La première de LILLY WOOD & THE PRICK en Belgique
À moins que vous ne suiviez assidûment l’actualité musicale du rock indépendant d’Outre-Quiévrain, il y a de grandes chances pour que Lilly Wood & The Prick ne vous évoque pas (encore) grand-chose. Pourtant, la Rotonde du Botanique était généreusement garnie ce mercredi 15 décembre pour la première visite du groupe parisien dans nos contrées. Il est vrai que leur premier album («
Invincible Friends« ), sorti au début de l’été, est une petite sucrerie pop rock à recommander sans hésitation. Il succède à un EP qui avait attiré l’attention sur eux l’année précédente, au point de devenir une mini hype chez nos voisins français. Basé autour de la chanteuse Nili Hadida et du multi instrumentiste Benjamin Cotto, le groupe est complété sur scène par un bassiste, un batteur et un second guitariste.
Vu qu’aucune première partie n’avait été planifiée, tout ce petit monde a débarqué sur scène assez rapidement en se lançant dans l’interprétation de « Water Run ». Nili est un énergique petit bout de femme à la communication aisée et au souci du détail pointu. Ainsi, elle porte un imposant collier en forme de cœur dont la couleur (bleu clair) est assortie à la grosse caisse de la batterie et, plus fort encore, au bracelet que le Botanique attribue aux artistes lors de leur arrivée dans le complexe. Elle exhibe également sur le bras droit un large tatouage mêlant une ancre et des roses. Benjamin, quant à lui, apparaît bien plus discret, plus classique aussi. Il laisse simplement parler ses talents de guitariste et de claviériste.
Cela dit, tout est loin d’être parfait. En plus d’un son approximatif, on remarque qu’ils ne sont pas encore à l’aise. Il leur faudra en effet un temps d’adaptation avant de maîtriser parfaitement leur sujet. Dommage pour « No No (Kids) » qui en pâtira légèrement. Il faudra attendre leur cover de Santigold (« LES Artistes ») pour atteindre un rythme de croisière qui ne les quittera plus par la suite. Dans la foulée, ils vont même balancer un nouveau titre (« Middle Of The Night ») au potentiel intéressant.
Mais là où ils vont le plus nous surprendre, c’est au moment où les cinq musiciens vont se retrouver de front pour deux titres que l’on pourrait assimiler à du gospel acoustico-folk, « Little Johnny » et « This Is Not A Love Song », qui vont nous faire remarquer le timbre de voix délicat de la chanteuse alors que, jusque là, elle avait plutôt tendance à mettre en avant un certain coffre, tout en cultivant son habileté à jouer de divers instruments, keytar, tambourin et grosse caisse en tête. Autant dire que l’on ne s’ennuie jamais.
Avec « Down The Drain » et « My Best », ils vont mettre un terme au set principal en dégageant une énergie communicative qui ne va laisser personne indifférent. Pointons au passage la basse ronflante, loin d’être étrangère à cet état de fait. Le public va, de son côté, manifester bruyamment son contentement, ce qui va surprendre plus d’une fois la chanteuse, visiblement touchée par tant de marques d’affection.
Ils se devaient donc de revenir et ils vont le faire par deux fois. D’abord pour le rappel « traditionnel », composé d’un « Prayer In C » chargé en émotion (avec une flûte traversière en accompagnement magique, qui fait de loin penser à certains passages du « Stairway To Heaven » de Led Zeppelin) et d’un envoûtant « Hopeless Kids ». Ensuite, alors que l’on s’apprêtait à replier tout le matériel, ils sont revenus sur scène pour remercier une dernière fois l’assemblée. Le souci, c’est qu’avec un seul album à leur actif, ils étaient à court de titres et se sont donc lancés dans une seconde interprétation de leur hit « Hey It’s OK ». Honnêtement, cela n’était pas vraiment nécessaire. Néanmoins, même si on a eu un peu peur au début, ils se sont bien rattrapés par la suite. On risque très certainement de les recroiser prochainement.
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Lilly Wood & The Prick
Photos © 2010 Aurore Belot