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THE BIG PINK donne une claque à la Rotonde

Petite soirée découverte en cette veille de 1er mai à la Rotonde du Botanique puisque The Big Pink, illustres encore relativement inconnus chez nous, venaient prendre la température du public belge, le lendemain d’une date à Paris et à la veille d’une autre à Amsterdam. Ils avaient emmené dans leur bus de tournée The XX, un groupe de (très) jeunes musiciens, qui ont timidement débuté leur set devant une poignée de spectateurs. Timidement est le terme adéquat car il s’est bien écoulé trois minutes pendant lesquelles les quatre musiciens se tenaient dans le noir absolu devant leurs instruments sans en sortir un son si ce n’est ceux désagréables d’un branchement de câble qui nous a fait sursauter plus d’une fois.

Finalement les spots s’allument et c’est parti dans une relative douceur. Les deux voix (garçon-fille) se complètent à merveille sur des beats sortis d’une boîte à rythmes (par ailleurs parfaitement maîtrisée). On pense à un croisement entre Stereolab et Zero 7, surtout pour la voix féminine et le caractère atmosphérique des compositions. Les instruments à corde sont utilisés avec parcimonie et sont intelligemment dosés pour amener le morceau dans des contrées intéressantes. Leur musique est discrète, à l’image de leur attitude, mais elle cache des choses intéressantes qui ne devraient que se bonifier avec l’expérience. Ces chromosomes musicaux sont à suivre…

The Big Pink est un duo londonien composé du chanteur guitariste Robbie Furze et du claviériste Milo Cordell (qui officie sur une console digne des plus grands DJs). Sur scène, ils se font toutefois accompagner d’un bassiste au look branché (Leopold Ross) et d’une batteuse d’origine asiatique (Akiko Matsura), toute fluette mais qui se démène et arrive à donner une puissance certaine à son jeu. Ils se sont vus décerner en février dernier le NME Philip Hall Radar Award, qui récompense le groupe le plus prometteur de l’année écoulée. Et lorsque l’on sait qu’en 2008 c’est Glasvegas qui l’avait remporté, on s’y attarde avec encore plus d’intérêt.

Leur premier album devrait sortir au mois de juin, donc, à part un single sorti en vinyle récemment, il ne nous restait que leur page MySpace afin de se faire une petite idée de leur direction musicale. Cependant, les titres postés ne préfiguraient absolument pas de la claque que l’on s’apprêtait à recevoir.

Car The Big Pink en live, c’est du gros son autant inspiré par The Jesus & Mary Chain ou My Bloody Valentine que par Ride et le Velvet Underground. Des guitares glaciales et saturées, des stroboscopes à profusion, une voix froide et surtout une violence contenue qui ne demande qu’à exploser par moments. Le chanteur a le même timbre de voix que celui de Black Rebel Motorcycle Club, que l’on pourrait également citer comme une de leurs influences. En tout cas, l’intensité qu’ils dégagent est assez similaire.

C’est surtout à partir du milieu de leur set qu’ils ont tout bonnement été impressionnants avec « Count Backwards », « Stop The World » et « At War With The Sun », de futurs classiques en puissance, en plus de « Velvet », leur single actuel. Une dernière bombe sera encore lâchée avec « Dominoes » qui entraînera la Rotonde dans une euphorie shoegazienne d’excellente facture.

Reste maintenant à espérer qu’ils vont réussir à capter l’énergie qu’ils dégagent sur scène et la transposer sur leur album. Et si c’est le cas, il y a de grandes chances pour qu’il s’agisse d’un de nos albums de l’année. Réponse au mois de juin…

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