotonde. J’ai passé une superbe soirée et j’ai assisté à un de mes meilleurs concerts de cette année prolifique en concerts. Billy nous laisse sur notre faim, mais j’espère revoir ce groupe très sympathique et dynamique à souhait. La cerise sur le gâteau sera la venue du groupe pour les signatures et les photos avec les fans. We Are Augustines est un groupe attachant, des artistes avec un grand A. Ils vont nous préparer un nouveau CD, nous attendons ce dernier avec impatience.