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PYTHIA : Emily Alice au pays des merveilleux grands tatoués velus


Emily Alice Ovenden et Tim Neale, respectivement chanteuse et guitariste du groupe anglais Pythia qui foulera la même scène que Scorpions le 10 avril 2010 à l’occasion du Power Prog & Metal Fest de Mons, nous ont fait le plaisir de nous dévoiler un peu de leur histoire et de leur personnalité au cours d’une interview. Michel Serry : Emily, pourrais-tu te présenter et nous présenter les autres membres de Pythia et nous dire comment vous vous êtes rencontrés ?

Emily Alice Ovenden : Je m’appelle Emily Alice Ovenden. Les autres membres de Pythia sont Ross White et Tim Neale aux guitares, Andy Nixon Corfield à la basse, Marc Dyos à la batterie et Richard Holland aux claviers. Il y a quelques années, Marc m’a envoyé un e-mail pour me demander si cela m’intéressait de former un groupe avec lui. Nous nous sommes rencontrés, avons descendu quelques pintes de bière et avons décidé de faire un essai. Marc et Ross avaient déjà joué ensemble dans Descent (NDR : un combo Death/Trash Anglais qui a sorti deux albums en 1999 et 2007). Ils connaissaient tous les deux Tim. Nous avons trouvé Andy via un forum musical sur internet.

M. S. : L’avènement des groupes « métal à chanteuse » est devenu un phénomène international. De la Finlande à Taiwan en passant par l’Italie et l’Ukraine, on peut en trouver presque partout. En Belgique, nous avons même un Festival qui leur est entièrement dédicacé (NDR :
The Metal Female Voices Festival
). Quel est votre avis à ce sujet ? Pensez-vous que cette touche féminine était une chose qui manquait au heavy métal ?

Tim Neale : Je pense qu’il était temps que les fantasmes réintègrent le métal. De plus, il y a quelque chose dans la voix féminine qui détourne un peu l’image négative que véhicule cette musique. Aussi, le concept de l’héroïne est quelque chose dont tout le monde se sent proche, je pense. De Lara Croft à la Vierge Marie, les gens ont toujours eu besoin d’un ying pour leur yang ! Je pense aussi que pour beaucoup de gens, le contraste qu’apportent ces voix féminines après toutes ces années où la norme était d’utiliser une voix masculine, est perçu comme quelque chose de rafraîchissant. Cependant, je ne vois pas nécessairement cela comme un nouveau genre musical. Classeriez-vous Skunk Anansie dans le même style qu’Epica ? Et Arch Enemy alors ? Pour moi, considérer le métal à voix féminine comme un genre à part entière reviendrait à considérer les groupes qui utilisent des guitares Gibson, ou bien qui ont un claviériste comme faisant partie d’un genre à part !

Emily : Le métal est quand même un jeu un peu rude pour les femmes et donc je pense que nous les filles, nous devons nous serrer les coudes. En même temps, j’espère vraiment que les fans viennent nous voir pour la musique et pas seulement pour la femme !

M. S. : Emily, tu es une femme très occupée puisqu’à part chanter dans Pythia, tu écris des livres, tu chantes dans le groupe classique/new age Celtic Legend et, surtout, tu es l’une des célèbres Mediaeval Baebes. Que fais-tu quand tu as du temps libre ?

Emily : Je n’ai presque pas de temps libre ! Mais, quand j’en ai, je vais voir des concerts et des festivals et je bois énormément de bière ! Je passe aussi un peu de temps avec ma chienne Mrs Miggins. J’aime aussi de temps en temps regarder un film ou deux.

M. S. : Pythia, Celtic Legend et les Mediaeval Baebes sont trois groupes dont le style musical est vraiment très différent. Avec lequel de ces combos te sens-tu le plus à l’aise ? Quel est celui qui te donne le plus de sensations en concert ?

Emily : J’aime tous les groupes dans lesquels je chante, cependant Pythia est mon groupe. J’y écris les paroles et j’y fais ce que je veux, sauf si « Oncle Ross » me fait des reproches quant à mon mauvais comportement général alors je dois m’écraser un peu. Je pense que tous ces groupes montrent les aspects différents de ma personnalité. Les Mediaeval Baebes sont vraiment ma famille. Ce sont mes meilleures amies, je les aime et j’aime chanter leur musique.

