Europavox réussit le pari de la diversité musicale
La présidence belge de l’Union européenne touche à sa fin. Avant de tirer un bilan définitif de ces six mois, l’heure est à la fête, comme ce fut le cas le 3 juillet dernier sur l’esplanade du Parlement européen. Pour l’occasion, EuropaVox s’exporte une fois de plus hors de ses frontières et proposait ce week-end une édition belge. Un festival destiné à promouvoir la diversité musicale en Europe. Du 2 au 4 décembre, une flopée de groupes de tous horizons musicaux et géographiques confondus se sont donc produits au Botanique. Pour une poignée d’euros, puisqu’il ne fallait débourser que 13 euros par soirée pour pouvoir voir tous les groupes présents.
Le 2 décembre, la programmation musicale était plutôt world et hip/hop avec des artistes comme l’Algérienne Souad Massi, la cabo-verdienne Mayra Andrade, et le Belge Pitcho.
Le vendredi 3 décembre, nous avons pu assister à la prestation des Naive New Beaters, un groupe franco-américain électro funk bien groovy qui ne se refuse pas quelques riffs de métal et qui ne se prend pas au sérieux.
Les NNBS s’habillent de manière rigolote, et se dandinent comme des petits diables. En un tour de main, ils transforment l’Orangerie en un dancefloor torride. Leur dernier album en date « Wallace » est sorti en 2009.
Le samedi 4 décembre, l’Orangerie accueillait comme tête d’affiche My Little Cheap Dictaphone. Ayant loupé la prestation d’Agnès Obel, j’attendais beaucoup de ce concert. Une fan qui faisait des dessins du groupe pendant le concert (sic) m’explique que les membres de MLCD sont issus du collectif liégeois jaune-orange et que le chanteur et un autre musicien sont des anciens d’Hollywood Porn Stars. Pour l’influence musicale, elle compare leur musique avec le « Tommy » des Who, rien que ça. Avec un CV pareil, il ya de quoi être excité.
Pourtant, on ressort un peu déçu de ce concert. Les MLCD ne sont pas mauvais, loin de là, mais ce soir, leur prestation est un peu glaciale, sans volonté réelle de lier un contact avec le public. Cette espèce de rock glam conceptuel, un peu grandiloquent est aussi indigeste. Surtout quand on a encore le souvenir sur la même scène il y a quelques jours auparavant de Get Well Soon, qui n’a pas à se forcer pour faire des chansons grandioses.
Le quasi dernier concert de festival, celui de Lonely Drifter Karen à la Rotonde, valait le détour. L’histoire de Karen (qui s’appelle en vrai Tanja Frinta) a commencé à Vienne (où elle a grandi, dans le quartier des théâtres), elle a continué en Suède (où elle a étudié), puis à Barcelone (elle y a monté son groupe) et se poursuit à Bruxelles, où elle vit depuis quelques mois avec Marc Melià Sobrevias, pianiste et chéri.
Son dernier album est sorti chez Crammed. Une musique féerique, inclassable, qui rappelle Julee Cruise par moment, mais garde un côté délicieusement rétro, genre cabaret, un côté Tom Waits aussi par moment. Lonely Drifter Karen n’a pas à se forcer pour avoir du talent, et elle amène doucement de sa voix cristalline le festival à son terme.
Il fut difficile d’assister à tous les concerts proposés pendant ce week-end. Mais on peut conclure qu’Europavox a réussi avec brio le pari de la diversité musicale.
Photos © 2010 Olivier Dahon
Quel dommage d’avoir raté la prestation d’Agnes Obel… Personnellement, je n’étais venu que pour elle. Une impressionnante chanteuse. Tout timide et réservée (elle osait à peine regarder le public) entre les morceaux mais dès qu’elle commençait à chanter qu’elle présence…
Sinon, il est vrai qu’Europavox est un belle réussite.