CD/DVDChroniques

MONOLORD – Rust

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Et aussitôt, l’Esprit le pousse au désert. Et il était dans le désert durant quarante jours, tenté par Satan. Et il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. (Extrait de l’Evangile selon Saint Marc). Apparu en 2014 dans leur Suède natale, Monolord trio de stoner/doom, a mis tout le monde d’accord avec un superbe premier album « Empress Rising » bientôt suivi d’un deuxième « Vaenir », excellent lui-aussi !

Qu’est ce qui distingue Monolord d’autres groupes de stoner ? Absolument rien si ce n’est qu’ils sont très productifs avec trois albums en trois ans. Rien si ce n’est la grâce naturelle et l’apparente facilité avec laquelle ils déroulent leur talent. Monolord fait du stoner point, bien…terriblement bien. Alors je n’irai pas par quatre chemins, « Rust » leur troisième album est une splendeur.

Sur « Rust » le riff est roi et lourd, très lourd. Monolord trouve le moyen de rendre sa musique plus massive que jamais, utilisant le tempo lent typique du stoner avec la pesanteur du doom. Mais là où le genre s’enlise parfois dans sa propre caricature, ils y insufflent une sécheresse du son, qui atteint les entrailles autant qu’elle fait rêver. Le chant de Thomas V Jäger désincarné, lointain et éthéré, offre un contraste passionnant créant une tension dans son dialogue, avec l’extrême lourdeur des guitares et plutôt que d’accentuer la noirceur, cette quasi légèreté vocale offre un espace lumineux quasi mystique où l’espoir n’est pas interdit.

Si les guitares sont lourdes et présentes , la voix claire et distante, ces deux aspects à priori contradictoires se réunissent tout au long de l’album, en jouant chacun de la répétition des thèmes, thèmes accrocheurs et simples qu’ils prennent bien soin de ne pas développer non par manque de complexité des compositions, mais pour un peu plus encore créer un sentiment d’hypnose et de psychédélisme. Chacun des six morceaux de l’album a une identité forte et unique mais « Rust » est un voyage que je vous conseille humblement de faire sans halte, un voyage sur une route en ligne droite sir des centaines de kilomètres où l’on croise de vieilles stations d’essence rouillées par la canicule et des villes de 50 âmes. Un voyage pour le plaisir de la route.

Le talent de Monolord est de parvenir à convier toutes ces images, tous ces clichés du sud des Etats-Unis, comme si nous traversions une région perdue et dépeuplée de cette immensité belle et hostile. « Rust » c’est l’album qui dessèche la bouche et amène dans les narines les relents d’huile de moteur de la carcasse brûlante d’une vieille bagnole abandonnée, il nous fait relever la tête pour contempler les ombres des vautours, qui tournent attendant que l’on s’écroule mort de soif ! « Rust » c’est l’album du soleil au zénith dans le désert.

Et si le désert était musique, elle se nommerait Monolord.
Loué Monolord…Amen

Line-up :

Thomas V Jäger (guitares et chant)
Esben Willens (batterie)
Mika Häkki (basse)

NB : Monolord sera en concert au festival Deserfiest à Anvers le 15 octobre 2017

Monolord Le Bandcamp

Pays: SE
RidingEasy Records
Sortie: 2017/09/29

Laisser un commentaire

Music In Belgium