M. S. : Quelle formation musicale avez-vous reçue ? Quel est le genre de musique qu’écoutent vos parents. Pensez-vous que leurs goûts ont influencé les vôtres ? Qui sont vos idoles ?

Tim : Mes parents ont définitivement influencé mes goûts musicaux. Sans leur support (m’obliger à suivre des cours de piano quand j’étais enfant, me faire aimer des groupes comme Queen, Genesis, Eurythmics et Dire Straits) je ne crois pas que j’aurais repris le flambeau et continué à faire ce qui m’a mené à ce que je fais aujourd’hui avec Pythia.

Emily : Mon père est très musique. Il joue du piano et possède l’une des plus précieuses collections d’enregistrements originaux (des milliers de disques) parmi lesquels certains des premiers enregistrements qui n’ont jamais été réalisés. J’ai grandi en écoutant de la musique classique et mon père m’a appris à chanter ma première chanson quand j’avais 5 ans : « Du Bist Wie Eine Blume » de Schuman. A l’opposé, ma mère adorait écouter les Beatles et les Rolling Stones. Elle m’a vraiment encouragé à chanter dès mon plus jeune âge en me faisant suivre des leçons et en m’emmenant dans des festivals musicaux.

M. S. : A la différence de beaucoup d’autres groupes à chanteuses, Pythia est un pur groupe de power metal. Pas de traces de gothique (ou alors juste un peu), pas de folk/médiéval/atmosphérique ni même de ballades sur votre premier album « 
Beneath The Veiled Embrace
« 
. Emily, est-ce un choix délibéré pour toi ? Est-ce parce que tu joues déjà de la musique atmosphérique, classique et médiévale avec tes autres groupes que tu ne veux plus le faire au sein de Pythia ? As-tu déjà été tentée de jouer de la flûte médiévale dans Pythia comme tu le fais, par exemple, avec les Mediaeval Baebes ?

Tim : Je ne suis pas d’accord avec toi. Il y a sans aucun doute des connotations gothiques dans notre musique et pour Ross et moi, énormément de sensibilité folk et médiévale. Si tu jettes un coup d’œil sur les Medieval Baebes en concert, tu pourras y découvrir deux ou trois chansons que je pourrais sans problème traduire directement dans Pythia. J’aime énormément toutes les musiques anciennes !

M. S. : Pourquoi avoir choisi Jacob Hansen pour produire « Beneath The Veiled Embrace » ? Il est mieux connu pour son travail avec des groupes plus extrêmes que le vôtre comme Destruction, Hatesphere ou Heaven Shall Burn. N’avez-vous pas eu peur que son travail soit un peu trop violent pour la musique de Pythia ?

Tim : Trois mots pour répondre à ta question : grand, heavy, épique. Nous savions très bien que Jacob était capable de diversité étant donné qu’il avait aussi travaillé sur les albums de Volbeat ou des Wildhearts. Ce mec pourrait probablement faire sonner la musique de Coldplay comme du Black Sabbath !

M. S. : Emily, quand tu ne fais pas de musique, tu écris des livres. Sais-tu combien de copies tu as vendues de ton dernier livre « The Ice Room » ? Quelle est la plus grande différence entre écrire un livre et écrire une chanson ? Travailles-tu actuellement sur un autre bouquin ?

Emily : La grande différence réside dans les détails et dans le temps que l’on met à écrire. Cela m’a pris cinq ans pour écrire « The Ice Room ». La première édition est épuisée. Le problème, c’est que tout le monde croit que je suis le personnage principal et c’est une personne très malavisée – attends une minute, c’est peut-être moi après tout ! Je travaille toujours sur mes livres, mais je n’ai aucune idée de la date à laquelle j’aurai fini le prochain. J’imagine que quand je serai trop vieille et décrépie et que je perdrai mes fausses dents en faisant la folle sur scène, je serai bien obligée de me concentrer sur l’écriture pour pouvoir gagner de quoi subsister.

M. S. : Tes livres racontent des histoires de fantômes. Le château des Cornouailles dans lequel tu as passé ton enfance était-il hanté ?

Emily : Une partie de la maison était construite avec des pierres tombales de récupération. C’était un endroit plutôt sinistre. J’ai vu beaucoup de fantômes et j’en vois toujours !

