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Convention Progrésiste 2009 au Spirit of 66


Ce samedi 3 octobre, la convention annuelle du magazine Prog-résite accueillait le Damian Wilson Band. Ils y ont fait un malheur et le public était au rendez-vous.
La Convention Prog-résiste annuelle s’est déroulée ce week-end des 3 et 4 octobre au Spirit of 66, son temple habituel. L’affiche européenne du samedi était très alléchante avec 4 groupes de nationalité différente, chacun de ces groupes jouant pour la première fois en Belgique:

  • Mangrove (NL) – 15:00
  • Moongarden (IT) – 17:00
  • Simon Says (SE) – 19:15
  • Damian Wilson Band (UK) – 21:45

Mangrove

Ce quatuor batave sympathique, tout de blanc vêtu, livre un rock symphonique de bonne facture, influencé par Pink Floyd, Genesis, Yes et King Crimson. Leur 4e album studio, « Beyond Reality » vient de paraître et fait déjà l’objet de premières critiques positives dans la presse prog. Leur prestation ouvre la Convention devant un public relativement nombreux et 5 titres, dont 3 seront tirés de leur dernier album, serviront une prestation honnête et pro. Le guitariste chanteur possède une bonne voix et joue avec feeling lors de ses soli, les autres musiciens assurent sans failles un prog symphonique consistant, dans les traces de Genesis, IQ et Knight Area, et dont les morceaux dépassent allègrement les 10 minutes.

La balance est bonne, l’accueil du public positif, mais sans engouement. Pourtant le groupe démontre une belle cohésion, et on sent chez lui une dimension scénique évidente, cherchant à intégrer le public dans leurs émotions, mais la réaction de ce dernier reste timide. Il est vrai qu’une partie du matériel de Moongarden se trouvait déjà sur scène, ce qui coinçait un peu Mangrove et l’empêchait d’évoluer physiquement sur les planches du Spirit comme il le souhaitait. Mangrove reste toutefois un groupe à découvrir et l’écoute de leur dernier album « Beyond Reality » devrait nous y aider. A noter que le groupe remercie déjà sur son site (www.mangrovemusic.nl) le public de la Convention pour son accueil et son support lors de leur prestation.

Setlist:

  1. Daydreamer’s Nightmare (Beyond Reality)
  2. Wizard of Tunes (Touch Wood)
  3. There must be another way (Facing the sunset)
  4. Beyond Reality (Beyond Reality)
  5. Voyager (Beyond Reality)

Moongarden

Moongarden débarque au 66 après une absence de 4 années ans sur les planches (!) et ce concert au Spirit est donc leur première réactivation live depuis lors. En outre, Moongarden présente 2 nouveaux membres en les personnes du chanteur et du guitariste rythmique. Tous les membres arboraient un pantalon kaki et un polo blanc frappé du nom du groupe, ce qui leur donnait un petit air « Middle of the road » très début ’70.

Le prog présenté par Moongarden est plus nerveux que celui de Mangrove et le chanteur arbore un look tout droit venu de la scène métal, avec tatouages et crane rasé. Sa présence est réelle, même s’il ne paraît pas très bien maîtriser l’anglais, ce qui le limite dans sa communication avec le public, mais il s’en sort avec tous les honneurs. Excellent chanteur, il apporte une énergie nouvelle au groupe et leur musique a de la pêche, le batteur Gigi Cavalli Cocchi (aussi fondateur de Mangala Vallis) n’y étant pas pour rien. Comme c’était leur premier concert en 4 ans, chaque membre hormis le bassiste avait devant lui un pupitre avec les partitions et/ou paroles, que les musiciens consultaient très régulièrement, qui ses paroles, qui sa partition, avec pour effet pervers d’ankyloser la spontanéité et de rendre le set plus statique. Musicalement, Moongarden semble se muscler et propose un néo-prog séduisant. Sur les 9 titres proposés, 6 proviennent de leur album à paraître tout prochainement, et qui aura encore évolué par rapport au dernier, le nouveau étant plus « électro » et « étrange », comme me l’a confié le bassiste du groupe après le show. Un groupe à revoir une fois rôdé et à la lueur de leur nouvel album à venir. Ici aussi, le groupe remercie l’audience du Spirit pour son incroyable accueil chaleureux et vous permet déjà de trouver des photos de leur set sur leur site MySpace (www.myspace.com/moongardenband).