M. S. : Y a-t-il quelque chose qui te déplaît dans le fait de faire partie d’un groupe métal ? Je suppose que l’attitude des fans de Pythia est parfois un peu moins polie que celle des personnes qui vont voir les Mediaeval Baebes dans des églises et des cathédrales ? Est-ce quelque chose qui te choque ou le prends-tu simplement comme une chose qui fait partie du grand cirque du heavy metal ?

Tim : Je n’ai jamais eu de mauvaise expérience avec nos fans. Ils peuvent parfois être un peu intenses, mais nous avons énormément de mecs géniaux et loyaux qui nous soutiennent de tout leur cœur. Même avec nos détracteurs, nous préférons nous asseoir avec eux autour d’un verre et les écouter nous expliquer où ils pensent que nous avons tort !

Emily : J’aime les grands mecs poilus et tatoués, la scène métal est donc un régal à mes yeux. J’aime la musique, les gens sont géniaux et franchement, je me comporte encore moins bien que tous les autres ! Nos fans sont fantastiques et nous soutiennent au plus haut point. Ils sont comme une grande famille pour moi. Si seulement la presse et les labels anglais pouvaient supporter aussi bien les talents locaux que les fans ! Mais cela n’a jamais été facile.

M. S. : Une question piège. Si tu devais choisir l’un de tes trois groupes, lequel prendrais-tu ?

Emily : Si je devais vraiment choisir, ce serait Pythia. C’est mon bébé. Mais dans ce cas, je pleurerais vraiment comme un bébé et tout le monde devrait me tenir gentiment dans les bras et me caresser les cheveux !

M. S. : Le 10 avril 2010, vous jouerez en Belgique au
Power Prog & Metal Fest
de Mons. Qu’attendez-vous de ce concert ?

Tim : Personnellement, j’adore les festivals européens. L’atmosphère y est vraiment différente de celle qui règne en Angleterre. C’est aussi un festival très spécialisé. Cela va être plutôt intéressant de voir comment cela se passe. J’ai l’esprit tout à fait ouvert. Comme le reste du groupe d’ailleurs !

Emily : Je m’attends à y passer un putain de bon temps ! En plus, les Scorpions vont y donner l’un de leurs derniers concerts. Ce sera définitivement un festival dont il faudra se souvenir ! Nous emmenons sept de nos fans les plus fidèles dans notre tour bus ce jour-là ! Je pense que ce sera très amusant pour tout le monde !

M. S. : Comme tu l’as dit, la tête d’affiche ce jour-là sera Scorpions ? Aimez-vous leur musique ? Pensez-vous qu’ils aient eu une influence sur le style de Pythia ? Êtes-vous impressionnés d’apparaître sur la même affiche qu’une telle légende ?

Tim : Ca m’a fait un peu baver. Ces mecs rockent comme des ouragans (NDT : Rock like a hurricane)!

Emily : Moi je m’occupe du mouchoir pour éponger la bave de Tim et je pleure doucement dans une pinte de bière. Je suis toujours impressionnée de voir notre nom sur une affiche. Quelle qu’elle soit.

M. S. : Des projets pour 2010 ?

Tim : La domination du monde ! Sérieusement. Nous ne changeons pas notre éthique de travail intense et cela devrait nous emmener plus loin et plus haut. Plus de concerts et de tournées. La seule chose que nous pouvons garantir c’est que, même si nous atteignons le sommet, nous n’arrêterons pas de pousser pour aller encore plus haut. Parfois, même nous ne savons pas ce qui va arriver. Tout ce que je peux vous conseiller, c’est de consulter
notre site
et de vous accrocher à vos sièges !

Emily : Moi, je vais essayer d’en profiter au maximum. Nous commençons à travailler sur un nouvel album et je suis très excitée à l’idée d’écrire de nouveaux titres, car c’est une des choses que je préfère au monde. Nous avons un calendrier du groupe plutôt fantastique qui va sortir et de nouveaux t-shirts. De nouvelles photos faites par Clive Arrowsmith et Hayley Madden (NDR : deux photographes anglais reconnus). Notre nouveau single « Army Of The Damned » sur lequel l’acteur anglais Brian Blessed apparaît en tant qu’invité sortira le 29 mars. D’une manière générale, nous essaierons, en 2010, de satisfaire le Dieu du Métal !

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