Setlist:

  1. Boromir
  2. Aestetic Surgery
  3. MDMA
  4. Lighthouse song (Songs from the Lighthouse)
  5. Round midnight (Round Midnight)
  6. Slowmotion streets (Round Midnight)
  7. Words and badge
  8. Demetrio & Magdalen
  9. Enter the modem hero

Simon Says

Les Suédois de Simon Says étaient attendus avec impatience et curiosité, le groupe, après avoir produit 3 albums studio en 14 ans dont le dernier et excellent « Tardigrade » date de 2008, se produisait pour la première fois en Belgique. Un excellent chanteur, souriant et sympathique, jouant de la guitare acoustique, et un groupe constitué de musiciens confirmés, avec une mention spéciale pour le leader et brillantissime bassiste, occasionnellement aux claviers et vocodeur, ainsi que pour le dernier arrivé, le claviériste John Lönnmyr.

Simon Says joue une musique complexe, se référant clairement à Genesis période Gabriel, avec de longs développements, il lui est donc plus difficile de capter l’attention de l’audience et surtout de la garder, mais des mélodies immédiates sur des structures variées et un dynamisme réel confirment le talent musical de Simon Says. Celui-ci a pourtant parfois pêché par manque de cohésion et de mise en place, d’autant plus que certains morceaux sont longs, le dernier titre du set durant quelques 27 minutes par exemple. Après le show, le chanteur Daniel Fäldt m’a dit qu’en fait le show du Spirit constituait le deuxième concert de Simon Says depuis qu’ils existaient, le premier datant de la semaine dernière en Suède. A revoir donc une fois rôdé, leur musique étant réellement jouissive, complexe et dynamique, rappelant sans détours le Genesis de Gabriel et Hackett, mais sans clonage aucun et avec un sens évident de la composition.

Setlist:

  1. And by the water (Paradise Square)
  2. Tardigrade (Tardigrade)
  3. Suddenly the rain (Tardigrade)
  4. Pilgrims Progress (Ceinwen)
  5. White Glove (Paradise Square)
  6. Under the seal (Ceinwen)
  7. Becomes a boy (Inferno – project Colossus & Musea)
  8. Brother where you bound (Tardigrade)

Damian Wilson Band

A 21h45 exactement, le Damian Wilson Band prend possession des planches du Spirit et tout de suite le son est énorme. Pour avoir déjà vu 3 fois Damian Wilson live, une fois en solo et deux fois avec Threshold, je savais que Damian Wilson est un grand chanteur doublé d’un showman efficace. Et une fois de plus, il a enflammé son audience avec son groupe formé par des musiciens d’envergure, à savoir Kristoffer Gildenlöw (Pain of Salvation, Dial), Ruud Jolie (Within Temptation), Dirk Bruinenberg (Elegy/Adagio), Chris Mars chanteur, claviériste et guitariste de session anglais, en remplacement de Joost van den Broeck (After Forever), initialement prévu mais entre-temps indisponible. Le DWB a joué des titres issus de toute la carrière musicale de Wilson, depuis Landmarq jusqu’à Threshold en passant par Rick Wakeman avec lequel il a collaboré.

Dès « King Arthur » et surtout « Black in the hole » de Star One, Wilson invite le public à participer, dialogue avec lui, établit une complicité sympathique avec Gilles Arend, Denis Petit et d’autres membres de Prog-résiste, puis commence à quitter la scène pour évoluer dans le public. Ce chanteur extraordinaire est véritablement une fantastique bête de scène, respectueux de ses fans et de ses musiciens, instaurant un esprit convivial tout au long de son show. Il fait venir sur scène son ami et excellent chanteur hollandais Robert Soeterboek pour un « Castle Hall » impressionnant de puissance et de maestria vocale. Le show se termine avec « Sanity’s end » de Threshold, le refrain étant repris en chœur par le public, qui, bien sûr, le rappelle. Wilson entame alors a capella et bientôt avec le Spirit tout entier « Satisfaction » des Stones, fait venir sur scène un collaborateur de Prog-résiste (Frédéric Delmotte, je crois) pour chanter le riff célèbre de Satisfaction, et est bientôt rejoint par Soeterboek et le groupe au complet avant de terminer ensuite avec « If you want blood » de AC/DC. Simplement phénoménal. Damian Wilson a donc terminé en apothéose cette première journée de la Convention Prog-résiste 2009 avec un set de Metal-prog très enlevé.

Setlist:

  1. Forever Young (Landmarq)
  2. King Arthur (Rick Wakeman)
  3. Into the black hole (Star One)
  4. Starship trooper (Yes)
  5. Solitary Witness (Landmarq)
  6. Castle Hall (Ayreon)
  7. Best years (Praying Mantis)
  8. Sanity’s end (Threshold)
  9. Jam – Satisfaction (I can’t get no) (Rolling Stones)
  10. If you want blood (AC/DC)

Merci à l’équipe de Prog-résiste de nous avoir offert cette superbe affiche ce samedi 3 octobre.

Photos © 2009 Eric Piettre

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